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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Crise de la transmission et deuil de l'oubli - 3

 

 

               Ce que vous n'avez pas connu ne peut en aucun cas vous manquer !

       En sommes-nous si sûrs aujourd'hui ?

 

____________________

 

 

Le dernier des hommes de Friedrich Wilhelm Murnau - 1924

ou l'homme au rebut.

 

 
                             

 

                        Ordet (La Parole), de Carl Dreyer - 1955 ; d'après la pièce de théâtre du Danois Kaj Munk

                 Comment embrasser la totalité de l'univers, alors que le matérialisme et le scepticisme n'en voient qu'une partie dont ils ont la folie de croire qu'elle est le tout ?

 

 

Le sacrifice d'Andrei Tarkovski - 1986

Comment combler l'absence d'un espace réservé à la vie spirituelle ? Et la menace que cette absence fait peser sur chacun d'entre nous.

 

***

 

            Le dernier des hommes, Ordet, Le sacrifice... Murnau, Dreyer, Tarkovski... et d'autres...

Qui les protègera de l'oubli, de cette perte de mémoire, de cette amnésie savamment organisée et entretenue par des marchands de succédanés et une économie de l'ersatz qui a tout emporté sur son passage ?

Au sujet de cet oubli, le véritable deuil, finalement, n’a pas pour objet la perte - à l'heure du numérique, plus rien ne se perd, et pour peu qu’il s’agisse d’une œuvre, celle-ci est indestructible : désormais, ce qui a été le sera à jamais !

Non ! Aujourd'hui, le deuil a bien plutôt pour objet l’absence de transmission et l’ignorance certaine de ceux à qui aucune chance ne sera donnée de découvrir et de connaître tout ce dont il nous a été donné d'être les témoins...

Car si Internet c'est toute la mémoire du monde, avec le concours de millions d'acteurs du web déterminés à transmettre le passé, même récent, encore faut-il soupçonner l'existence de tout ce qu'une génération a pu faire advenir intellectuellement et artistiquement.

 

              Le deuil, c’est donc le deuil de la non-transmission avec lequel il nous faut vivre ; le deuil de notre incapacité à pouvoir transmettre et « raconter l’autre » qui n’est plus ; le raconter auprès d’un public absent, indisponible ; des millions d'êtres humains privés de leurs capacités à faire un pas en arrière car, aujourd’hui,  il n’est donné à personne de se retourner : "Pas le temps ! Et puis j'étais pas né !"

Et ce deuil-là est sans recours ni consolation.

 

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