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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Léon Blum : autopsie par l'historienne Annie Lacroix-Riz

 

                Historienne banni des médias dominants ( elle aussi !) de France Culture à France Inter, et de la production de documentaires historiques, Annie Lacroix-Riz ne reconnaît qu'une histoire : la grande Histoire, celle que nous comptent les archives.

Vent debout contre les historiens du "consensus", mou qui plus est, des historiens comme en panne, Annie Lacroix-Riz s'est spécialisée dans la période qui s'étend de 1870 à  la fin des années 40. Période tabou. Période où tout est tabou. 

Dans cette vidéo qui suit, notre historienne  - tendance "médecin légiste" -, choisit de se pencher sur le cadavre de Léon Blum, tout en prenant soin de dénoncer ceux qui n'ont pas cessé depuis trente ans de nous vendre un Blum-de-gauche qui, dans les faits... car les faits sont têtus, n'a jamais existé ou bien si peu, dans les marges, en fin de soirée peut-être ou bien après un repas bien arrosé, ou bien encore : pendant son sommeil. Un Léon Blum-France culture ; une radio publique qui ne raconte le plus souvent que des cracks quand il s'agit de l'Histoire. 

Léon Blum se serait donc rêvé "de gauche" et "à gauche" et tous les gens de droite avec lui ? Mais alors, fallait-il être sacrément de droite pour penser que Blum était de gauche ?

Oui et non. Il suffisait simplement d'être un bourgeois de centre-ville des beaux quartiers, universitaires ou non, historiens ou non, qui vote PS depuis les années 70. 

 

                A propos des documentaires et des ouvrages de ces trente dernières années qui ont pour sujet la personne de Léon Blum - sa vie, son oeuvre -, dithyrambes, hagiographies en-veux-tu-en-voilà ! Annie Lacroix-Riz ne manquera pas de citer des noms ; elle mentionnera Serge Berstein Pierre Birnbaum, Ilan Greilsammer, biographes attitrés de Blum, figures emblématiques d'auteurs communautarisés et communautaires qui sont à l'Histoire ce qu'est la voyance à la science, l'art contemporain à l'Art tout court et McDonald's à la tradition culinaire de dizaines de pays de notre belle planète. Car, à propos de Léon Blum, tous, ouvrage après ouvrage, nous proposeront "un produit" sur-fait, voire carrément fantaisiste, une sorte de fable... sans toutefois la pertinence ni le talent de notre Jean de la Fontaine national. Et c'est regrettable car cette pertinence et ce talent auraient pu les sauver à nos yeux.

Mais qu'à cela ne tienne... passons maintenant aux faits. 

                  

***

 

Léon_Blum_1937.jpg

 

 

 

 

Né le 9 avril 1872 à Paris, Léon Blum entre en politique à la fin du 19è siècle.

Issu de la grande bourgeoisie parisienne, coopté et soutenu durant toute sa carrière par la Synarchie ( les fameuses "50 Familles" - et non pas 200 :  les grandes banques et les syndicats patronaux -  Les Houillères et le Comité des Forges : Schneider, de Wendel, la banque Worms -  qui décident du sort économique et politique de la France - tout comme aujourd'hui  car jamais le politique n'a dicté quoi que ce soit à l'économie et à la finance), anti-communiste forcené, figure de la social-démocratie et de la SFIO (le PS aujourd'hui... et pour ce qu'il en reste) Blum décédera le 30 mars 1950 à Jouy-en-Josas ( 78 - les Yvelines).

Avocat d'affaires, en contact permanent avec le Grand Capital, entre les 2 guerres, il participera  à de nombreux gouvernement briseurs de grèves et répressifs à l'endroit de la classe ouvrière.

 

                           

 

                  « L’entrée des socialistes dans un gouvernement bourgeois n’est donc pas, comme on le croit, une conquête partielle de l’État bourgeois par les socialistes, mais une conquête partielle du parti socialiste par l’État bourgeois » - dixit la grande Rosa Luxembourg ignorée des historiens médiatiques. 

 

                 Situé à la droite non pas du Père mais d'une SFIO centriste, et bien qu'il n'ait jamais côtoyé la classe ouvrière, Blum a 66 ans lorsqu'il occupe le siège de Président du conseil en 1936 dans le premier gouvernement du Front Populaire.

A ce poste durant un an et quelques mois, il n'aura qu'une préoccupation : combattre les Communistes et la CGT. 

Pour cette raison, le Front populaire et son succès, bien que de courte durée, ne devra rien à ce président du Conseil mais tout à la mobilisation des salariés.

Notons au passage que son Gouvernement qui n'aura pas le courage de braver la droite en refusant de se porter au secours des Républicains espagnols menacés par le coup d'état du général Franco. Et c'est Daladier, l'homme des accords de Munich, ministre du gouvernement Blum qui lui succédera ; un blum qui se dira soulagé après la signature des dits accords.

 

léon blum autopsie d'un conte et d'une légende

 

                  Quant à l'héritage de Blum... Annie Lacroix-Riz nous rappelle que ce dernier fera deux émules : François Mitterrand et François Hollande qui ne s'y sont pas trompés ; ils ont retenu la leçon, toutes les leçons, une en particulier :  parler à gauche, vivez, agissez et faites commerce à droite.

Tout est dit, la boucle bouclée. 

 

                   Une question demeure néanmoins : comment cet homme frileux, a-t-il pu passer pour une des figures majeures de la gauche française, notre gauche ?

Dans son intervention radiophonique, Annie Lacroix-Riz nous apporte des éléments de réponse d'une pertinence difficilement contestable. 

 

 

1 - Proche du parti communiste au temps de l'URSS, aujourd'hui du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), restant lucides, on peut légitimement soupçonner notre historienne  affranchie d'être susceptible de faire preuve de complaisance à l'endroit de l'URSS ; aussi, on se gardera bien de commander à Annie Lacroix-Riz une biographie de... disons Staline, de peur de devoir lui reprocher ce qu'elle dénonce chez ses confrères historiens mais néanmoins collègues : le mensonge par omission ;  et plus particulièrement à ce qui pourrait la concerner, un militantisme déplacé étant donné le sujet : une URSS de l'échec économique et humaniste ;  crimes de masse ; des millions de  Russes qui se réfugient dans l'alcoolisme ; tous tenus en laisse par une police politique infâme.  

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Pour prolonger, cliquez : Les conférences d'Annie Lacroix-Riz

 

 

 

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