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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

François Bégaudeau, adepte d’un « Courage, fuyons ! »

             Une "certaine vérité" de la personne est dans l'oral et non dans l'écrit ; et cette vérité-là est unique ; on ne la retrouvera pas dans le texte,  car cette parole de l'instant - parole non préméditée ( exempte d'auto-censure ?) qui est aussi une attitude, un comportement, un regard filmé -, est bien plus diligente car plus pressée que ce qu'on souhaiterait pouvoir s'interdire de dire ou ce qu'on ignore encore à propos de soi. 

Cette parole ne "dépasse" pas la pensée... non ! Elle la révèle car dans toute pensée (écrite, travaillée, répétée mille fois - comme au théâtre), il y a aussi une pensée cachée qui peut être tout aussi digne comme tout aussi indigne ou bien conséquente ou tout à fait inconséquente.  Ce qui importe c'est de reconnaitre que cette pensée l'a bien été... pensée. 

 

***

 

 

 

 

 

 

Après l’avoir longuement écouté en entretien (plus de dix heures ; entretiens de ces trois dernières années), finalement, on peut sans difficulté douter que François Bégaudeau soit capable de se salir les mains et de mouiller le maillot… philosophiquement, politiquement… intellectuellement et socialement car enfin…

Irrationalité, ambivalence, contradictions, ambiguïtés, complexité, imbroglio, équivoques… par lui évacués - du moins le croit-il ! -, Bégaudeau tente désespérément, en bon marxiste (scientifique ? 😏)  qu’il est … de fermer la porte aux affects sans toutefois craindre, manifestement, de passer ainsi à côté de sa propre complexité dont il semble avoir confié la gestion à son inconscient (gare alors au retour du refoulé, à son surgissement puis à son implosion un de ces quatre matins !) ; de sa propre complexité donc et de la compréhension de celle des autres dont il commente abondamment les travers.

Et pourtant... à y bien réfléchir, ne vaut-il pas mieux faire face à ses démons très tôt pour mieux les identifier tout en s’assurant qu’ils ne nous sont vraiment d’aucune utilité avant de les disqualifier ? Après tout la Suisse vertueuse n’a-t-elle pas offert au monde rien d’autre que le  « Coucou » ; l’épisode des Borgia, en revanche, la Renaissance ?! (G.Greene « Le troisième homme »).

C’est sûr, il tente d’y croire, dur comme fer, Bégaudeau, à l’homme doté d’une raison raisonnante en dehors de tout affect (ICI Frédéric Lordon au sujet des affects) ; sorte de mythe raisonneur « hors-sol » et scientifique… quasi ; il souhaite manifestement l’incarner cet homme en ces termes tout particulièrement : « Voyez comme je ne cède sur rien ! Jamais !!!»

 

               La facilité avec laquelle Bégaudeau disqualifie les concepts de « nation, citoyenneté (quid de la Révolution française ?), peuple, protectionnisme (quid de l’autonomie alimentaire par exemple ?), patrie ( quid de l’envahisseur ou de la protection du cinéma français ?), souverainisme (quid de Rousseau en politique et celle des corps ?), identité (quid de toutes les branches de la psychologie ?), populisme »… alors qu’il existe bien à gauche historiquement une articulation plus que digne et enthousiaste de ces concepts...

Cette facilité qui est la sienne, semble indiquer que Bégaudeau est certes téméraire mais guère courageux ; sans doute est-il terrorisé à l’idée de se voir qualifier de « confusionniste » par un Corcuff et quelques "petits commissaires politiques" en mal d'attention (les idiots utiles des media de nos milliardaires et de l'Etat), occupés à dégommer toute tentative d’expliquer que le bagage conceptuel de la "Gauche" et ses grilles d'analyses ne sont plus capables de nous raconter le réel et la réalité de la psychologie de millions d'électeurs, de s’y atteler politiquement malgré les efforts d’un Mélenchon qui a su intégrer et ré-intégrer une partie de ces concepts quitte à se tordre le bras et à forcer son talent (avoir pour figure tutélaire un Mitterrand n’est pas sans conséquence, c’est sûr ! Couillon un jour, couillon toujours Mélenchon ? - il faudrait pouvoir le dire avec l'accent de Pagnol) ; un Corcuff (et consorts) qui ne se déplace plus guère sans son bréviaire  de fonctionnaire de la subversion en chambre, tel un paroissien son missel et sa haine de l’athée, tel un curé et son évangile entre deux attentions particulièrement criminelles auprès d’une petite tête blonde (ou pas)  ; un Corcuff peinard au credo propre aux penseurs d’une gauche de l’échec qui ne se reconnaît aucune obligation de résultat - Daniel Bensaïd -, sinon un seul : se la couler douce en fonctionnaire des universités.

