11 Novembre 2024
L'erreur... sans doute... c'est d'avoir cru, c'est d'avoir pensé que l'Art était capable de "faire face" alors que l'Art n'a qu'une utilité précisément : échapper à cette nécessité ; dégager des espaces d'inconscience et d'indifférence dans lesquels il n'est plus moralement, éthiquement ou intellectuellement nécessaire d'être capable de "faire face" à tout ce que d'aucun pourrait être tenté de reconnaître qu'il est nécessaire, voire inévitable, de devoir affronter.
Au sortir de la Première guerre mondiale... c'est bien ce que Dada puis les Surréalistes ont compris : il faut tuer l'Art... cet Art qui ne peut plus être un refuge car pour "avoir fait face" à la plus grande et à la plus scandaleuse des boucheries humaines des temps modernes... il n'est plus possible de faire de l'Art... de faire Art... car il n'est plus possible de passer l'éponge... plus possible d'en avoir réchappé : ce qui a été l'a été et le demeure car il y a des guerres qui tuent toutes les insouciances et toutes les ambitions : comme "faire de l'Art".
Serge ULESKI
Joseph Beuys (1921-1986) : mouvement Fluxus, art en action, écologie radicale…
- Le totem américain c'est le coyote...
- Il n'y a pas d'Occident, il n'y a que des gens conscients et puis les autres...
- New-York : terre amérindienne de la criminalité néo-nazi blanche américaine...
- Sculpture sociale : faire de chaque geste un acte artistique...
- Sortir du territoire du crime et de l'inconscience qu'est l'Art pratiqué par des totos qui n’ont pas idée.
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Action performance : "I like America and America likes Me"
de Joseph Beuys
"Joseph Beuys débute cette action alors qu’une exposition est annoncée à New York, en mai 1974, dans la galerie René Block. Une ambulance se présente au domicile de l’artiste à Düsseldorf, en Allemagne. Il est alors pris en charge sur une civière, emmitouflé dans une couverture de feutre. Il va alors accomplir un voyage en avion à destination des États-Unis, toujours isolé dans son étoffe. À son arrivée à l’aéroport Kennedy de New York, une autre ambulance l’attend. Surmontée d’un gyrophare et escortée par les autorités américaines, elle le transporte jusqu’au lieu d’exposition. De cette façon, Beuys ne foulera jamais le sol américain à part celui de la galerie : il avait en effet refusé de poser le pied aux Etats-Unis tant que durerait la guerre du Viet-Nam. Il coexiste ensuite pendant trois jours avec un coyote sauvage, récemment capturé dans le désert du Texas, qui attend derrière un grillage. Avec lui, Beuys joue de sa canne, de son triangle et de sa lampe torche. Il porte son habituel chapeau de feutre et se recouvre d’étoffes, elles aussi en feutre, que le coyote s’amuse à déchirer. Chaque jour, des exemplaires du Wall Street Journal, sur lesquels le coyote urine, sont livrés dans la cage. Filmés et observés par les visiteurs derrière un grillage, l’homme et l’animal partageront ensemble le feutre, la paille et le territoire de la galerie avant que l’artiste ne reparte comme il était venu.
Pour certains, Beuys, à travers cette action, souligne le fossé existant entre la nature et les villes modernes ; par le biais de l’animal, il évoque aussi les Amérindiens décimés dont il commémore le massacre lors de la conquête du pays. Le coyote cristallise ainsi les haines, et est considéré comme un messager. Pour d’autres, Beuys engage ici une action chamanique. Il représente l’esprit de l’homme blanc et le coyote celui de l’Indien. Le coyote est un animal intelligent, vénéré jadis par les Indiens d’Amérique et qui fut persécuté, exterminé par les Blancs. Ainsi, Beuys essaie de réconcilier l’esprit des Blancs et l’esprit des Indiens d’Amérique. Il parle même de réconciliation karmique du continent nord-américain."
...par Infernolaredaction
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Pour prolonger, cliquez : Michel Giroud
Les ouvrages de et autour de l'artiste : ICI