Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Houria Bouteldja, un pas vers la NUPES en toute incohérence et pure perte réciproque ?

Billet de type "work in progress"...

                                   

              Dernière mise à jour le 7 Juin 2023- version PDF à télécharger ICI ( pour un meilleur confort de lecture)

 

                 

             Avec son dernier ouvrage " Beaufs et barbares" (comprenez : classe populaire blanche de gauche et classe populaire issue de notre histoire coloniale réunies dans une lutte commune)... et ses interventions qui accompagnent sa publication, Houria Bouteldja, au sourire grimaçant et carnassier, tente d'exister conceptuellement (dans la première partie de l'ouvrage en particulier) ;  l'exercice n'est pas simple (1), y parvient-elle seulement ?  

C'est à voir.

D'autre part, son discours « Vous les Blancs, vous n'aurez pas ma haine ! On vous aime, nous les Indigènes ! », arrive trop tard, beaucoup trop tard, à l'heure où tout est organisé pour que MLP soit à l'Elysée en 2027 : le CRIF a donné son feu-vert.

Quant à la NUPES dont elle souhaite se rapprocher, notons qu’elle est non seulement en sursis, mais aussi et surtout, à des années-lumière de toute forme de pouvoir et d’influence ; en effet, la Gauche, la vraie, est hors-jeu pour longtemps (toutes les Gauche européennes aussi) ; seule alternative à venir : Hyper-centre (Casse sociale, maintien de l'ordre sur le mode de l'intimidation, voire de la terreur, CAC 40 et Bourgeoisie, conflits d’intérêts sans nombre,) contre Néo-fascisme (Etat policier xéno-islamo-gaucho-phobe, démagogie et business sans entraves).

Les classes populaires blanches en particulier, n'ont majoritairement que deux états de conscience face aux échéances électorales : l'abstention ou le vote RN car si vous gagnez leur confiance et les questionnez, très vite vous vous rendrez compte à quel point elles n'envisagent pas d'être à même de pouvoir échapper à leur condition ; et ce depuis la chute du PCF et leur abandon par la gauche à partir de 1983 ; soit depuis près de deux générations ; quelle que soit la génération concernée, un fatalisme, une résignation - parfois une colère bruyante  mais intermittente -, accompagnent chacune de leurs réflexions ou de leurs remarques ; d'où cette abstention pour les uns, et ce vote RN pour les autres  ; vote qui ne leur apportera rien - de ça, elles en sont conscientes - excepté la satisfaction d'en indisposer (d'en emmerder) plus d'un (2).

La NUPES n'est en rien en contact avec ces classes populaires ; un Ruffin n'y changera rien ; les Gilets Jaunes, rentrés à la maison, ne se sont jamais pensés politiquement - notons au passage que le salariat ni syndiqué ni politisé appartenant à la classe moyenne n'a aucune sympathie particulière pour Mélenchon (oui, c'est utile de savoir de quoi on parle quand on en parle !).

De plus, tenter de mobiliser et de proposer à cette Gauche la promesse à venir du soutien d'un corps électorat potentiel composé de nos compatriotes issus de notre histoire coloniale qui s'abstient au minimum à 75% (3)... ne constitue pas une dote digne de ce nom en cas de mariage confirmé.

Dépolitisation massive de classes populaires, imprégnation et poids de la religion, dans cette abstention chez nos compatriotes issues de notre histoire coloniale, sans doute faut-il y voir aussi et surtout une population qui se sent dé-légitimée ( "Qui suis-je pour me rendre à un bureau de vote de la République française ? En ai-je seulement le droit moral ? Qu'en est-il de ma citoyenneté ?") après des années de matraque médiatique dépréciatif, de caricatures, d'un Zemmour aux prestations hebdomadaires - grand-messe de la haine du samedi soir dans un média d'Etat - et une actualité nationale et internationale (terrorisme, massacres, guerres et dictatures) qui ne peut que vous inciter à la discrétion (honte et culpabilité)...

Cette alliance que Bouteldja appelle de ses voeux avec cette gauche, pareille à la séquence "SOS racisme" (4) qui a laissé une génération entière frustrée, déçue, écoeurée, voire haineuse...  cet appel relève d'une incapacité à prendre en compte le réel - ce qui est et pourquoi ça l'est ; aussi, cette incapacité qui est la sienne relativise grandement la portée, la profondeur, la justesse des raisonnements et autres analyses de Houria Bouteldja que l'on peut contredire sans difficulté sur nombre de sujets qu'elle traite ou croit traiter.

On pourra le regretter.

 

***
 

                     

 

            Une "certaine vérité" de la personne est dans l'oral et non dans l'écrit ; et cette vérité-là est unique ; on ne la retrouvera pas dans le texte,  car cette parole de l'instant - parole non préméditée ( exempte d'auto-censure ?) -, qui est aussi une attitude, un comportement, un regard quand elle est filmée, est bien plus diligente car plus pressée que ce qu'on souhaiterait pouvoir s'interdire de dire ou ce qu'on ignore  encore à propos de soi.  Cette parole ne "dépasse" pas la pensée... non ! Elle la révèle car dans toute pensée (écrite, travaillée, mille fois répétée comme au théâtre avant la Première), il y a aussi une pensée cachée qui peut être tout aussi digne comme tout aussi indigne ou bien conséquente ou tout à fait inconséquente.  Ce qui importe c'est de reconnaitre que cette pensée l'a bien été... pensée. 

             Isolée, Bouteldja n'a jamais su fédérer, réunir (les autres mouvements de minorités liées à la lutte contre le racisme et les discriminations non plus ; on pourra le regretter) - ce qui explique la raison pour laquelle elle se situera toujours à la périphérie faute de résultat (établir un rapport de force) ; la faiblesse de Bouteldja repose sur le fait qu'elle n’a jamais été capable de penser contre (ou loin) ce qui est chez elle son « fétichisme culturel arabo-musulman» (en miroir du « fétichisme culturel judéo-chrétien » de ses adversaires situés à droite... à toutes les droites) ; fétichisme à la limite de l’auto-délusion (5) ; fétichisme à la hauteur duquel elle peine, malgré ses efforts, à se hisser car il lui va finalement plutôt mal (6), et c’est sans doute mieux comme ça ; dans le cas contraire, ce fétichisme l’aurait comme reléguée au rang de "gourou" à la manière d'un Tariq Ramadan (pognon, sexe et abus de pouvoir et de faiblesse : "Guide-nous vers la lumière Tariq !" - il s'agira de celle de sa chambre à coucher ; exposition plein sud)...

Car enfin... en quoi, pour-quoi est-ce que Bouteldja a-t-elle besoin de "servir la soupe à la mosquée" et à ceux qui s'y rendent chaque semaine ? Pour quel profit et pour qui ?  Quand on sait que son audience (cumulée à celui du mouvement décolonial) est estimée à quelques centaines de lecteurs, d’auditeurs et d’internautes... lesquels sont sans réseaux, sans moyens financiers (un don de 20 euros est célébré à grand renfort de « Merci mille fois Karim !») et alors que l’on compte en France (et dans les pays francophones européens) plusieurs millions de nos compatriotes issus de notre histoire coloniale, de culture arabo-musulmane pour une immense majorité d’entre eux.

Il est vrai que d’aucuns apprennent sûrement un jour mais lentement, très lentement, trop lentement. Hélas.

Saisissons l'opportunité qui nous est offerte par ce sujet - le religieux - pour rappeler ceci : Dieu est encore présent chez tous les Blancs contrairement à ce qu'elle semble penser, à savoir  : " Nous nous avons (encore) Dieu ; eux, ils ne l'ont plus ! Ils ont la laïcité" ; un consumérisme effréné ne l'a pas éradiqué ; que Houria Bouteldja qui a la prétention de nous connaître ne s'y trompe pas ; d'autant plus que connaître n'est pas comprendre.

Dieu ne peut être que présent dans la force du génie incommensurable d'un J.S Bach et les représentations de ses 5 Passions (du Christ) qui font salle comble ; Dieu et les Cathédrales, le Mont-saint-Michel aux millions de visiteurs ; Dieu à Lourdes... aux dizaines de millions de pèlerins ; dans nos églises pleines à craquer lors de la messe de minuit à chaque 24 décembre ; sur le chemin qui mène à Compostelle emprunté pas seulement par des grenouilles de bénitiers - loin s'en faut ! - ; ainsi que dans les expositions à grand renfort de publicité et dans les files d'attente à l'entrée... des oeuvres picturales de l'iconographie chrétienne d'un Giotto avec son "Annonciation à Marie" et celle de ses contemporains ;  sur France-Télévision le dimanche matin ; Dieu aussi chez Victor Hugo, chez Bernanos !... comme autant de piliers de ce qui fait aussi La Culture... notre Culture qui n'est pas toute notre culture, certes ! puisque... "être de gauche" implique d'autres renforts... 

