22 Septembre 2020
Rencontres de Pétrarque, organisées chaque année en juillet par France Culture et Le Monde, en public dans la cour du rectorat de l'académie de Montpellier.
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Les rencontres de Pétrarque… un non-événement !
En effet, on ne manquera pas de noter ceci : ceux qui participent à ces rencontres sont ceux qui interviennent partout ailleurs dans les médias tout au long de l’année, et sur France Culture en particulier.
Par voie de conséquence, à ces rencontres entre gens comme il faut qui parlent le même langage - même vocabulaire et même syntaxe - issus de la bourgeoisie de la Capitale et des centres-villes de l’ouest parisien, qui conduisent de grosses berlines allemandes (1) aux frais du contribuable et sur le dos d'une réalité sociale qui n'est à leurs yeux à tous qu'un ouvrage de plus que personne ne lira mais qui fera avancer leur carrière universitaire et/ou médiatique... au cours de ces entretiens, c'est bel et bien le même qui rencontre le même, et tous ces gens pourraient donc tout aussi bien se retrouver à la même table à déjeuner ou à dîner sans qu’aucun d'entre eux n’en soit gêné car, à ces entretiens, c'est un consensus scandaleux qui y règne, sur le fond, et sur la forme une politesse responsable depuis 20 ans d’une société française au bord de l’asphyxie…
Consensus et politesse entretenus en grande partie par des fonctionnaires de l’université encore en service actif - même passifs et sans courage en pantouflards carriéristes -, ou bien à la retraite.
A ces rencontres, pas de controverse, pas d’interventions contradictoires, pas de confrontation, pas de francs-tireurs !
Sans danger, sans risque ces rencontres pour ceux qui y participent et ceux qui les organisent ! Nul doute : le Journal Le Monde et France Culture sont bien à l'image de ce qu'est devenue la France, un pays qui ne sait plus faire qu'une chose : rejeter, bâillonner, censurer la moindre tentative d'exercice de liberté d'expression politique et artistique (rappeurs, auteurs, essayistes, pamphlétaires, artistes de scène, journalistes, syndicalistes, activistes)... tout en prenant soin d’ignorer sciemment d'innombrables réalités et expressions culturelles, intellectuelles, politiques et sociales.
Il est vrai, quand on a l’insouciance de se pencher sur les noms de ceux qui encadrent ces professionnels de la non-pensée… entre autres Hervé Gardette (un non-événement à lui tout seul sur France Culture du lundi au jeudi) et sur le partenaire de ces rencontres… le Journal Le Monde en l'occurrence… plus rien ne nous surprend, la boucle bouclée :
Médias, classe politique, universitaires, tous ne se rencontrent pas simplement à Montpellier, tous les ans au mois de juillet ; tous s'y retrouvent, s'y reconnaissent, s'y saluent, s'y congratulent à ces rencontres de Pétrarque autour d'un... "... de toute façon, si c'était différent ce serait pire encore !" à peine dissimulé.
Et puis, qui n'informe pas, désinforme, c'est sûr !
1 - On pensera en particulier à un Thierry Pech du magazine "Alternatives économiques" (s'il y a toujours autant d'économie, en revanche, il y a de moins en moins de place pour l'alternative dans les colonnes de ce magazine qui est passé du vin rouge à l'eau minérale en moins de temps qu'il faut pour le dénoncer tout en le déplorant), membre fondateur de Terra Nova, secrétaire général de "La République des idées" créé par Pierre Rosanvallon ; comme on peut le voir, cet homme représente à lui tout seul tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué depuis trente ans à la marginalisation politique des classes populaires et de la gauche, avec pour conséquence une abstention record.