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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde mais sûrement pas de Ce monde !........Quinze années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs sont réunies ici. Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités.

Jean-Marc Jancovici : le nucléaire, les morts de l'automobile et le cancer du fumeur

 

            Rien n'égale le zèle, l’enthousiasme puis l’intolérance  et enfin,  le mépris du nouveau converti. Incapable d’accepter que vous lui résistiez, à lui et à ses arguments, il semblerait que J.M Jancovici soit dans l’impossibilité d’accepter chez l’autre  ce qui l’a longtemps caractérisé : son désintérêt d'alors pour la cause qui est la sienne aujourd’hui et qu’il défend maintenant  bec et ongle... fanatique.

J.M Jancovici fuit les débats contradictoires…

Un complexe très prononcé de supériorité le caractérise car au royaume des aveugles (groupies, public ignorant, journalistes-télé interviewers qui ne travaillent aucun sujet) les borgnes sont « Roi » après de nombreuses années de présence dans des médias généralistes dominants sans compétence réelle.

On mentionnera aussi le syndrome du technicien-ingénieur pour lequel « il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions d’ordre technique » ; d’où cette absence de culture philosophique et de culture politique qui les caractérise tous ; pas de culture historique non plus ; lacunes manifestes dans le domaine de la compréhension de la psychologie humaine.

Pour tout dire... ces ingénieurs sont trop souvent lourdauds... un rien bourrins. Jancovici ne déroge pas. Pour preuve, le fait suivant : Jancovici relativise le risque nucléaire en ces termes : « Combien de décès pour obésité, accidents de la route, cancer des fumeurs… ?».

Jancovici, dans son ignorance et son arrogance, place la responsabilité individuelle (choix individuel dans la conduite de son existence) au même niveau que la non-responsabilité collective : un accident nucléaire dû à une erreur humaine, péril climatique, corruption des agents de contrôle, sous-traitance laxiste car « marché » négocié au « ras des pâquerettes » - politique de réduction des coûts oblige…

 

***

 

                   

 

          Né en 1962, tout a commencé pour Jean-Marc Jancovici polytechnicien, il y a 20 ans, en 2001, et alors qu'il en a déjà 40, avec la lecture des rapports du GIEC (créé en 1988 - 1), 13 ans après sa création ; GIEC dont il ne soupçonnait pas l’existence ; rapports dont il ignorait tout et qu'il prend pour argent comptant aujourd'hui sans l'ombre d'une contestation (comme par exemple... une étude et une critique de méthode, conflits d'intérêts, biais idéologiques etc...) et alors que nombreux sont ceux qui affirment qu'à la lecture des rapports de ce GIEC, on y trouve tout et son contraire ; réchauffement climatique à propos duquel il était manifestement passé à côté ; et enfin :  menace d’effondrement environnemental (et économique par voie de conséquence) dont il ne n’entrevoyait ni le risque ni la probabilité.

Et puis un jour… c’est donc la révélation : "Si la température augmente de 2 degrés, on sera tous noyés. Il faut agir, vite !"

Et le voilà qui s'agite, part en campagne, courant ici et puis là, tel un furet... conférences en-veux-tu-en-voilà ! Depuis, Jancovici qui a compris après tous les penseurs de l’Ecologie de ces… disons, cinquante dernières années… qu’il est urgent de faire « sans » les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) et de revoir nos modes d'organisation de la production et de notre consommation (il est question bien évidemment à juste titre de décroissance)...

Depuis donc... Jancovici ne jure que par le nucléaire ; un argument de poids – du moins, le croit-il – vient régulièrement expliquer et justifier cet engouement qui est le sien à propos de cette énergie : « En France, le nucléaire de ces quarante dernières années, c’est 0 mort ; l’automobile c’est 250 000 morts ».

Carottes, navets… c’est jour de marché (2).

Notez qu'à aucun moment Jancovici est capable de formuler ne serait-ce qu'une seule critique à propos de l'énergie nucléaire ; pas une réserve, une seule ; pas un inconvénient ; pas un seul risque, un seul ; pas un désavantage comparatif.

Quid des ENR (énergies renouvelables) ? Peu d'avantages mais  une tonne d'inconvénients. 