D'autant plus que l'on doit au Christianisme (outre la compassion, le pardon et le doute) la première manifestation d'un Universalisme que les Lumières, et plus tard, la Déclaration des droits de l'homme, viendront définitivement asseoir dans la conscience occidentale ; et ce, en rupture totale et inconditionnelle avec toutes les systèmes d'organisation des sociétés humaines, qu'ils soient à vocation transcendantale ou non : les cosmogonies, les premières religions, la Grèce, Rome, le judaïsme...

Car cet Universalisme fait de nous tous non pas des moutons de Panurge indissociables et indistincts (c'est là le reproche qu'adresse Bouteldja au concept d'universalisme) mais bien plutôt des Elus ; croyants, non-croyants, que l'on soit d'ici ou d'ailleurs, avec cette idée d'universalisme, nous tous sommes maintenant tous élus ; nous tous sommes désormais tous intouchables : que l'intégrité physique et psychique d'un seul d'entre nous soit remise en cause, c'est toute l'humanité qui est alors touchée.

Dieu, c'est là qu'on le trouvera dans la modernité qui est la nôtre et certainement pas au Vatican ni dans les sacristies... alcôves pour prêtres violeurs patentés ; ni dans l'enseignement catholique ni chez les activistes anti-avortement, anti-mariage pour tous et autres groupuscules fous d'un Dieu totalitaire. 

Oui ! Dieu est partout finalement ! Dieu super-star en son incarnation christique, divin et humain ! entre deux achats compulsifs sur le net ; achats livrés par un lumpen-prolétariat  et dont nous ne cesserons jamais d'avoir honte pour en exploiter sans vergogne la disponibilité,  corvéable à merci.  

Grande alors est la tentation de demander à Houria Bouteldja de sortir prendre l'air, notre air à tous, et de cesser ce confinement qui est le sien ; rappelons-lui que le gouvernement a en levé l'obligation  depuis que la Covid a reculé.

Aussi...

       "Houria, arrête la télé ! Tu sais que tu peux sortir ! C'est permis maintenant !"

 

       Tout chez Bouteldja manque de complexité ; aussi, elle commet la même erreur qu'un Philippe Muray et son homo-festivus (un Muray que l'on l'imagine vautré dans son divan, un pack de bière tiède à ses pieds, figé devant le petit écran géant de son salon... matin, midi et soir) ; car, tout comme Muray, elle prend la représentation du spectacle de la marchandise ad nauseam (tout ce qui est à vendre ; de toutes natures : matérielle, humaine, animale, symbolique, née, à naître, morte, putrescente...) par les médias et le cinéma, pour le réel ; ce réel tel que réellement présent et vécu chez des centaines des millions d'êtres humains des sociétés occidentales ; pour le dire autrement : tout comme Muray, Houria prend la surface pour la profondeur.

Problème de perspective chez Bouteldja ? Problème avec toute idée de perspective ?

La géométrie ! C'est sans doute là que la critique formulée dans ce billet trouve sa justification et sa nécessité.

Sphère privée - là où se vit toute pratique religieuse ; pour ne rien dire de l'intime très intime du "for intérieur" d'une spiritualité chérissable qui n'appelle aucun usage d'un mégaphone ; sphère publique... - royaume de la politique ! C'est au grand jour et à la vue de tous que se déploie la dynamique de cette dernière dans un rapport de force qui engage toute la communauté, toutes les communautés, à cor et à cri, à coups de poing aussi (7).

A ce sujet, on ne pourra pas ne pas mentionner ces mères de familles marocaines de la région de Montpellier, mobilisées pour, non pas que leurs filles mineures soient autorisées à porter le voile et que des repas Halal soient servis à la cantine... mais bien plutôt dans le but d'obtenir de notre Education dite nationale qu'elle cesse d'organiser des collèges-ghettos aux classes occupées dans une majorité écrasante par des élèves du Maghreb. Ces mères exigeaient de la mixité ; véritable cri de colère et de désespoir venu du coeur car c'est l'avenir de leurs enfants qui est en jeu.

Là, on était en droit d'attendre Houria Bouteldja et son mouvement auprès de ces mères de familles - coiffées d'un foulard soit dit en passant. Or, il n'en sera rien. 

Remarquons au passage ceci : avec Bouteldja, s'il n'y a pas de parents ni de famille soucieuses du devenir scolaire de leurs enfants au sein de notre République laïque (Houria, il est vrai, n'a pas fondé de famille), il n'y a manifestement pas de salariés non plus ; le salarié avec sa fiche de paie, ses droits et ses conditions de travail ; pour Houria Bouteldja, il n'y a que des Musulmans de toute éternité et longtemps après ; ce qui augure bien mal des suites que la NUPES pourrait donner à toute idée de rapprochement, voire d'alliance, car enfin, cette gauche-là, que peut-elle faire d'un Musulman (tout comme d'un Chrétien) ? Appeler à la grève pour qu'il puisse être autorisé à prier sur son lieu de travail ? 

C'te bonne blague ! 

Aussi...

Fabuliste - et parfois même affabulatrice dans ses mauvais jours (Bouteldja affirme que l'Occident a importé l'homophobie au Maghreb ; il est vrai que toutes les religions monothéistes en général  et l'Islam en particulier, plébiscitent depuis des siècles la sodomie, les fellations et le mariage entre mecs - mais c'est bien sûr ! Où avions-nous la tête !) -, convertie au militantisme politique, décolonial de surcroît, sur le tard - Houria Bouteldja s'engagera à l'âge de 30 ans (ce qui, aujourd'hui, EST... ne l'était donc pas hier ?) ; ce qui explique sans doute sa « rage » ( de ne pas convaincre ?) et ses analyses à l’emporte-pièce, sans doute dans son désir de rattraper le temps perdu (elle a aujourd’hui 50 ans) -, Houria n'est jamais à une contradiction (non-sens ?) près... comme placer la religion musulmane au centre de ses préoccupations et se revendiquer "décolonial" alors que les armées de cette religion n'ont laissé aucune chance aux Indigènes du Maghreb (les Berbères) de ne pas être musulmans ( et plus tôt dans l'histoire... de ne pas être arabes) ; voilà encore un bel exemple d'incohérence (un lien à ce sujet ICI).

A la périphérie donc Houria Bouteldja… pour une raison, une seule, insoupçonnable en elle  : son refus d'une prise de conscience de ce fétichisme qui est le sien ; lequel l'éloigne obstinément de ce qu’il est important de penser aujourd’hui tenant compte de la situation qui est la sienne, la leur (celle des minorités racisées par le racisme dont elles sont victimes), la nôtre enfin.

         Aussi, Houria Bouteldja, un pas vers la NUPES  en toute incohérence et pure perte réciproque ?

        Assurément !

      Obsédée par la méta-politique (chez Houria Bouteldja, sans tenir compte du résultat sur ses capacités à pouvoir se faire accepter, ce qu'elle pense ou croit devoir penser prime sur ce qu'il faut donner à entendre), pour n'avoir jamais vraiment compris ce qu'est la politique (rencontrer l'autre même et surtout lorsqu'il est tout autre, séduire et rassembler) faute de l'avoir pratiquée... il est grand temps que Bouteldja comprenne ce qui suit : ce que l’on pense, ce que l'on est appelé à penser, a très peu d’intérêt ; en revanche, ce qui est chérissable… c’est ce qu’il FAUT penser (pour en avoir compris la nécessité très tôt à propos de... ce à quoi l'on est confronté, contre quoi et qui)... c'est ce que l'on DOIT faire entendre, dans un contexte donné (une situation) - contexte aujourd’hui principalement médiatique, là où les stigmatisations et l'assassinat du réel sévissent  avec pour cibles et victimes de pauvres bougres épuisés, comateux dès 21H par millions -... 

C'est ça "faire de la politique" lorsque l’on se reconnaît une obligation de moyens et de résultats (ce que le « nouveau RN » a compris ; RN qui semble s'être décidé à faire de la politique avec Barnella : on tait ce qui vous coûte des voix chez ceux dont vous souhaitez recueillir les votes : jusqu'à présent Barnella a fait un sans faute à ce sujet. De quoi nous inquiéter sérieusement car le RN est en passe de nous faire oublier qu'il est motivé par une haine, une seule : la haine du faible).

Décolonial ou pas, Depuis trente ans, les conditions d'existence n'ont pas cessé de se dégrader...  a fortiori, et par voie de conséquence, celles des minorités : dénigrement, mépris, instrumentalisation, relégation. 

 

***

                   

                

 

                        Emancipation et trahison  : Vidéo à 27'30" 

 

             Rappelons à Houria Bouteldja que l'émancipation n'est pas une trahison mais une libération. Dans le contexte de notre culture occidentale, ce qui importe c'est ce que l'on a choisi d'être pour soi-même ; c'est la fille ou le fils d'un couple d'agriculteurs des années 50 qui ne reprendra pas l'exploitation des parents ; elle ou il choisira très tôt de partir à la ville pour devenir institutrice.

