«Deux ans et demi après les attentats, les familles de victimes ne comprennent toujours pas pourquoi on a empêché, sur ordre, huit militaires de l’opération Sentinelle présents devant le Bataclan d’intervenir. Nous voulons une réponse précise», a expliqué à l’AFP l’une des avocates, Samia Maktouf, confirmant une information du Parisien.
Le soir du 13 novembre 2015, alors que la prise d’otages débutait au Bataclan, huit militaires du 1er régiment de chasseurs de Thierville (Meuse) s’étaient retrouvés parmi les premières forces de l’ordre sur place aux côtés de policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) du Val-de-Marne.
Dans un rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats du Bataclan, un officier de la BAC du Val-de-Marne racontait notamment avoir demandé l’autorisation de les faire intervenir, l’un des militaires lui aurait indiqué qu’il ne pourrait engager le feu, faute d’avoir reçu un ordre en ce sens», décrit le rapport.
Lors des auditions, la question du non-engagement des militaires avait également été posée au gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray. «Sa réponse a été aussi froide et violente qu’inacceptable: "il est impensable de mettre des soldats en danger dans l’espoir hypothétique de sauver d’autres personnes"».
D’autres victimes pourraient se joindre à cette démarche «qui vise à établir clairement toutes les responsabilités et savoir précisément quelles sont les missions de Sentinelle, s’il ne s’agit pas d’intervenir lorsque des civils sont attaqués à l’arme de guerre».