L'énergie nucléaire ? Une énergie au-dessus de tout examen critique ! La perfection énergétique incarnée : que des avantages, pas d'inconvénients ! Attitude mentale de groupie qui disqualifie donc Jancovici à la fois sur un plan scientifique et sur un plan d'honnêteté intellectuelle et morale ; plus préoccupant encore : son inaptitude au discernement (3).  

Arrogance, suffisance, orgueil et vanité, mépris, rationalité qui n’admet aucune contradiction, rationalité du calcul, du nombre, addition, soustraction, comme on peut le voir, Jancovici a développé une vision technocratique des problèmes et de leurs solutions dans la continuité des techniques d’organisation au sien de nos sociétés de la rentabilité, du management de la ressource humaine ; matrice développée sous la révolution industrielle de la fin du 18è siècle, arrivée à maturité avec cette révolution ; matrice que nos sociétés et ses DRH politiques et économiques, privées, publiques, ont optimisée jusqu’à son paroxysme.

Rigueur, ordre, unité et verticalité, cette société-là, la nôtre aujourd'hui, n’est donc pas un accident. 

Avec Jancovici, serions-nous alors confrontés à la « banalité du mal nucléaire » ?

 

               Pour info : après Tchernobyl, Fukushima, tsunami ou pas… c’est 80 000 déplacés... qui ont tout perdu. Aujourd’hui, ils vivent dans des bungalows et jamais plus ils ne retrouveront le niveau de vie qui était le leur ! Jamais plus ils ne retrouveront  la qualité de vie qui était la leur ! Jamais plus ils ne retrouveront les opportunités sur lesquelles ils pouvaient raisonnablement compter ! Jamais plus ils ne reverront l’environnement qui les a vu naître eux et leurs enfants.

Morts, ils le sont socialement et sans doute aussi, psychiquement.

En moins d’une heure, une heure et pas plus, c’est leur vie à tous qui a basculé. La catastrophe écologique qui menace n’aurait pas fait pire.

            Aussi, n’autorisons plus Jancovici qui rêve d’un nucléaire consenti par tous dans une liberté, une seule - la liberté d’y consentir ; la liberté d’obéir -, a répéter sans être contredit,  dans le mépris des réalités des faits... que le nucléaire ne tue pas et quand il tue - après l'analogie imbécile des morts de la route -,  c'est beaucoup moins que le cancer du poumon des fumeurs, mettant ainsi sur le même plan, la responsabilité individuelle du fumeur informé des risques et une contingence aussi extérieure qu'étrangère... et sur laquelle des millions d'êtres humains n'ont aucun pouvoir sinon dans le refus d'une énergie irréversible,  énergie au service d'un monde qui n'accepte plus aucun débat ni aller-retour.

 

           Aussi... No pasaran ! 

                             Le "jancovic-isme" ne passera pas ! 

 

 

 

 

 

1 - 

Qui est au GIEC ? Qui n'y est pas ? Qui n'y est plus ? Comment y entre-t-on ? Qui décide de qui entre et de qui sort ? Quel intérêt financier pour ceux qui y sont ? Qu’est-ce qu’on gagne à en faire partie ? Qu’est-ce qu’on perd à ne pas ou ne plus y être ? Quelle publicité est donnée aux analyses divergentes ? Qui encadre(nt) la rédaction des rapports publiés ? Quelle synthèse est faite des milliers d’analyses qui sont recueillies auprès des participants-adhérents, sur quelles bases, quelle méthode, quels critères ? …….

Que ce questionnement-là ne soit pas une priorité dans les médias d’Etat et ceux de nos milliardaires est plus que préoccupant d'autant plus que la science c’est le débat, la controverse, l’échange, la confrontation ; la science n’est jamais la recherche systématique du statu quo.

Or, on ne trouve rien à ce sujet dans les rapports de GIEC.

 

2 - A la tête d'un cabinet de conseil, il serait intéressant de connaître la part que l'industrie nucléaire représente dans le CA de ce cabinet. 

3 - Energie elle aussi intermittente car sans eau pour refroidir les centrales (canicule, température des fleuves à leur maximum acceptable), celles-ci doivent fermées. 

 

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