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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Marie-France Garaud au plus près d'une réalité sans conteste : la fin de la politique avec la disparition de l'Etat souverain

 

 

 

                    Parmi les invités de Taddéï à "Ce soir ou jamais"(1), seule Marie-France Garaud saura poser le problème de la situation économique et sociale de la France : la fin de la politique avec la disparition de l'Etat souverain au service d'un Peuple tout aussi souverain, là où plus aucune volonté ne peut s'exercer à propos de la question suivante : quelle doit être la relation de la France avec l'Europe, le monde et les forces économiques et politiques qui dictent depuis le triomphe du trio infernal Thatcher-Reagan-Friedman des années 80, sa loi d'airain à tous les Etats dans le cadre d'une Europe-instrument d'une mondialisation qui n'est qu'une guerre contre les Etats-Nations, les salariés ; et par ricochet, une guerre contre la démocratie et la liberté d'expression et d'information ?

                Après Garaud, d'autres rendront le bon diagnostic quant aux effets de la crise sociale et politique française sans toutefois se résoudre à identifier les causes contrairement à Marie-France Garaud.

 

 

                Quant à Bernard Stiegler, fidèle à lui -même, il évoquera une innovation technique tueuse d'emplois par millions comme une fatalité ; lui aussi a manifestement intégré, inconsciemment sans doute, la mort de la politique car, à aucun moment il ne lui vient à l'idée de questionner cette technique, ou plus directement et plus explicitement, de préciser ou de suggérer qu'il pourrait encore nous appartenir de choisir, dans le cadre de la destruction des emplois par cette même technique et la recherche d'un profit optimal, quels sont ceux, de ces emplois, qui doivent mourir et ceux que l'on souhaite garder.

Stiegler, comme tant d'autres, a déjà renoncé, entre deux voyages aux USA et à Berlin - il y enseigne ! -, (2) à poser en ces termes notre relation avec l'innovation technique : ce qui est techniquement possible n'est pas nécessairement souhaitable car enfin, ce n'est pas à la technique de décider dans quel monde nous souhaitons et devons vivre mais bien plutôt, à la politique et au politique.

Stiegler nous demande de nous préparer à la disparition de millions d’emplois ; son reproche majeur concerne notre refus de nous y préparer, non pas en nous y opposant mais en accompagnant cette destruction massive avec l'espoir de concurrencer le monopole du monde anglo-saxon dans ce domaine : numérisation du monde oui ! A condition que l'Europe soit un acteur majeur aux côtés des USA.

                Mais alors, qu'en est-il d'un : "Non à la numérisation du monde ! Et que l'Europe en soit un frein majeur !" ????

Aussi, à propos de ce qu'on nommera un "syndrome d’accompagnement", surprenant que Stiegler n’ait pas eu, à un moment ou un autre, sa carte au PS ! Cette fausse gauche qui n’a de cesse d’accompagner la droite, justement !

L’accompagnement, encore et toujours !

 

                   "La technique, c'est plus fort que toi !"

                   Stiegler n'est-il pas trop proche des "techniques nouvelles" et de l’innovation numérique pour ne pas s’être laissé, au fil des ans, "bouffer" par leur pouvoir de dé-conscientisation gigantesque, un peu comme pour le pouvoir de l’argent sur ceux qui n’en ont jamais eu ou la soif de reconnaissance ? Hypnotique et corrupteur ce pouvoir !

Comme un fait exprès, on notera au passage le fait que les références de Stiegler ont souvent pour origine le monde anglo-saxon ; les USA en particulier.

 

               Ce qu’on pouvait reprocher à Cassandre finalement c’est de prédire le malheur sans pour autant être capable de le prévenir : pointer du doigt le poison sans pour autant désigner l'anti-dote. 

Prédire ou prévenir une catastrophe... il est vrai que ce n’est pas le même talent, voire... le même génie, qui est alors requis : talent et génie politiques s’entend. Et là, on retrouve Marie-France Garaud issue d’une tradition qui a su accoucher, quoi que l’on dise, d’hommes politiques d’exception.

La politique donc, encore et toujours ! Et c'est la raison pour laquelle il nous reste à souhaiter que Madame Garaud ne cesse de prendre soin d'elle afin qu'elle puisse vivre le plus longtemps possible car elle seule semble à même de nous rappeler cette vérité aussi cruelle qu'embarrassante qui éclaire d'une lumière crue notre lâcheté et complaisance face à notre propre devenir : notre acceptation de la mort de la politique et la consécration de l'impuissance publique ainsi qu'une crise sans précédent de la résistance et d'une mobilisation massive et soutenue.

 

 

1 - "Ce soir ou jamais" vit ses dernières heures. L'élection présidentielle n'est pas loin... elle approche, c'est sûr ! Le ménage a donc commencé ; et seuls Ruquier et Fogiel seront maintenus. People-isation des esprits oblige ! Mais... qui a dit que ce sont les moins politisés qui votent encore ?

Faut bien dire que ça fait des années que Taddéï accepte de se faire "balader" par France-télévisons et ses responsables de programmes. Il ne s'en plaint pas du reste ; ses émissions vont et viennent... tantôt ils le déprogramment, tantôt ils le changent de créneau horaire... Taddéï se laisse guider... promener... l'important pour lui, semble-t-il, c'est de continuer de passer à la télé et à la radio... France Culture puis Europe 1... alors qu'à l'heure d'internet, il existe des solutions pour ceux qui souhaitent vraiment nous donner des nouvelles de la société et du monde autour d'acteurs majeurs quant à la compréhension de qui fait quoi, à qui , où, comment,pour-quoi et pour le compte de qui.

2 - Oui ! Il y enseigne, nous affirme-t-il ! A moins, qu'à son insu, il n'y soit enseigné ! Et c'est alors que l'on se croît le maître avant de découvrir que l'on est qu'un élève et payé comme tel ; ce qui peut en consoler plus d'un, malgré tout.

USA, Berlin, Paris... oublieux Stiegler du fait suivant : qui trop embrasse mal étreint ! 

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