C’est sûr, Corcuff ne craint rien puisqu’il n’est craint par personne ; qui plus est… par ceux qui auraient les moyens de lui faire payer le fait qu’ils auraient tout à craindre de lui… lui qui ne paie jamais rien de sa personne. Est-ce à dire que de n’avoir jamais déplu, jamais dérangé, jamais eu à affronter les hyènes des procès en complotisme, en confusionnisme, en antisémitisme, et en islamo-gauchisme… aujourd’hui particulièrement, est sans doute le constat d’échec le plus grave qui soit pour tout intellectuel dit «  de la gauche radicale » ?

On peut être tentés de le croire pour l’avoir pensé ; c’est sûr !

Mais alors… est-il raisonnable de craindre ces procès qui émanent d’une canaille médiatique à la solde de leurs employeurs milliardaires pour les uns, l’Etat pour les autres, les USA et Israël pour d’autres et pour d’autres encore, tous les quatre en même temps car le carriérisme est ce qui définit seul tout ce petit monde de France-info à BFM-TV et C-News en passant par France Culture, sans doute la radio la plus sournoise qui soit ( FC ?!! Eh oui ! Qui l'eût cru ? Ceux qui l'écoutent) ? 

Et pourtant... qui d’autres que des "Bégaudeau" pour affronter toutes ces questions ; un Bégaudeau issu d’un milieu bourgeois, qui n’a aucun remerciement à adresser au Système - contrairement à Onfray, fils d’un employé agricole, grapho-maniaque à succès (un temps... beaucoup moins aujourd'hui), passé à l'extrême droite (un fils d'ouvrier sorti de sa condition finit toujours par baiser la main qui a humilié ses ascendants) ; Bégaudeau ne lui doit rien car ce Système est fait pour lui ; raison pour laquelle, soit dit en passant, ce sont bien les fils et les filles de la bourgeoisie qui pensent les Révolutions et les font (ou les tentent), de Robespierre (famille d’avocats), à Lénine (milieu socialement et intellectuellement très favorisé), de Mao (ascendants de propriétaires terriens prospères) au Che (père architecte).

             Certes ! Si le réel n’est pas du côté des confusionnistes, rappelons ici que les non-confusionnistes sont tout autant, sinon plus encore, absents de ce réel qu’il faut scruter, expliquer pour mieux remettre en cause tous ceux qui n’ont qu’un souhait : qu’il disparaisse à jamais ce réel au profit d’une société du Spectacle permanent (Rancière, Baudrillard, Debord Guy).

 

             Tenez ! Bégaudeau sait-il seulement à quel point nous avons besoin de ceux qui ne pensent pas comme nous ? Car eux seuls sont capables de nous aider à penser ce que l’on a bien failli oublier d’intégrer dans notre prétention à pouvoir penser le monde sans eux, tout en leur accordant, il est vrai, charitables, de temps à autre, une attention polie en sociologue-zoologiste face à la bête immonde… celui d’un humain décidément trop humain sans doute.

Penser qu'il n' y rien à sauver chez un Trump ou bien encore qu'Alain Soral et sa sociologie dite « profonde » ne seraient d’aucun enseignement quel qu’il soit du fait que son auteur « dit du mal des Juifs » alors que tous nos auteurs… de Voltaire à Bernanos, culminant avec L.F. Céline (plus de trois siècles durant), s’y sont vautrés sans complexe dans cette détestation…

Comprendre comment Obama ( qui s'est avéré être "blanc"... du côté donc de la domination du "plus faible") mène à Trump et pourquoi des dizaines de millions d’électeurs ont élu ce Trump ;  et Trump à un Biden grabataire qui annonce le retour de l’Etat profond américain ( celui qui a piloté Bush père et fils aux millions de morts et de déplacés, musulmans prioritairement)... cette capacité de compréhension-là est définitivement beaucoup plus fructueuse intellectuellement : meilleures moissons , meilleures chances d’étancher notre soif de connaître,  assouvir notre faim de comprendre ce que ce travail nous aura appris. 

