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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

70e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis

 

 

Tourisme mémoriel : "Auschwitz-Birkenau Tour, prix imbattables"

 

              Ceux qui me lisent savent que rien ne me dérange autant que l’unanimité. Aussi, j’ai cherché une raison de rompre cette unanimité autour du « 70e anniversaire de la libération des camps de concentration (1) » ; unanimité entretenue par un grand nombre d’acteurs, et le premier d’entre eux, le Président Hollande ; un Président qui, depuis qu’il a été élu, semble tellement plus à l’aise avec les bombes ( Mali, Syrie, Irak), les parades militaires et les cercueils, une gerbe de fleurs géante dans les bras, qu’avec les exigences de sa fonction: rassembler un Peuple autour de son passé, de son présent et de son futur ; pour peu qu’il en ait encore un.

C’est un article du journal du soir, de l'obscurité et de l'embrouille, Le Monde, qui me donnera l’occasion de rompre avec cette unanimité : il a pour titre… je vous le donne en mille : "Enseigner la Shoah, c’est parfois moins facile qu’avant."

Plouf ! C'est ce qu'on appelle "mettre les pieds dans le plat" ! Et quand on sait qu'il ne faut pas me tenter, jamais...

Doit-on préciser que cet article du journal Le Monde fait la part belle à la désinformation à propos de la dissidence sur Internet, sans oublier l’inévitable attaque contre Dieudonné et d’autres, ainsi que le procès fait aux collégiens et aux lycéens français issus de… etc... etc…………. (on connaît la suite, le refrain et le couplet, musique et paroles). Cette désinformation ne surprendra personne ; et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre pour une fois car, votre serviteur n’aurait jamais prêté attention à un grand nombre d'acteurs de cette dissidence sans cette désinformation des médias sous perfusion de l’argent des contribuables. En effet, à cette désinformation, je lui dois tout ou presque ; mes meilleures lectures sur le Net, c’est sûr ! dans un souci de ré-information justement !

 

             A propos de cet article et de son titre « Enseigner la Shoah, c’est parfois moins facile qu’avant »  la réflexion suivante m’est venue à l’esprit :

             Que cet enseignement  soit « moins facile qu’avant » c’est on ne peut plus normal car nous ne sommes plus "entre nous" ; comprenez : entre Européens, acteurs d'une Europe à feu et à sang. Rappelons aussi, à toutes fins utiles, que la Seconde guerre mondiale c'est 60 millions de morts dont 40 millions de civils ; avec ce rappel, nombreux sont ceux qui se sentiront moins seuls et un peu plus considérés au fond de leur trou. De plus, si l'imposition de cet enseignement était fait dans un esprit non pas ethnocentrique, voire ethniciste, accompagné de quelques arrière-pensées à la fois politiques et économiques, mais bien plutôt dans le souci de situer cette catastrophe dans son siècle - siècle de crimes de masse, du génocide arménien au Rwanda, en passant  par Nagasaki et Hiroshima (quand même !), la Chine et l'URSS, ses camps au taux de mortalité record et Pol Pot ; siècle de toutes les catastrophes, coloniales aussi... dans la continuité du crime de l’esclavage et de la traite -, soyez assurés que cet enseignement prendrait alors tout son sens auprès d’une quinzaine de millions de Français (enfants, parents et grands-parents) pour lesquels l'Histoire de l'Europe n'est pas leur histoire sinon à travers son épopée coloniale et ses crimes.

Aussi, n’en déplaise aux adeptes de la blouse grise et des coups de règle sur les doigts…

Que les donneurs de leçons et autres conteurs gardent à l'esprit qu’aujourd'hui, enseigner, c'est... non pas tirer la couverture à soi mais comprendre l'autre et l'accepter ; plus important encore, enseigner c’est écouter, échanger et partager. Dans le cas contraire, il serait plus honnête de faire un autre métier car, face à une telle incompétence dans l’accomplissement de la mission qui devrait être celle de ceux qui se lamentent aujourd'hui, c’est alors que l’on découvre qu'il y a vraiment des sujets plus importantes qui attendent notre société que le fait de savoir si nos chères têtes plus tout à fait blondes et dociles vont accepter d'avaler de gré ou de force ce qui deviendra, au fil des ans et des commémorations, davantage encore ce que vous nommez " Shoah" « votre Shoah seule » (2), car son enseignement n'aura alors qu’un seul but : faire taire toute critique à l’encontre d’Israël, du Judaïsme, du sionisme, de la politique étrangère d'une France sous influence... à l’heure où des associations communautaires, associations-écran qui ne sont que des officines israéliennes (CRIF, Licra, UEJF) interdisent aux Français issus de la culture arabo-musulmane, sous peine de se voir accusés d’antisémitisme, d’être solidaires des Palestiniens, leurs frères arabes et musulmans, et autres peuples massacrés, laissés sans secours à raison de plusieurs centaines de millions, à la suite de politiques criminelles (Irak, Syrie, Libye - Mali par ricochet) dont on attendra sans doute longtemps encore le procès de ses instigateurs et autres complices.