Elles et ils seront des millions à faire ce choix, les uns sous la contrainte (modernisation de l'agriculture ; exode rural massif après la Seconde guerre mondiale, là où les nouveaux emplois sont attendus : ceux de la société de consommation à venir,  butin de guerre de l'intervention US), les autres par choix. Il n'est pas dit que leurs parents à tous se soient sentis comme "trahis" ; loin s'en faut.... pas du tout dans les faits ; la chanson accusatoire et méprisante sous certains aspects de Jean Ferrat, "La montagne" n'y a rien changé ; faut dire qu'elle est arrivée un peu tard : en 1967. 

Les Corse, les Basque, les Breton, les Alsacien, les Auvergnat n'ont pas trahi lorsqu'il leur a fallu apprendre une autre langue (ils n'ont pas pour autant perdu la leur ; ils y ont veillé) : cette langue qui fait la France ; celle qui "fait France" (refuser de "faire France" en France... c'est bien évidemment le droit de tout un chacun - et pour peu que cela ait un sens -...  à condition bien évidemment de le vivre en toute cohérence et responsabilité) ; ils ont compris que l'on ne pouvait pas rejoindre la communauté nationale sans abandonner une partie d'une identité qui, soit dit en passant, n'avait fait l'objet d'aucun choix de leur part... puisqu'il s'agit d'une identité imposée par la naissance... dès leur naissance ; il ne leur a pas fallu longtemps pour comprendre où était leur intérêt de rejoindre cette communauté nationale ; ils se savaient plus forts dedans que dehors.

Idem en ce qui concerne le champ religieux : Chrétiens (en partie sous la contrainte, certes !) et Juifs… même si en ce qui concerne les Juifs de France, suite à la création de l’Etat d’Israël (théocratie militaire de type nationaliste, racialiste, colonialiste et impérialiste dont il n'y a plus rien à sauver depuis 1967) au sortir de la Seconde guerre mondiale, et l'injonction qui leur est faite de soutenir mordicus cet Etat - aucune défection ne sera tolérée -,  la démarche qui consiste à devoir abandonner une partie de son identité est nettement plus complexe.

Emprunter le chemin de l'école tous les matins, c'est déjà s’émanciper – du moins c'est acquérir les outils et les moyens d’y parvenir un jour ; c’est sortir d'un déterminisme identitaire  qui peut être dommageable lorsque cette identité minoritaire est sous la pression d'un rapport de force plus que défavorable (tout le monde ne naît pas juif !😉) ; rien à voir avec une quelconque trahison...

Certes, dans le contexte de millions de nos compatriotes issus de notre histoire coloniale, cette émancipation ne leur garantit aucunement une place à la hauteur de leur adhésion, de leurs talents et de leurs aspirations. Les exemples ne manquent pas : politiques communales à une échelle nationale de relégation et de ghettoïsation en veux-tu-en-voilà. ! Idem en ce qui concerne l'Education (absence de mixité comme on a pu le voir) et le monde du travail. 

Or, Houria Bouteldja n'en fait pas mention.

Aussi...
 

        Trahison donc ! Vous avec dit "trahison" ?

        Force est de constater que Houria Bouteldja aime « se payer de mots » ; elle donne aussi dans l’émotionnel - "le pire des mensonges quand il est question d'éclairer la vérité' (copyright votre serviteur) -… et dans l’ambivalence  car cela fait des années qu’elle n’a toujours pas décidé si elle doit aimer ou haïr… prendre ou rejeter… entrer ou sortir… (monter ou descendre ?😉) et c’est sans doute là l’origine de toutes ses incohérences mentionnées dans ce billet ; l’origine aussi de la faiblesse de ses analyses… et l'absence de résultats probants du mouvement - successivement le MIR puis le PIR - qu'elle a animé pendant 15 ans.

Il est vrai que nous appartenons tous à une culture bavarde, horriblement bavarde qui ne peut s'empêcher de discourir et de courir après ceux qui, tout aussi bavards, nous ont précédés.

Et puis aussi... faux semblant, théâtre d'ombres... ombres chinoises, trompe-l'oeil... sans doute Houria Bouteldja a-t-elle davantage le sentiment d’exister aux yeux des médias et de nous tous en tant que « décoloniale » ;  d’où son emploi du vocable « trahison » : terme polémiste et chargé.

Après "trahison"... vient le terme "barbare" qu'elle revendique ; là encore Houria Bouteldja ( et sa coreligionnaire Louisa Yousfi - 8) se paie de mots ; elle sur-joue une situation qui lui est pourtant étrangère car, en aucun cas, les médias ne lui font le procès d'une délinquante sans foi ni loi ou bien d'une terroriste (9).

De plus, on croit pouvoir affirmer que les textes et les mélodies d'un Jean Ferrat, d'un Nougaro, d'un Léo Ferré n'ont pas de secret pour elle.

On a connu plus barbares que ces derniers.

Le Rap (Rythm and politics) ? Connaît pas Houria Bouteldja ! Alors qu'il serait bon, à son sujet, de prendre en considération ce qui suit : ce sont les Blancs âgés entre 15 et 30 ans qui ont permis au rap (rap game et rap conscient) d'exister, dans un premier temps de survivre, puis de se développer et enfin, de prospérer.

Le rap, aujourd'hui la première l'industrie musicale en France et dans le monde ! Ce rap aux rappeurs dont le physique, la gestuelle et les textes pouvaient sans l'ombre d'un doute en repousser plus d'un... blanc de surcroît et plus d'une aussi ; des rappeurs  aux "sales gueules" affirmées pour une bonne partie d'entre eux (JoeyStar en tête qui, certes, n'avait et n'a pas vraiment le choix sinon de l'assumer).

Bouteldja et son entourage passeront à côté de ce fait et de cette donnée d'une importance sociologique et culturelle majeure et alors qu'il y avait là certainement un lien à exploiter, à partir duquel capitaliser une adhésion à un certain nombre de problématiques avec ces Blancs.  

            Mais alors, barbare Houria Bouteldja ? Activiste maudite Houria Bouteldja ? Vraiment ?

Franchement, là encore, on a connu plus maudite, plus barbare qu'elle ! Les femmes d'Action directe, Joëlle et Nathalie, dans les années 70 et 80, n'ont rien à lui envier ; faut dire aussi qu'elles avaient lu Marx, Lénine et Althusser ; l'Ancien testament et les Evangiles ? En diagonale seulement, alors qu'elles étaient encore dans l'enfance, et ce pour ne pas contrarier leurs parents, bourgeois de Neuilly et d'Enghien. 

Les membres de ce groupe politique terroriste n'étaient pas des barbares pour autant ; ceux du Bataclan non plus...

Si seulement ... nous n'aurions alors eu rien à apprendre ni rien à comprendre chez les uns comme chez les autres. 

         A se mettre en danger sans coup férir (sans que la réalité d'un vécu authentique vienne accompagner cette mise en abîme) on triomphe (on se fait remarquer - on fait le buzz) sans gloire. De plus, n'est pas Jean Genet qui veut (référant de Bouteldja - qui là encore sur-investit un destin qui n'a aucun lien avec le sien) ! Auteur dont l'oeuvre est indissociable d'une enfance la pire qui soit  : père inconnu ; abandonné par sa mère à l'âge de huit mois ; délinquance, bagne pour enfants, plus tard la prison.

Ne cessons jamais de rappeler ceci : dans les années 2000, cela demandait sans aucun doute davantage de courage de fonder une association telle que Ni putes ni soumises que de se contenter de dénoncer le racisme dont les minorités font l'objet d'autant plus qu'aujourd'hui, s'afficher raciste n'est pratiquement plus un délit : les protubérances d'un Zemmour sur C-News, d'un Finkielkraut sur France Culture (radio sournoise) et les Unes de Charlie Hebdo... sont là pour l'attester (10). 

S'afficher "barbare" quand on ne l'est pas est aussi courageux que de s'afficher anti-raciste quand on l'est... anti-raciste ; c'est aussi une manière de botter en touche à propos de ce qu'est la barbarie, la vraie ; c'est dé-politiser, dé-socialiser, dé-historiciser et dé-contextualiser des actes qui n'ont rien à voir avec une barbarie quelconque car avec et dans la barbarie il n'y a politiquement le plus souvent rien à apprendre ni à comprendre (11); c'est une faute impardonnable pour un militant : on pensera aux attentats commis sur notre sol au nom de l'Islam qui pourtant offraient à Bouteldja et à d'autres la possibilité de dénoncer la destruction du Moyen-Orient et l'instrumentalisation criminelle par les USA, avec la complicité de l'U.E, de la religion musulmane avec pour conséquences : des pays détruits à jamais ;  millions de morts et de déplacés.

Là encore : il n'en sera rien; Bouteldja et son entourage préféreront fanfaronner autour de la notion de "barbare".  

L'hyperbole est a-politique, voire anti-politique ; les figures de style de cette nature contribuent à brouiller les cartes d'une partie qui mérite pourtant que l'on soit, étant donné le contexte social et médiatique actuels, d'une exactitude scrupuleuse ; dans le cas contraire, on ne fait qu'encourager la désinformation et la falsification d'un réel déjà bien perverti dans sa représentation par les médias de masse de nos milliardaires et ceux de l'Etat. 

