12 Novembre 2024
Vouloir réconcilier Camus et Sartre, tâche impossible !
Pour sûr, question éthique, Camus est au premier plan !
Côté engagement, Sartre trône ; et pas n’importe quel engagement : celui qui a pour assise un "on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs" ou bien "on ne fait pas d'omelette avec des œufs pourris" ; ou bien encore : "qu'importe l'omelette pourvu que l'on ait l'ivresse bourgeoise d'un engagement anti-bourgeois et la renommée qui va avec !"
Et puis, enfin...
Sartre… c’est l'enfance d'un chef, la rue d’Ulm, - Ecole Normale pour normalien -, avec ses petites étudiantes admiratives et consentantes, la raison dialectique et le café de Flore, boulevard Saint Germain, lieu qu’il n’a jamais vraiment quitté excepté pour aller, de temps à autre, s’encanailler dans les usines Renault de Billancourt, tâter et goûter du bleu de travail – métallos, OS, monteurs…
Alors que Camus...
En dépit de la pauvreté, c’est le soleil de la Méditerranée - une mer sans plis -, l'amitié solide, celle d'un René Char ; et puis aussi... et surtout...
"L’odeur volumineuse des plantes aromatiques qui racle la gorge et suffoque dans la chaleur, les concerts d’insectes somnolents et le libertinage de l'homme et de la nature..." (Noces à Tipasa – 1936/1937 - édition Folio)
Entre ces deux-là, le silence immense d’une gêne indépassable.