Plus fructueuse donc mais plus risquée ; on en conviendra. Or, le modèle de survie économique de Bégaudeau est très précaire ; il repose aujourd'hui sur le bon vouloir d'un réseau d'éditeurs confidentiels, au fruit de la vente de ses ouvrages (sans doute à peine supérieur à deux ou trois mille exemplaires) ainsi que sur des prestations dans les librairies et les centres culturels d'un montant de quelques centaines d'Euros.

Une chose est certaine : il ne peut se permettre de déranger frontalement qui que ce soit car les portes, les dernières qui lui sont encore ouvertes, se refermeraient alors d'un coup d'un seul  ; le courage demeurant la qualité la moins répandue chez ceux dont on serait tentés de penser qu'ils n'en sont pas dépourvus (les milieux sociaux-culturels qui soutiennent le travail des acteurs d'une gauche dite radicale en particulier, sont eux aussi très dépendants ; ils vivent des subventions publiques), gardons à l'esprit qu'il n'a pas de courage, il n'y a que des preuves de courage.

On l'aura compris : tous sont dans un rapport de dépendance (domination ; assujettissement) extrême vis à vis de ces subventions émanant des communes, des départements, des régions ; des ministères de tutelle ; celui de la Culture en particulier.  

 Qu'il l'admette ou non, il faut qu'il se tienne à carreau. Bégaudeau finira-t-il vitrier... voire miroitier ?

Certes, d’aucuns craignent de « finir» comme Onfray qui a sombré, il est vrai, car il ne s’est pas assez méfié de lui-même finalement, trop préoccupé à s’occuper des autres ; toutefois n’oublions pas l'opportunisme de cet Onfray : les media qui font les carrières, ne supportent plus la gauche, la vraie – Mélenchon - … aussi, pour s’y maintenir dans ces media, il est recommandé de s’en éloigner au plus vite de cette gauche devenue infréquentable ; Macron n’étant pas une option, reste alors la droite nationale identitaire et autoritaire.

A ce sujet, que Bégaudeau ne se sente pas à l’abri d’une noyade car il pourrait tout aussi bien lui aussi sombrer non pas du côté de la droite nationale (voire… l’extrême droite) mais tout simplement… hors la gauche, ailleurs… là où tout vous rapporte et là où rien ne vous coûte (un peu à l’image d’un Plenel en ce qui concerne le journalisme).

Rappelons ceci : ce que l'on pense, ce que Bégaudeau pense et tous les autres... ce qu'ils peuvent bien s'évertuer ou tenter de penser, importe vraiment peu ; en revanche, ce qui importe c'est de penser ce QU'IL FAUT penser (donner à penser) dans un contexte donné - contextes historique, médiatique, politique... c'est au choix ; contexte principalement déterminé par ceux qui vous font face avec toute la puissance de coercition et de propagande qui est la leur.

Il s'agit donc de penser "utile à la cause" que l'on défend (c'est ce que font ceux d'en face, les porte-parole du Système qui, s'ils n'en pensent pas moins, sont loin de penser ce qu'ils nous donnent à voir et à entendre en bons soldats carriéristes de leurs employeurs) car, eux ont compris que cela (ce qu'ils pensent individuellement dans leur for intérieur) n'avait aucune espèce d'importance. C'est bien ce souci des stratégies de ceux d'en face qu'il faut cultiver lorsque l'on se reconnaît, bien évidemment, un devoir de résultats et pas simplement un devoir de communiquer au plus grand nombre ce que l'on pense... car si la majorité de nos intellos n'ont besoin de rien (matériellement, socialement), des millions de nos compatriotes ont besoin de tout : de considération et de moyens.  

 

              "L’homme sans qualité" de Musil est un homme qui se compose de qualités mais sans l'homme ; par conséquent... un homme doté d'attributs principalement d'ordre social (fonctions, statuts, considération) mais un homme sans responsabilité ; la responsabilité qu’incombe le fait d’être au monde avec les autres et de se décider à vivre ce compagnonnage paisible ou bien infernal, compagnonnage tantôt imposé, tantôt choisi ; un homme indéfini, comme absent à lui-même et au monde cet homme sans qualité... qualité propre au fait d'être un homme avec une âme et pas simplement un animal (agent) social et sociable rationaliste à outrance.