On est loin du courage et d'une prise de risque dont on ressort grandi, respecté et plus fort encore face à son adversaire. Avec cette posture finalement  inconséquente... on est plus près d'un esprit "esbroufe de petit bourgeois" qui souhaite s'encanailler à moindre frais - et coups.

Faut-il alors rappeler ceci : trop d'incohérences, trop de contradictions tuent la crédibilité d'un combat et tout désir de le soutenir et de le rejoindre ; et pour les autres... d'y demeurer, tout espoir déçu.

Tout cela manque donc d'à-propos et de sens politique. Plus grave encore : cet axe de communication - "plan de com" désastreux -, semble indiquer que l'on renonce à "séduire" ; que l'on renonce à se donner les moyens de faire entendre et de faire accepter une vérité ; on jette l'éponge, l'eau et la bassine ! On se s'aborde ! On coule la barque frêle décoloniale ; au loin, le navire amiral anti-décolonial et anti-woke, lui, est hilare. 

Difficile de ne pas évoquer à ce sujet une sorte de Baround d'honneur, et ce alors qu'il serait aujourd'hui question chez Houria Bouteldja et son entourage clairsemé, de sortir du "ghetto Décolonial", de cette "niche" si peu politique finalement car incapable de rassembler, de fédérer dans le but de se rendre disponible auprès de forces vives non-racisées que la NUPES est supposée incarner ; Mélenchon en chef de file. 

Ambivalence, incohérence... c'est du déjà vu... car on retrouve là l'indécision chez Bouteldja : en être ? Ne pas en être ? En être un peu, beaucoup puis pas du tout finalement ? 

D'autant plus que décider de se définir publiquement tel que vos "ennemis" choisissent de considérer, de qualifier, d'estampiller une communauté auquelle on croit appartenir... - poinçon aiguisé à l'emporte-pièce -  c'est mal raisonner ; c'est mal penser (é) : ça n'a pour seule conséquence : apporter de l'eau au moulin de ceux qui ne souhaitent en aucun cas prendre connaissance de la vérité ontologique, sociale et politique de l'autre dont il n'y aurait rien à comprendre, rien à sauver... et plus encore quand il s'avère être de prime abord tout autre ; et quand on sait que cet ennemi n'en sortira pas plus indigne pour autant...

Loin s'en faut ; voyez comme le RN et des Zemmour ne se sont jamais aussi bien portés !  

Au passage, notons que Houria Bouteldja semble oublier que "trahison" et "barbare" désignent à la vindicte publique bon nombre de nos compatriotes ; compatriotes déjà bien caricaturés, dépréciés, méprisés par millions soit en tant que traitres donc (traitres colla-beurs intégrationnistes), soit en tant que barbares (trafics en tout genre, agressions et terrorisme) : Charlie Hebdo en fera des choux gras après avoir longtemps ridiculisé (diffamé) le "beauf" franchouillard au nom d'une liberté d'expression interdite à tous les autres pour n'être autorisée que lorsqu'elle prend pour cible des communautés, des populations, des catégories sans défense. 

Avaient-ils tous besoin de ce rappel, voire de cette confirmation ? 

Faut bien reconnaître ceci : avec Houria, l’insulte n’est jamais loin (on retrouve cette ambivalence qui est la sienne) ; insulte subliminale, douce et amère… non assumée : jadis « sou(s)chien » ; aujourd’hui « beaufs » pour désigner les classes populaires blanches - bien qu'elle ne reprenne pas à son compte le mépris adossé à cette épithète - et "barbares" en ce qui concerne nos minorités d'Afrique noire et du Maghreb.

Une fois de plus, il est question d’indécision : incapacité à choisir et à assumer son non-choix permanent car en lieu et place d'une posture autour de vocable "barbare" destiné sans doute à épater puis à effrayer le bourgeois qui en a pourtant entendu et vu d'autre, un terme reste absent du discours de Bouteldja : radicalité. A ce propos on lui conseillera de se tourner vers le panafricanisme d'un Kemi Seba (né en France qu'il a quittée alors qu'il était dans sa vingtaine ; aujourd'hui il est installé au Bénin) porteur d'une radicalité d'une cohérence qu'il est difficile de prendre en défaut. 

Le fait suivant par exemple : c'est bien en Afrique, à partir de l'Afrique que l'on défend la panafricanisme et que l'on lutte contre la Françafrique. 

Mais alors, stratégie contre-productive que celle de Houria Bouteldja et de ses acolytes ? 

Dans une France sous le contrôle d'une bourgeoisie majoritairement blanche qui recueille le soutien de tous les médias d'Etat et de nos milliardaires - de France Culture à C-News - ainsi que de la totalité de notre classe politique à l'exception de LFI et de quelques Verts, une bourgeoisie impitoyable avec celles et ceux qui souhaitent remettre en cause sa légitimité et dénoncer le fait que sa prospérité repose sur l'exclusion du plus grand nombre - en particulier de nos minorités visibles -, une France au CRIF indéfectiblement israélien et tout acquis au programme du RN dans le cadre d'une paradigme volontairement réducteur car mensonger d'une France judéo-chrétienne et de la "supposée" nécessité de lutter contre l'offensive islamiste qui menace la France (et l'Europe) - CRIF pour lequel tout Arabe, tout Maghrébin est un Musulman, tout Musulman un Palestinien en puissance et tout militant d'une gauche authentique un soutien de ce dernier ; un RN garant, élection après élection, du maintien de ce qu'il est convenu d'appeler Le Système, et puis enfin... la boucle bouclée... une France sous l'influence et les diktas d'un trio infernal Marchés financiers-Otan-U.E...

 

             Beaufs et barbares... union des forces populaires blanches et non-blanches au côté d'une gauche dé-coloniale (car décolonisée)... quelle stratégie serait alors la bonne ?

Une seule s'impose : se décider à rejoindre cette gauche laïque pour laquelle le fétichisme judéo-chrétien ainsi qu'arabo-musulman n'a droit de cité que dans les synagogues, les églises et les mosquées, sans pour autant stigmatiser ceux qui s'y rendent chaque semaine en toute "discrétion" et sans tapage car si les grandes douleurs sont muettes, la foi (ou la recherche de cette foi) devrait l'être tout autant.

S'évertuer à déplorer, après s'en être longtemps étonnés, le fait que nos minorités se sentent peu concernées par la "chose politique" alors que des activistes comme Houria Boutledja ne cessent de les rappeler à leur religion, musulmane de surcroît, là encore, on assiste à la énième manifestation d'une autre incompréhension de sa part : ce qui vous pousse vers la politique, ce que sont les motivations qui vous y conduisent tout en étant capable d'identifier ce qui vous en détourne ou vous en prive - car enfin ! on ne fait pas "la révolution" avec une population fliquée du matin au soir dont il est exigé qu'elle ne doit avoir qu'un souci : se préparer à la vie éternelle et ne pas toucher aux grands crus classés de notre vignoble...

D'autant plus qu'il n'y a que 24H dans une journée pour nous tous.

Rappelons qu'il n'y a pas de justice pour ceux qui n'attendent rien d'en-bas ( rien d'eux-mêmes individuellement et collectivement) mais tout d'en-haut (des directeurs de conscience politico-médiatiques et religieux). 

Qu'on ne s'y trompe pas : la vie éternelle (la religion) et la bourgeoisie (l'optimisation de la ressource humaine pour le profit) font très bon ménage.  

Jugeons plutôt ce dialogue à deux voix :

           "La justice de conditions d'existence, vous dites ? Oui ! Dans dix mille ans, pour sûr ! En attendant, n'oublie pas de consommer halal ! N'oublie aucune de tes prières ; et puis... va bosser et courbe l'échine !...

 Et votre serviteur de rajouter :

            "Tu n'auras qu'un seul dieu, nom de dieu : Dieu lui-même ( et non pas le syndicat ni la cellule LFI de ton quartier- ndlr) !"

Insistons à nouveau : cette union entre les minorités issus de notre histoire coloniale, la gauche authentique et les classes populaires blanches ne pourra se faire que dans le cadre de la laïcité. Après toutes ces années, ne l'avoir toujours pas compris vous couvre de ridicule et vous condamne - aussi sûrement que la vie condamne tout  un chacun à mourir -... à une carrière de militant de l'impuissance ; arrive alors le pathétique chez des vaincus vieillissants puis la commisération de nous tous à leur endroit ;

Certes, tout ce petit monde n'aura alors pas tout perdu ! Mais, avouez que le gain est mince jusqu'à l'humiliation. 

 

***

               

       Une dernière interrogation, formulée de multiples manières, s'impose à l'heure où Houria Bouteldja attribue l'échec de son mouvement à la terre entière, circonscrite pour l'occasion à la France ; Etat et population blanche en particulier : 

A quel moment une Houria Bouteldja, une Louisa Yousfi ou un  Norman Ajari, une Françoise Vergès, un Olivier Marboeuf... pourront-ils, ou bien ont-ils déjà réalisés l'éventualité de ce qui suit : s'ils peuvent avoir raison, où sont leurs doutes - de quoi peuvent-ils douter - à propos de leurs analyses et certitudes ? Quel est leur niveau de vigilance à propos de la nécessité de ce doute pour peu qu'ils reconnaissent cette nécessité  et pour peu que cette nécessité soit reconnue comme telle ?

