Etre au monde mais sûrement pas de Ce monde !........Quinze années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs sont réunies ici. Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités.
17 Septembre 2019
Billet de blog rédigé en 2011
Porte-parole du mouvement Les indigènes de la République (MIR) porteur d'une stratégie nouvelle, et originale de surcroît, le discriminé développant à l'endroit de son « discriminateur » une pensée tout aussi discriminatoire, jusqu'au rejet total, retrouvant ainsi ses plumes et son maquillage en bon indigène fier et digne ; à la tête d’un job à plein temps avec retraite assurée, sur le mode d’un « s’il n’en reste qu’une je serai celle-là » en pasionaria de la lutte contre les discriminations à l’encontre des Français issus de la colonisation et/ou de l’immigration ; réplique exacte, bien qu'inversée dans son excès, d’une certaine Malika Sorel (refoulement chez Sorel, défoulement chez Bouteldja - chez l'une : tout va bien en France ; chez l'autre : rien n'est à sauver dans ce pays raciste au-delà du raisonnable !) ; scaphandrier, ô combien étanche ! au mépris sournois - son mouvement n’est–il pas à l’origine du terme souchiens pour désigner les français de souche ? Terme infamant à peine voilé puisqu’il ne faut pas beaucoup d’imagination pour penser à l’orthographe : sous-chiens -, Houria Bouteldja ne doute de rien. Jamais !
Employée par l'Etat à l'Institut du monde arabe sous le patronage de Jack Lang, son langage au style incantatoire semble clos, fermé sur lui-même ; langage orienté jour après jour vers un point de rupture et de non-retour ; s’adressant le plus souvent à ses militants seuls.
Dépourvue d’humour et d’ironie, ne manquant jamais de conspuer le mouvement « Ni putes ni soumises » dont on pourra pourtant difficilement nier que l’engagement de sa fondatrice Fadela Amara aura demandé, avant sa médiatisation, et alors qu'elle oeuvrait quasiment seule, davantage de courage que de se répandre dans les médias pour, à l’endroit de tout ce qui de près ou de loin ressemble à un petit français blanc, qualifier ce dernier, et sans sourciller, d’individu foncièrement raciste - accusation qui, soit dit en passant, est à la portée de n’importe quel imbécile - jamais en reste, Houria Bouteldja affirme chez France-Olivier Giesbert que ce dernier occupe dans l’audiovisuel la place qui est la sienne seulement parce qu’il est blanc...
Et Harry Roselmack présentateur du J.T. sur TF1, seulement parce qu’il est noir, peut-être ?!
(et d'aucuns de répondre oui, à son sujet ! Discrimination positive oblige !)
Affirmation à propos de Giesbert qui ferait pouffer de rire n’importe quel étudiant en sciences humaines, et hurler de rage notre regretté Pierre Bourdieu car, époustouflant ce raccourci analytique qui semble ignorer tout du système qui a fait et emploie un France-Olivier Giesbert nain journalistique et intellectuel car, si on oublie la statistique et ses lois de probabilités - les Blancs étant l’ethnie de très loin majoritaire en France -, qui apportent pourtant et déjà à elles seules une première tentative d’explication -, Giesbert n'appartient-il pas à une classe dont 99,99% des Blancs sont exclus ? Classe médiatico-journalistico-intellectualo (mais pas trop, faute d’aptitudes) - politico-mondaine ?
Si, comme on vient de le voir, il peut arriver à cette jeune femme de se tromper, elle et son mouvement, dans ses analyses et sa stratégie, il y a néanmoins une chose que l'on ne pourra jamais lui reprocher : c'est de mentir, sciemment et cyniquement, contrairement à tant d'autres issus d'autres communautés ethniques ou groupes d'intérêts. Et ça, par les temps qui courent, c'est déjà énorme !
Mais alors, résidus de vieilles théories datant de la période qui précède la décolonisation, les analyses de Houria Bouteldja ? Période durant laquelle il était communément admis que l’homme blanc n'avait qu'une seule vocation : humilier et exploiter l’homme noir bien que l'on ne compte plus aujourd’hui, les hommes de couleur capables d’humilier et d'exploiter n’importe quel homme - de la même couleur de préférence -, puisqu'il est maintenant bien établi qu'il n’y a pas de meilleur bourreau qu’une ancienne victime - en effet, cette dernière connaît mieux que quiconque son mode opératoire -, et pas plus bête qu’un imbécile qui se croit guérit de sa bêtise ; car on ne guérit jamais ; c’est la maladie qui vous oublie un temps avant de revenir à la charge, plus déterminée encore.
Est-il nécessaire de rappeler que toutes les sociétés, toutes les cultures, toutes les nations, sur tous les continents et de tout temps, rencontrent un jour, au cours de leur longue histoire, au choix : l’homophobie, la xénophobie, le racisme, le machisme, l’antisémitisme, le sexisme, la discrimination, l’injustice, et ce à des degrés divers ? Tout en s’empressant de préciser que toutes ces tentations dangereuses et condamnables sont moins à déplorer ici, en France et en Europe que partout ailleurs dans le monde ; et en premier lieu au Maghreb et en Afrique noire : doit-on mentionner les massacres inter-ethniques sans nombre dans cette région du monde - massacres pas toujours encouragés par les multinationales dirigées par des Blanco -, et en Algérie, le sexisme et l'intégrisme religieux jusqu’à l’assassinat des femmes qui refusent de porter le voile ?
Le racisme en France ne fait pas de la France un pays raciste, tout comme l’antisémitisme des banlieues ne fait pas... de ses habitants, dans leur ensemble, et par ricochet ou par prolongement... de la France, un pays antisémite ; pas plus que le sexisme dénoncé par le mouvement « Ni putes ni soumises » auprès des français issue de l’immigration arabo-musulmane ne ferait d’eux tous et sans exceptions, d'horribles machistes retardés et incultes.
Plus Houria Boudeldja s’exprime, plus l’on est tentés de penser que son mouvement serait bien incapable de porter et de hisser qui que ce soit jusqu’à la plénitude de son potentiel d’être humain, sinon dans le ressentiment et l’impuissance qui accompagnerait inévitablement l’histoire des peuples colonisés venus faire un tour chez leurs colonisateurs, une fois ces derniers rentrés au bercail après un siècle et demi de pérégrinations décidément infâmes et haïssables…
Car, si condamner les émeutiers avec des "c'est pas bien de brûler des voitures" n'a jamais dissuadé qui que ce soit de les brûler... sermonner "le peuple français de souche" avec des "c'est pas bien d'être raciste" n'a jamais empêché qui que ce soit de s’y complaire.
Aussi, l'anti-racisme ne peut être qu'un point de départ et sûrement pas un point d'arrivée. Dans le cas contraire, ce sera un échec. Et d'ailleurs : c'est un échec !