Or, Bégaudeau ne vote pas (pas même au premier tour d'une Présidentielle, ne serait-ce que pour saluer le travail d'un Mélenchon) -  manifestement il ne pense pas que cela puisse être important de rappeler à un BFM-TV déjà triomphant que l'on n'en a pas complètement "rien à foutre" (du score d'un Mélenchon) ; Bégaudeau n'a pas d'enfants (il est vrai qu'en avoir... c'est une responsabilité gigantesque) ; Bégaudeau se dit positivement individualiste dans la grande tradition de la gauche (????)... oublieux Bégaudeau que l'émancipation individuelle est un projet qui s'inscrit, se déploie, au sein d'un collectif radical, certes ! mais solidaire surtout ; certainement pas dans le cadre d'un "... parce que c'est mon choix"... de petit bourgeois jouisseur  à la petite semaine ; Bégaudeau a cessé d'enseigner  car il trouvait cette fonction indigne de lui (on pensera aux Pink Floyd et à leur "Teachers, leave the kids alone !" -  soit dit en passant, les membres du groupe mentionné ont tous étudié à Oxford et à Cambridge ; Bégaudeau est agrégé en lettres modernes... mais bon... lui, c'est lui... les autres n'ont qu'à se démerder : un bac-pro fera leur affaire... et celle de Bégaudeau) - (2)...

Enseignant ? Il méritait mieux, précise-t-il (comme glander toute la journée ; insomniaque la nuit, avec Netflix comme seul compagnon ? Anémie : teint pâle... celui que confère l'enfermement).  

Si Bégaudeau peut avoir accessoirement besoin de prendre le soleil, en revanche, il est aujourd'hui plus que nécessaire d'accorder impérativement la primeur au courage ; est penseur, le penseur courageux. Or, Bégaudeau en manque singulièrement. Il fuit… avec élégance, sur la pointe des pieds - Marx étant sa porte de sortie préférée - mais l’on n’est pas dupes : Bégaudeau fuit bel et bien ; le fait qu’il se soit décidé à reconnaître que la lutte de classes n’explique pas tout et que le racisme et les discriminations forgent l’identité des sociétés et ruinent des vies par millions – tout le potentiel d’un individu -… qu’il s’y soit donc attelé (récemment seulement) relève alors du miracle car on ne compte plus les « hommes et femmes » de gauche face aux Décoloniaux, en dialogue avec eux à reculons, qui très vite, à bout d’arguments, se résolvent à tenir des propos que la droite nationale et l’extrême droite pourraient valider sans difficultés : on se souviendra de cet universitaire membre du PC qui tombera les deux pieds joints dans le piège qu’il s’était tendu tout seul sans l’aide de qui que ce soit sinon d’une formation idéologique bornée, aux cloisons étanches qui ne laissent plus rien entrer depuis des lustres ; cet universitaire membre du PC ne s’inclinera pas ; il persistera ; surgira de lui alors, l’Européen de souche, français de surcroît, issu d’une culture qui a colonisé la moitié de la planète.

Qui croyait prendre est pris. Un grand classique.

Confusionniste malgré lui alors cet universitaire communiste ? Puisqu'aux arguments de cette jeune "femme dé-coloniale", il lui opposera "préjugés colonialistes, bréviaire communiste marxiste et déni de la question raciale", trois en un comme pour le shampoing. 

Non, il n'est pas question de confusionnisme mais bien plutôt du surgissement du refoulé d’une culture et d’une histoire aux milles représentations au mieux paternalistes et condescendantes, au pire dégradantes… ancrées profond, très profond, longtemps niées ; insoupçonné en lui, le danger de son retour (3).             

              Quand on vous dit que l’autre, cet autre de prime abord tout autre, est seul capable de vous révéler à vous-même ! Dommage que Bégaudeau ne l'ait pas encore compris car c'est un craintif.

Qu'il garde donc à l'esprit ceci : sans courage, rien n'est possible ; du moins, rien d'important ne peut être accompli. 

 

          

 

1 - Année après année, Bégaudeau et son travail semblent n'accoucher que de groupies ; ceux qui le reçoivent ont pour seul comportement, celui de groupies.