De quelle introspection sont-ils porteurs, potentiellement ? De quel regard critique à propos de leurs grilles d'analyses, de leurs "éléments de langage", sont-ils capables... pour ne rien dire de la nécessité chez chacun de nous, d'envisager une telle démarche ?   

De qui et pour qui pensent-ils parler ? Pour qui pensent-ils oeuvrer ? Est-ce que cette interrogation les occupe tout en les préoccupant ? Jugent-ils cette interrogation à la fois légitime et utile ? 

 

Car enfin, un salarié blanc rémunéré au SMIC, au niveau d'instruction peu élevé, n'est-il pas plus proche d'un salarié issu de notre histoire coloniale (on oubliera un moment le terme "décolonial" qui ne peut être attribué qu'à une personne qui se l'attribuerait en toute conscience) travaillant dans les mêmes conditions salariales, sur les mêmes lieux, se côtoyant tous les jours, avec pour conséquence un même vécu (réveil à 6H, deux heures à trois heures de transport bondé, logement précaire, environnement urbain délétère et déstructuré, compte en banque dans le rouge dès le 15 du mois etc...) que de tous ceux qui ne partagent aucunement leurs conditions d'existence et qui se proposent néanmoins de déchiffrer le comment et le pourquoi d'une spécificité d'ordre racial qu'ils ont placée au centre de leurs réflexions quand on sait que la prise de conscience de cette spécificité demeure, dans une écrasante majorité, absente chez les populations concernées, du moins telle qu'elle est présentée et développée par tous les acteurs dits décoloniaux ?

A quel moment ces mêmes acteurs se sont-ils accordés une obligation de résultat pour s'être fixés tel ou tel objectif (et lesquels ?) dans le cadre de leurs recherches en tant qu’universitaires, militants et activistes, entourés qu'ils sont de "groupies" bien incapables par définition de leur adresser la moindre critique, pas même la plus petite question qui pourrait remettre en cause le confort moral, intellectuel et matériel (en comparaison avec les classes populaires racisées) qui est le leur puisque jamais, sinon rarement, ils ont à faire face à des opposants farouches ou plus simplement et moins dramatiquement, à des "compagnons de lutte" qui suggèreraient une autre approche, voire d'autres analyses ?

L'absence de débat contradictoire dans le cadre de militants partageant le même souci, la même cause, est sans doute à déplorer car, seule la contradiction aussi mesurée soit-elle, est capable d'affermir un jugement, un diagnostic, une conviction.

Et puis encore : à quel moment pensent-ils tous, à quel moment ont-ils pu penser ( si tant est que ce soit le cas ou que cela l'ait été) qu'il était ... qu'il est important que leurs contributions et leur engagement soient capables, sinon susceptibles à terme - pour l'avoir envisagé, souhaité comme une exigence ou un but à atteindre idéalement -, de changer les conditions d'existence, de ces millions de nos compatriotes noires, arabes, musulmans, maghrébins, africains d'Afrique sub-saharienne, africains des Antilles ? Comment, pour l'heure, vivent-ils cette impuissance pour peu, là encore, qu'ils en aient conscience et qu'ils soient capables de l'identifier comme telle ? 

Et puis enfin : qu'est-ce qui fait sens et pourquoi ? A quel moment le sens pourrait venir déserter leur travail à tous tel qu'il est aujourd'hui organisé et tel qu'il se déploie au jour le jour ?...

    ... en gardant à l'esprit que nous ne sommes plus au siècle de Descartes et qu'aujourd'hui nos sociétés, nos modes d'organisation de nos existences ont atteint un tel niveau de complexité physique (matérielle) et mentale  (psychologique et psychique), niveau de conscience aussi...  qu'il n'est absolument plus possible d'avoir raison contre tous les autres ni d'avoir totalement tort.  

 

***

 

                      

       Yacine Kateb, dit Kateb Yacine, est un écrivain algérien : 1929 -1989

 

          Marginalité, invisibilité, dispersion, antagonismes, ambivalences, erreurs stratégiques et tactiques... peut-on, doit-on pour autant en vouloir à Houria Bouteldja et consorts ?

 
Nous tous qui sommes de France, plus largement de Europe, et en particulier nous qui sommes blancs et nés après la Seconde guerre mondiale, savons ce que nous devons au fait de n'être pas nés ailleurs sous d'autres tropiques. Et c'est sans doute cela que nous défendons inconsciemment comme par réflexe - à la fois inné et puis acquis ce réflexe -, d'autant plus que l'époque qui nous a vus naître nous a permis de prendre des nouvelles au quotidien de cet ailleurs que...  bien évidemment, nous avons très tôt appris à ne pas envier car nul ne pouvait souhaiter partager les conditions d'existence de millions d'êtres humains écrasés par des traditions étouffantes, par l'injustice d'un rapport de force qui leur était dramatiquement défavorable, par la nécessité de spoiler les uns pour adoucir l'existence de quelques autres (10% de la population mondiale : fait dont nous avons pris conscience une fois adultes seulement) ; cette chance qui a été la nôtre, dont la consolidation a été acquise de haute lutte au cours du XIXè siècle et première partie du XXè, dans le sang, les armes et le poing levé ; chance qui a permis le développement de tout un potentiel humain (intellectuel, scientifique, artistique, technique et affectif) inespéré voici un siècle encore...  qui a été sans doute aussi, même si cela a pu concerner une minorité d'entre eux, celle de nos compatriotes dont les ascendants sont originaires de cet ailleurs...  cette chance et notre hyper-conscience à son sujet, nous colle à la peau aujourd'hui encore. 
 
Et puis...
 
         Force est de reconnaître enfin qu'il n'y a pas d'échappatoire car il ne pouvait et ne peut pas en être autrement : la décolonisation des esprits est un leurre et c'est là, bien là, toute la perversité du colonialisme ; un colonialisme qui ne pouvait pas ne pas être comme tout ce qui a été et sera car, pour chaque événement de dimension historique, toutes les conditions, toutes les nécessités et contraintes ont été (ou étaient) réunies pour que cela soit - à ne pas confondre avec un quelconque "C'était écrit d'avance !" d'une gratuité qui confine à la bêtise...
 
La perversité du colonialisme donc, sa tâche indélébile... son cancer, poison de l'âme... de toute l'humanité... poison qui n'épargne ni le colonisé ni le colonisateur et leur descendance, pères, mères, fils et filles sur des générations. Il nous faut tous vivre avec... car la page blanche (tout ré-écrire, tout recommencer, tout oublier, tout effacer) ne sera jamais une option sinon dans le mensonge dans le cadre d'une guerre sans fin pour la domination du contenu de ce mensonge : qui mentira le plus et le mieux en toute impunité.
 
La réponse, on la connaît : la classe dirigeante des médias, de l'économie et de la politique ; aujourd'hui une seule et même classe.
 
 

              Pour cette raison, et pour toutes les autres, nos compatriotes des minorités sont seuls ; ces minorités doivent donc impérativement s'organiser... (12) massivement ! C'est là leur premier devoir  : rassembler les leurs (et alors qu'ils n'y sont toujours pas parvenus).

Tous les mouvements, toutes les consciences qui y sont rattachés devraient penser à se regrouper sous une forme ou sous une autre - Confédération ?

Garder un pied dedans est un absolu… dedans des institutions qui ne peuvent pas ne pas dire et faire respecter le droit ; ne leur offrir aucune chance de ne pas le faire.

Mais alors peut-on leur suggérer à tous de s'entourer d'une armée d'avocats militants : recours et plaintes à faire valoir : 17è chambre correctionnelle, Arcom, Tribunal administratif, Conseil d'Etat, Cour européenne de justice, Cour pénale ; qu'elles ne laissent plus rien passer ! Qu'elles exigent aussi de pouvoir intervenir dans les médias chaque fois que la désinformation y fait rage à leurs dépens (13).


Comme on peut le voir... pour y parvenir, elles n'ont nul besoin des partis politiques, Nupes ou pas (14) !

 

_________________________________

             

1 -  Si l'on raisonne "infréquentabilité et bannissement médiatique"... on fera la remarque suivante accompagnée d'une interrogation : n'est pas Alain Soral qui veut... même a contrario ?

 

2 -  "Les hommes en bas de l'échelle porte tout le poids de la pyramide"

Racisme d’en haut, racisme d’en bas : 

Le racisme d'en bas n’a rien à voir originellement avec une « adhésion » des classes populaires contrairement à ce qu’affirme Bouteldja (tout comme pour l’anti-sémitisme) car on ne peut pas parler d’adhésion tout en affirmant à juste titre (ou pas), que le racisme est né du capitalisme, que le racisme est consubstantiel au capitalisme gardant à l’esprit que c’est la Bourgeoisie qui accouche du Capitalisme et non l’inverse ; cette Bourgeoisie qui réalise très tôt qu’une économie de la rente foncière agricole et spéculative qui ne profite qu’à une classe composée d’héritiers oisifs - l’Aristocratie et le Clergé - et dont elle est exclue alors que, éduquée, elle se sait porteuse d’une organisation de l’existence bien plus prometteuse ; laquelle promesse nécessitera de sa part une intervention destinée à renverser la table.