Et qu’en est-il de la colonisation d'hier, de la ségrégation, du racisme et de l’islamophobie d'aujourd'hui ?

Il est vrai qu'aux uns, tout est permis, aux autres... rien.

Décidément, il est surprenant qu’autant de gens n’aient  toujours pas compris ceci : on n’enseigne pas l’histoire de son propre malheur - malheur d'hier -,  à plus malheureux que soi aujourd'hui, ou bien alors, c’est n’avoir que du mépris pour son public (3), tout en gardant à l’esprit qu’aujourd’hui, pour faire la leçon à qui que ce soit, il faut avoir les « les fesses propres » ; aussi, que les enseignants de notre belle et grande République fraternelle et égalitaire s'estiment alors heureux de pouvoir encore "faire la classe" !

         

            Alors que 75 % des Juifs présents sur notre territoire ont échappé à la déportation, n’ayant pas à rougir de ce que la France, collectivement, à pu afficher comme empathie et détermination durant l'Occupation, rares sont ceux qui savent se montrer à la hauteur de leur martyre et de leur histoire même si quelques exceptions individuelles existent car, regroupées en communauté, les victimes ont tôt fait de rejoindre en acte leurs bourreaux selon le principe qui veut que nous ayons tous de bonnes raisons d'être ce que l'on est et de faire ce que l'on fait ; alors que la pire des atrocités devrait pousser la victime, dans un élan irrépressible, à l’exemplarité... quasiment ! car, le statut de victime, ça ne dédouane pas, bien au contraire, ça oblige ! et les plus grands crimes poussent à la sainteté, victimes et bourreaux réunis.

Certes ! Le calendrier n'y suffirait pas. N’empêche, il n’est pas interdit d’œuvre dans ce sens.

De plus, à propos de l’enseignement de « la Shoah », à grand renfort d’images dès le CM2, on parlera sans hésiter de véritable scandale, de viol de la conscience, d’attentat à la pudeur : en effet, comment exposer et soumettre des enfants et des pré-adolescents à de telles images, la main lourde, la tête sous le billot, la nuque contrainte ?

Quant au danger de saturation… sur le mode de « trop d’horreurs tuent les dispositions à l’empathie face à l’horreur», un exemple, un seul : sur France Culture, le "génocide juif" c’est toutes les deux heures, sept jours par semaine, 365 jours par an et la nuit aussi : redif oblige ! Et même dans les émissions culinaires ! Oui ! Sans rire. Un véritable tour de force cette mobilisation-injonction de chaque instant !

 

            En conclusion, il ne tient qu’à ceux qui ont placé le génocide juif... les uns au centre de leur existence, et d’autres… au centre de leur stratégie de domination et de chantage dans une recherche d'impunité à toute épreuve, de réaliser que l’ humanité a surtout besoin de bonnes raisons de continuer d’espérer même s’il semblerait, au sujet de cette nécessité, qu’il nous faille aller chercher, comme à regret, car toutes les bonnes volontés sont utiles, ceux qui sont à même de la porter, loin, très loin de tous les acteurs actuels de toutes ces commémorations.

 

***

 

              Rappelons cette vérité tellement négligée : enseigner les grands crimes de l'Histoire n'a jamais dissuadé quiconque de les imiter comme pour mieux les re-vivre, l'assassin en devenir revenant toujours sur les lieux des crimes de ses aïeux. Sinon, où est-ce que les grands génocideurs iraient chercher tout ça, je veux dire : l'inspiration de leurs crimes, l'art et la manière ?

            On se le demande, franchement.

 

 


1 - La presse omettra de préciser qu'il s'agit de camps "nazis" un peu comme si au 20e siècle - siècle concentrationnaire par excellence -, il ne pouvait s'agir que de camps forcément et nécessairement... nazis. Omission révélatrice donc.

 

2- Terme religieux qui aurait besoin, soit dit en passant, d'être laïcisé et dés-ethnicisé : parlons alors plutôt du génocide des Juifs et autres victimes du régime Nazi.


  3- Ne cessons jamais de le leur rappeler - à la longue, qui sait -, tout en restant mobilisés afin que les conditions qui nous permettent de le faire soient toujours réunies : la liberté.

 

 

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