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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Réflexion autour de la question... Kong

Avec Virginie Despentes et son "King Kong théorie" chez Grasset.

 

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"... Dans la dernière version cinématographique de 2005, King Kong n'a ni sexe ni seins ; impossible de lui attribuer un genre. Entre Kong et la belle, il n'y a aucune scène de séduction ; ils s'apprivoisent, se protègent, sont sensuellement tendres l'un avec l'autre de façon non sexuée.

King Kong fonctionne comme la métaphore d'une sexualité d'avant la distinction des genres : King Kong est au-delà de la femme et du mâle. Il est à la charnière entre l'homme et l'animal, l'adulte et l'enfant, le bon et le méchant, le primitif et le civilisé, le blanc et le noir ; hybride avant l'obligation du binaire.

Quand dans le film l'homme vient chercher la femme, elle hésite à le suivre ; il veut la sauver, la ramener dans la ville, dans l'hétérosexualité hypernormée. La belle sait qu'elle est en sécurité auprès de Kong mais elle sait aussi qu'il faudra quitter sa large paume rassurante pour aller chez les hommes et s'y débrouiller seule. Elle décide de suivre celui qui vient la chercher, la délivrer de la sécurité et la ramener dans la ville où elle sera de nouveau menacée de toutes parts : gros plan de la caméra sur ses yeux quand elle comprend qu'elle a été utilisée ; elle n'a servi qu'à capturer un animal qui ne tardera pas à s'échapper.

Dans la ville, King Kong écrase tout sur son passage : il cherche sa blonde qu'il a perdu ; il la trouve ; s'ensuit alors une scène qui relève plutôt de l'enfance : "Je te tiendrai dans ma main et nous patinerons ensemble, et tu iras dans un manège enchanté."

Puis les hommes en uniforme interviennent pour tuer la bête.

Contrairement à ce qui est affirmé, ce n'est pas la belle qui a tué la bête ; la belle a refusé de participer au spectacle ; elle est venue à la rencontre de la bête pour la secourir, même si une fois la bête massacrée, la belle a suivi le beau : le plus fort parce que le plus adapté."

 

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Mais alors...

A quand une femme Kong ? Une Queen Kong qui n'aura plus besoin de la protection d'un King ?

Loin de la servilité, de la putasserie, de la séduction et du glamour ?

 

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