Bien plus tard, le racisme d’en bas est né d’un chantage exercé par la Bourgeoisie sur la classe ouvrière piégée dans un mode et un rapport de production qui appelaient (et appelle encore aujourd'hui) l’exercice de la menace permanente de l’utilisation d’une main d’œuvre étrangère (ou locale mais à vocation concurrentielle), meilleur marché, plus docile, moins structurée, sans soutien ni structure organisationnelle.

Le PS, en 1983, qui choisit le parti de la Bourgeoisie, se débarrassera de cet électorat populaire devenu encombrant en lançant contre lui une campagne dite anti-raciste – se reporter aux années « SOS racisme », association financée par ce même PS.  

A noter aussi ceci : les partis politiques de gauche ne se sont pas opposés, dans un premier temps, au colonialisme par racisme mais parce que derrière ce colonialisme, des millions d’emplois les contemplaient ; emplois occupés par leur troupe syndicale et électorale.

Vers la fin du XIXè et le début du XXè siècles, les ouvriers français ne s’opposèrent pas à la venue des Italiens par racisme mais bien plutôt pour la raison suivante : ces derniers menaçaient leurs conditions de travail ; ils savaient que cette mise en concurrence leur serait fatale ; pareillement pour l’antisémitisme instrumentalisé par une Bourgeoisie menacée par une communauté très solidaire d'une nature apatride et bien plus entreprenante, plus performante qu’elle en affaires  ; cette communauté réunissait aussi tout ce que l'Europe comptait de révolutionnaires et d'idéologues marxistes occupés à répandre "le virus communiste" dans toute l'Europe et au-delà ; cette bourgeoisie ne pouvait pas ne pas rechercher le soutien des classes populaires en grande partie encore non-politisée qui étaient et demeurent aujourd'hui encore leurs employés.

Et puis enfin : "racisme d'en haut, racisme d'en bas" : les dominés "ne sont pas " quoi que ce soit sinon dominés car être, c’est choisir ; or, les dominés ne choisissent rien. Pour cette raison, les classes dominées ne sont ni racistes ni non-racistes. Les définir négativement qui plus est ( racistes, ignorants, machistes, antisémites…) c’est servir les intérêts de ceux qui les dominent.

Pareillement, les Musulmans, français en particulier… « ne sont pas » quoi que ce soit excepté musulmans ; masse somnambule et somnambuliste dominée par une religion qui les détourne de tout militantisme politique associé à la classe auquelle ils appartiennent - classe populaire aux conditions précaires ; et personne ne  s'en étonnera car c’est le but de tous les monothéistes, musulman et juif en particulier : le ghetto ; ghetto culturel, psychologique et si possible géographique - contrôle, assujettissement et instrumentalisation aux fins de domination, le coude de ce joug qu'est le religieux communautaire reposant sur la nuque de tout un chacun dans le souci de pouvoir exercer, à tout moment, toute pression nécessaire et dissuasive en cas d'hétérodoxie plus que coupable.

Il en va de même en ce qui concerne ce qui suit : qualifier de raciste la préoccupation suivante - faire en sorte que les jeunes filles, nos compatriotes ! issues de foyers de culture arabo-musulmans ne soient pas dans l'obligation de porter un voile car en situation de pouvoir s'y opposer, qui plus est avec le soutien d'une loi qui fait "force de loi" en interdisant ce voile dans les écoles de la République...

Cette qualification de "loi raciste" par Houria Bouteldja est une erreur de communication majeure et plus encore lorsque l'on a comme ambition de se rapprocher d'une gauche qui place l'émancipation collective et individuelle ( de la religion et des rapports de domination) au coeur de son identité et ce, depuis Diderot et sa "Réligieuse" ; soit depuis près de trois siècles.

Racistes donc les classes populaires blanches, les Gilets Jaunes (Les médias vont adorer ça !), les syndicats, les lois (ces mêmes médias vont rechigner là !)... ?

Vouloir réconcilier les uns avec les autres tout en réduisant l'être au monde des uns à leur "racisme" seul (le plus souvent il s'agira de "préjugés" ethniques ou raciaux) est une mauvaise politique dont on ne peut attendre aucune récompense qu'elle soit d'ordre moral, électoral ou affective.

Toutes ces erreurs de communication sur la forme, erreurs de jugement sur le fond, erreurs stratégiques majeures, ne peut venir que d'une Houria Bouteldja livrée à elle-même ou bien entourée de beni-oui-oui qui ne se reconnaissent aucune obligation de résultats.  

Amateurisme confirmé d'autant plus qu'il n'y rien de plus naïf et de plus présomptueux que de penser qui'l y a une vérité à découvrir chez chacun d'entre nous ; une vérité qui expliquerait tout de notre "être au monde" ; la manière et façon d'y être et d'en être ; tout aussi illusoire de penser être celle ou celui qui parviendra à cette découverte sur le mode "Eureka !", sans difficulté ni l'ombre d'un doute car tout être humain est à la fois beaucoup plus et beaucoup moins que ce qu'il croit être pour lui-même ainsi que pour ceux de son entourage dans leurs jugements et autres verdicts multiples et fluctuants à souhait à son sujet.

En revanche l'on jugera judicieux et efficace car fédérateur, loin de la tentation de la désignation d'un bouc-émissaire, ce concept de "blanc" en référence non pas à la couleur de peau de ce groupe humain mais en référence à l'être social, à son rôle, son rang, la classe auquelle il appartient, abstraction faite donc de son origine ethnique (concept inspiré par les auteurs afro-antillais Aimé Césaire et Frantz Fanon) ; plus précisément en ce qui concerne ses allégeances (les intérêts au service desquels cet être oeuvre socialement) et son bulletin de vote ; ce qui permet d'affirmer, par exemple, qu'un Barack Obama est blanc (ou l'a été alors qu'il occupait la Maison blanche) car du côté de l'impérialisme et d'un système d'oppression des minorités afro-américaines - domination majoritairement et historiquement conduite par l'ethnie blanche ; idem en ce qui concerne un grand nombre de chefs d'Etat africains francophones totalement dédiés aux intérêts de la Françafrique ; corruption, pillage des ressources et infantilisation des populations.

Autre exemple, a contrario, cette fois-ci : noirs seront et sont les abolitionnistes américains blancs du XIXè siècle, hommes et femmes confondus (les Thoreau et tous les féministes de la première heure - Margaret Fuller) de par leurs convictions et leurs engagements d'autant plus que ces derniers n'avaient alors qu'un slogan  : "Nous sommes tous noirs, nous qui nous opposons à l'esclavage de nos frères humains !" - notez que leur souci concernait aussi le sort des populations amérindiennes.

 

3 - Quartiers populaires de Français issus de notre histoire coloniale qui, en revanche, votent pour la mosquée et l'indifférence à l'égard de la politique, du militantisme, dans une écrasante majorité, tête baissée - se faire oublier - dans le seul souci de leur emploi et de leur famille ; d'autant plus que tous savent qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur ; puis d'autres encore qui choisissent "un vote" en faveur de tous les trafics possibles.

Les quartiers populaires qui comptent une majorité de "racisés" sont pris en main par l'Islam qui, comme toute religion, les détourne de toutes les questions d'ordre politique (gardons à l'esprit que le fait religieux et communautaire n'a rien à voir avec la politique) ; n'en déplaise à ceux qui souhaitent faire la guerre à un Islam dit politique ; n'en déplaise à ceux qui voudraient et sont les instigateurs, les acteurs et les accompagnateurs d'un Islam qu'ils croient, à tort, politique ; un Islam politique (idem pour le Christianisme et le Judaïsme) est un contre-sens car vouloir contrôler une population, ses faits, ses gestes, ses moeurs (jusqu'au vestimentaire), décider de son vécu à chaque heure avec pour seule promesse celle d'une transcendance de consommateurs joueurs-pigeons de bonneteau, encadrés par des gardes chiourmes bornés... pour ne rien dire de ceux qui sont habités par des motivations de gourous pervers-narcissiques que les religions ont la fâcheuse tendance à inspirer... n'a que peu à voir avec la politique mais tout à voir avec le fonctionnement d'une secte ; or, une société digne de ce nom - en dehors d'un cadre primitif (se reporter au travail d'un Malinowski ou de cet autre ethnologue qu'est Lévi Strauss ) - n'est pas une secte (une famille, une caste) car, La Société, c'est bien plus riche, plus effervescente, plus colorée, plus bruyante, plus féconde, plus imprévisible !... en trois mots  : bien plus humaine... cent fois plus. 