Difficile de comprendre qu'un auteur, qu'un intello puissent accepter de n'être reçus que par des groupies.

Il y a de quoi se sentir comme dévalorisé, amenuisé, rapetissé...  de ne susciter l'intérêt que de groupies...

 

2 - Je pense à sa critique de l’enseignement et de l’école : "... y être un bon élève ne sert à rien ; y enseigner est dégradant..." ; son point de vue est à la limite de la démagogie ( flatter les cancres) et de la condescendance propre à cet esprit bourgeois de la fausse gauche ; la pire qui soit ; celle qui justifie l’absence des classes populaires dans les lycées qui préparent aux filières d’excellence... lui l’agrégé de lettres qui a su des années durant obéir aux injonctions qui font de vous un élève docile, soumis et performant, fin prêt pour tout examen d’entrée et de sortie.

Car enfin, à quoi sert l'école ? Sinon à apprendre à passer des examens, à les réussir, à empocher les bons diplômes et à trouver rapidement un emploi... qui plus est... sécurisé à vie ; ce dont sont privés des millions de nos concitoyens. 

Bégaudeau et tous les diplômés le savent mieux que quiconque. 

Il est vrai que... cracher dans la soupe ne vous exclut que des mauvaises cantines ; jamais des bonnes !

 

3 - Rien de surprenant en soi car Marx ne vous protège de rien : pas même des préjugés propres à une civilisation qui a colonisé la moitié de la planète. Voyez Francis Cousin, véritable érudit, gourou et groupie de Marx (sans Marx point de salut... c.a.d ... point de compréhension de quoi que ce soit) jamais aussi à l'aise que dans les milieux d'extrême droite (Radio Courtoisie en autres). 

Le marxisme ne vous protège que d'une chose : de la révélation, de la prise de conscience, chez chacun d'entre nous, de préjugés propres à l'appartenance à une civilisation qui a massacré, pillé et humilié la moitié de la planète car le marxisme c'est cette porte-blindée conceptuelle (verrouillage analytique) et ce paravent (cachez ce racisme que je ne saurais voir !) qu'est l'interprétation de l'organisation des sociétés à travers le seul prisme de "la lutte des classes" : dominants face aux dominés.

_____________________________

 

              J'ai contacté Bégaudeau pour lui proposer un droit de réponse. Il a décliné au prétexte suivant : "Je suis écrivain ; je ne réponds qu’à ceux qui m’ont lu. Or, vous... vous n’avez fait que m’écouter."

Bégaudeau botte en touche. Sa réponse ne m’a pas surpris puisque là encore, il s’agit d’évitement. 

Je lui ai répondu que l’écrit concerne la forme ; or, c’est le fond qui m’intéresse.

Et puis, écrit-on vraiment pour mieux révéler qui et ce que l'on est ou bien n'est-il pas plutôt question de le cacher ?

La question sera éventuellement alors : qu’est-ce que les écrits de Bégaudeau nous cachent ?

 

                     

 

             En revanche, ses entretiens ne nous cachent rien. Ils sont limpides. D’où ma critique du positionnement de Bégaudeau, d'un point de vue à la fois politique, social et médiatique.

             Confronté à l'altérité, à la différence, à une opposition têtue mais a priori amicale (ICI en particulier)...  Bégaudeau se révèle  plutôt fermé, rigide en petit Blanc issu de la classe moyenne qui a grandi en province - une région située entre ville, mer et campagne ; une enfance et une adolescence sécurisées et peu confrontées à la différence... à l'altérité qui force l'ouverture ; source à la fois d'angoisse et de curiosité :  évitement, répulsion et attirance. 

Bégaudeau, c’est un lexique… marxisant certes ! mais lexique quand même !

Il n’a manifestement rien vécu. Sans doute ne lui est-il jamais arrivé quoi que ce soit qui aurait une dimension et sociale et universelle ; ou du moins... quelque chose s’y rapprochant ; un quelque chose qui, une fois analysé, expliqué…  offrirait un nouvel éclairage sur le questionnement suivant : qui fait quoi, à qui, où, comment, pourquoi et pour le compte de qui.

Il ne lui reste plus qu'à en prendre conscience ; tous les espoirs sont tout de même encore permis à son sujet.

 

Pour prolonger, cliquez : Houria Bouteldja

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