On ne peut pas être à la mosquée et au syndicat, pas plus qu'au four et au moulin ; tous les soubresauts de l'histoire en lien direct avec la lutte des classes  et l'émancipation collective et individuelle l'ont amplement prouvé - l'anecdotique JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne et ses prêtres ouvriers finalement laïcisés) n'y aura rien changé ni l'éphémère "Théologie de la libération" ; deux mouvements qui, soit dit en passant, n'ont concerné que des pays de longue date laïcisés dont l'un situé hors de l'Europe puisque d'Amérique latine.

Etre de culture arabo-musulmane ou chrétienne entre deux cheese-burger, bouffis de junk-food (même halal) et de séries américaines cyniques et débilitantes, c'est une chose ; être musulman ou chrétien, s'afficher comme tel, c'est placer la religion au centre de son existence ; et si chez d'aucuns "Heaven can wait", chez d'autres, il faudra, il faut, s'y préparer ici et maintenant, chaque jour.

Aussi : "La CGT ? La Nupès ? Les élections ! Désolé.. pas le temps ! On m'entend ailleurs, là-haut, tout là-haut ! Faut que je m'y prépare !".

 

4 - Lien : conférence très instructive de Farida Belghoul à propos de la "marche pour l'égalité et contre le racisme" de 1983.

 

5 - Il suffit de penser aux guerres de décolonisation et d'émancipation pour que l'absence d'implication de l'Islam en ce qui concerne le Maghreb en particulier soit avérée ; à moins de s'aventurer à évoquer un "communisme d'essence islamique" ; la religion ne serait plus alors "l'opium du peuple" (aujourd'hui le football) mais sa libération dans le cadre d'une prise de conscience extravagante d'une lutte et de classe et de civilisation.

On en touchera un mot au FLN historique  (au MNA aussi) au risque d'un ridicule qui aura pour principale manifestation, un éclat de rire tonitruant. 

 

6 -  Etre religieusement chrétien, juif ou musulman c'est un engagement à plein temps ; pas de statut d'intermittents de "la foi" ; un véritable engagement donc : famille, enfants, couple, rites et rituels de toutes sortes, régime alimentaire contraignant, patronage...

Il n'est pas simplement question d'user d'un stratagème destiné à "emmerder" ceux qui ne le sont pas... "croyants" ; cela implique tout autre chose ! Autre occupation que le fait de tirer, toute sa vie durant, des plans sur la comète (astre nébuleux Houria ?) !

Reste alors très peu de temps pour blablater sur les réseaux sociaux : la famille, la communauté et la religion sont chronophages.

Convertie à la politique décoloniale sur le tard - Houria Bouteldja qui, rappelons-le, n'a fondé aucune famille, s'engagera à l'âge de 30 ans - arc-boutée à un fétichisme arabo-musulman qui année après année revêt chez elle en particulier un caractère grotesque de plus en plus prégnant, confirme bien cet adage :  les conseilleurs (en orthodoxie religieuse en particulier - musulmane de surcroît) ne sont que rarement les payeurs.

Grande alors est la tentation de lui recommander ceci : "Practice what you preach !".

 

7 - Rappelons à Houria Bouteldja que la gauche ne s'est pas construite et n'a pas occupé un temps les lieux symboliques du pouvoir (Elysée et Matignon en 1981) grâce au soutien de ceux qui se rendaient et se rendent chaque semaine à l'église ou à la synagogue (la visibilité des minorités issues de la culture arabo-musulmane est arrivée plus tard, bien plus tard).

Désirer manifester contre la fermeture d'une mosquée avec la NUPES... ce que Bouteldja appelle de ses voeux.... là encore... il faut qu'elle comprenne que ça ne va pas être possible. Inutile de demander à cette gauche une audience, un regard, une oreille, ne serait-ce qu'un signe d'approbation à ce sujet...

Rien, de rien dans rien ! Car enfin il n'est pas sûr du tout que Houria Bouteldja puisse envisager l'expulsion d'un Imam, voire la fermeture d'une mosquée, et ce pour quelle que raison que ce soit. Ce qui, là encore, n'est pas fait pour nous rassurer. 

Rappelons-lui au passage que cette France qui est celle d'une gauche révolutionnaire - gauche qu'elle souhaite rejoindre -, n'a pas hésité à nationaliser les biens du Clergé, et ce dès 1789 ; à chaque fois que c'était nécessaire, à "trucider" des prêtres dits réfractaires par centaines, à brûler des églises, des couvents et des monastères ( "sans faire évacuer les occupants" on me précise -  faire d'une pierre deux coups, la tentation était sans doute trop grande ? 😉).

Quant à demander aux mouvements féministes (ICI) de manifester contre l'islamophobie sans avoir la garantie qu'ils ne défileront pas aux côtés d'individus qui ne reconnaissent en aucun cas à quiconque le droit de critiquer l'Islam (comme d'autres le judaïsme - hors contexte raciste ou antisémite bien évidemment)... là on touche le fond, profond, tout au fond ; un abîme ; on n'a alors qu'un désir : réfréner un fou rire avant de partir, loin, très loin, le plus loin possible.

D'autant plus que rien n'indique que tout ce beau petit monde avec lequel nos féministes seraient invitées à manifester soit capable d'expliquer où finit la critique légitime de toute religion - prenons l'Islam - et où, dans ce cas de figure, commence l'islamophobie ; puis... à quel moment on quitte cette islamophobie pour entrer dans la sphère d'un discours tout simplement raciste. 

On comprendra que l'éventualité d'une incapacité à répondre avec discernement à ce questionnement n'est pas faite pour rassurer ceux qui souhaitent tester l'aptitude d'un individu, voire d'une communauté religieuse, à la tolérance ou bien encore... à l'exégèse historico-critique d'un texte religieux pour les plus doués et les plus téméraires

Doit-on aussi rappeler à Houria Bouteldja que le féminisme n'a pas été pensé dans les couvents, par le Carmel et ses carmélites auprès du prophète Elie ni l'émancipation du genre humain par les Pères de l'Eglise !

Oublier que tous les acteurs des religions monothéistes (avec ou sans "clergé") curés, rabbins, mollahs et imams sont les ennemis jurés de l'émancipation (au sens le plus large de ce terme) ; en particulier celle des femmes et des déshérités...

Face à un tel oubli, feint ou sincère, nous sommes sans voix car cet oubli n'est pas simplement roublard mais bien plus grave encore... intellectuellement, historiquement et factuellement inexcusable.

Aussi, tous ces points nous révèlent un Houria Bouteldja d'une faiblesse, d'un irréalisme achevés... ou bien alors, tenez ! il s'agirait d'un sketch... à la... disons... Dieudonné ? 

Mais attention... n'est pas Dieudonné qui veut ! Un Dieudonné qui demeure le plus grand satiriste-activiste français depuis DADA, les surréalistes, Alphonse Allais, Jarry... et plus tôt, bien plus tôt : Molière et les moralistes du 17è et 18è siècles.

Toujours à propos du féminisme, Françoise Vergès née en 1952, qui s'affiche "féministe décoloniale" regrette le fait que la nouvelle génération de ce mouvement, jeunes femmes et femmes blanches non-décoloniales, âgées entre 20 et 35 ans, ne soutienne pas publiquement la cause palestinienne (en lien avec un pays étranger, Israël, théocratie militaire de type nationaliste, racialiste, colonialiste et impérialiste dont il n'y a plus rien à sauver depuis 1967  - toujours rappeler inlassablement cette évidence interdite de parole) à l'heure où l'on compte en France 200 viols déclarés chaque jour (on pourra alors estimer ces viols quotidiens entre 400 et 600), à l'heure où plus de 300 femmes meurent sous les coups de leur conjoint chaque année, à l'heure où le chantage sexuel et le harcèlement du même nom battent leur plein dans tous les lieux propres à la vie active (en politique, dans les médias, dans les industries du spectacles et plus généralement dans toutes les entreprises)... là encore, on se prend à penser que Madame Vergès semble oublier du haut de ses 71 ans, que cette génération de féministes représente le coeur de cibles de tous ceux qui sont et seront appelés à commettre les crimes et délits détaillés ci-avant... et non tsahal, cette armé sans honneur au service d'un projet biblique criminel aussi archaïque que fanatique.

Là encore, nos bras nous en tombent. Nous voilà manchots.

Il est vrai que vous pouvez faire tous les départements de l'INSEE, du CREDOC ou consulter les procès-verbaux suite aux plaintes déposées dans nos commissariats, vous ne trouverez aucune statistique quant aux auteurs de fellations forcées (dans le meilleur des cas qui est aussi le pire) sous la menace d'un couteau dans les parking tard le soir  - ou la découverte de corps de femmes démantelés ou carbonisés dans nos sous-bois - qui ont pris pour victimes le troisième âge.

Ceci explique sûrement cela. 

8 - 

 

 

 

 

 

 

Louisa Yousfi et son ouvrage "Rester barbare" chez La Fabrique - éditeur d'extrême gauche généreux (qui donne de sa personne) - ça, c'est la bonne nouvelle ; un peu confus et complaisant  - ça, c'est la mauvaise - en la personne de Eric Azan. 

Une Louisa Yousfi à la chevelure luxuriante comme la végétation du même nom, hyper-féminine, guindée, apprêtée (mais barbare quand même ! Même si... chez Prada ?!), attribue aux actes commis par les assassins du Bataclan, en autres, un excès de francité ; un trop plein d'intégration, un trop plein de France chez eux seraient responsables de leur passage à l'acte ; trop de France et d'Occident imposés auprès de tout ce petit monde adepte de la kalach et pas assez de Maghreb et d'Islam. 

Cette tentative d’explication du phénomène "terrorisme au nom de l'Islam" de nos sociétés occidentales peut en impressionner plus d'un et plus d'une et en convaincre quelques-uns ; et si toutefois…  rien n’est plus proche de la vérité que ce qui semble en être éloigné (de même en ce qui concerne le mensonge ou l'erreur d'analyse), dans les faits, cette tentative un peu loufoque semble manifestement trahir un désir inavouable de rapprocher tous ces crimes du "fait blanc"... du fait d'être "blancs" (souvenez-vous : pas assez d'Islam chez ces terroristes ; trop français ... comprenez "trop blancs" jusqu'à en déborder ! Inondation assurée). 

Merci pour le cadeau et cet héritage.

Rappelons à Louisa Yousfi que les premières victimes d'un terrorisme de l'Islam ou liée à l'Islam (Etat islamique, Boko-Haram et d'autres...) - Islam instrumentalisé par l’Occident aux fins de chaos, certes  ! Et ce, pour le plus grand bénéfice d’Israël et des Monarchies du Golfe - sont les Musulmans des pays musulmans : Algérie, Mali (plus largement... le Sahel), Pakistan, Turquie, Maroc, Egypte, Irak, Syrie, Libye (pour ce qu'il en reste de ces trois derniers pays qui n'en sont plus vraiment faute d'Etat digne de ce nom)... 

Libre à chacun de compléter cette liste. 

Etat islamique, Boko-Haram... en effet, plus musulmans que ces Musulmans mercenaires, tu meurs ! Et d'ailleurs, ils sont des centaines de milliers à faire mourir et à mourir.  

Mais revenons à la France : Khaled Kelkal, un Français-algérien membre du Groupe islamique armé (GIA), principal responsable de la vague d'attentats commise en France en 1995, était un délinquant multirécidiviste condamné pour vol à main armé ainsi que son frère ainé.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel qui, au nom de l'Islam, a tué dans la ville de Nice en 2016, 86 personnes au volant d'un 19-tonnes  - poids-lourd qui s'est promené sur toutes les caméras de surveillance de la ville toute une journée durant -, était un déséquilibré d'une hyper-violence à toute épreuve ; son épouse, il ne se contentait pas de la battre, il la torturait régulièrement et sans état d'âme. 

La majorité de terroristes nés en France (ou plus largement en Europe) qui se disent "oeuvrer au nom de l'Islam" sont des délinquants de droit commun multirécidivistes en rupture depuis leur adolescence et sans solutions pour eux-mêmes et la société non plus.

Il est vrai qu'en ce qui concerne l'Europe, force est de constater que l'analyse de leur profil à tous relève bien plus de la psychiatrie et de la sociologie que de l'étude des religions, l'Islam en particulier... qui, il faut le dire, s'en prend plein la "gueule" avec tous ces énergumènes qui ont la fâcheuse habitude de découvrir sur le tard que de tuer et de mourir au cri de allahou akbar a plus de panache qu'un "mort aux cons !" ou un "Mort aux vaches !" maintenant franchement désuet (ndlr : "les vaches" sont les flics). 

Mais alors, tous ces fous d'Allah auraient-ils des informations qui confirmeraient que le prophète de l'Islam aurait un penchant plus que prononcé pour les psycho-socio-pathes, truands de surcroît ?

Sale temps pour l'Islam, c'est sûr ! 

Est-ce à dire pour autant que les terroristes français de culture arabo-musulmane ne l'étaient pas assez et arabes et musulmans alors que leur passage à l'acte à tous s'appuie sur l'Islam ? Concomitamment, est-ce à dire qu'être blanc c'est aussi et surtout être un truand et/ou un    tortionnaire ?  

C'est au choix ; le choix de la désignation d'un bouc émissaire pour mieux absoudre ceux dont on souhaite plaider la cause et alors que les événements de ces trente dernières années suffisent amplement à expliquer les actions de ce lumpen-islamisme dans nos sociétés occidentales : l'instrumentalisation géopolitique de l'Islam qui, soit dit en passant, ne sert pas que l'Occident. 

Phantasmes (se rêver, se penser "barbare") et postures (notez au passage l'emploi de l'infinitif rester et non de l'impératif dans le titre de son ouvrage mentionné plus haut ! Est-ce un manque de courage ce refus de l'impératif ou bien un lapsus ? Celui de l'aveu d'une imposture ? Sa confirmation ?), dans un pays qui, historiquement, il est vrai, se regarde souvent "écrire", n'aident en rien la cause que l'on souhaite défendre. 

Les Louisa Yousfi de nos sociétés feraient bien d'en prendre conscience même si l'on peut saluer le fait qu'elles aient refusé les compromissions d'une Sonia Mabrouk et le destin indigne qui va avec (argent, standing et considération sur le dos et aux dépens d'une réalité sociale dont la charge raciale et l'effacement de toute contestation à propos de cette réalité ont pourtant bien besoin d'être sans cesse rappelés, analysés et dénoncés) ; une Mabrouk (partie en guerre au côté d'un Vincent Bolloré, salariée de ses médias presse, radios, télés) qui a la faiblesse de penser que pour "faire français" il faut soutenir un Zemmour, et plus généralement, les leaders de la parole raciste et gaucho-islamo-phobe qui sévissent dans tous les médias dominants, médias d'Etat - France Culture par exemple... au courage nécrologue ; France Culture qui n'aime rien tant que célébrer les infréquentables et les indomptables (en leur temps considérés comme tels) mais... une fois bien bien morts et enterrés : une fois poussière inoffensive. 

 

9 - Notons qu'à la fin du 19è siècle les bandes de jeunes adolescents, le plus souvent orphelins, qui terrorisaient Paris se nommaient Apaches ; ils avaient pour leader une figure féminine maintenant historique nommée "Casque d'or, la reine des Apaches" immortalisée par Jacques Becker en 1952 dans son film éponyme.

 

 

10 -  "Courage ? Vous avez dit courage ?"

 

               "... plus de 19 600 personnes ont été arrêtées pendant les manifestations en Iran, selon Human Rights Activists. 527 personnes ont été tuées ; quatre personnes ont été exécutées dans le cadre des manifestations après un procès".

 

           Sur le site des Décoloniaux (mouvement anti-raciste autonome) Paroles d'honneur (l'émission hebdomadaire "La Perm" en particulier), aucune mention de la répression en Iran ; aucune ! Motus et bouche cousue... sans doute au prétexte que les ennemis de ce pays (USA, Israël, Qatar, Arabie-Saoudite et U.E) sont identiques à ceux des membres de ce mouvement (et aux nôtres aussi ; nous qui sommes à gauche, bien à gauche) ; or, ce silence qui est le leur, nous conduit à penser ce qui suit : les Décoloniaux placent l'Etat iranien, son armée, sa police au-dessus des jeunes femmes et des jeunes hommes qui manifestent ; lesquels ont pour seul tort la revendication suivante : plus d'espaces de liberté dans la conduite de leur vie (au-delà de l'obligation du port du voile) ; revendication modeste car tous demeurent manifestement lucides ; tous savent que rien ne leur sera concédé qui ne soit pas déjà validé par les dits "gardiens de la Révolution" et leur Guide suprême, une bande de toqués dont l'anachronisme non pas anti-moderne mais bien plus gravement anti-humaniste, confine à la maladie mentale (individus qui, dans ce domaine, n'ont vraiment rien à envier aux colons israéliens ! Comme quoi...).

Le silence des Décoloniaux qui ne nous étonne qu'à moitié, et que l'on ne peut que déplorer profondément - qui a pour origine le raisonnement suivant : les cibles de nos ennemis idéologiques sont et demeurent, de toute éternité, nos amis ;  raisonnement mortifère qui vous condamne à une marginalité stérile et à ne jamais sortir d'un ghetto conceptuel qui est la marque d'une incapacité à accoucher d'une pensée hors des déterminismes socio-religieux de la naissance (on retrouvera la même attitude de leur part vis à vis des figures suivantes : un Karim Benzema maître chanteur et racketteur, un Tariq Ramadan que nous avons déjà "renseigné" plus haut ; la famille Traoré aux cinq frères au casier judiciaire à rallonge non pas en tant que "activistes politiques" mais "activistes hyper-délinquants"  ; trois "stars" des Décoloniaux) -, et alors que les violences policières et le décès de leurs victimes... - qui plus est victimes désarmées au moment de leur homicide - sont un vrai souci qui ne peut que devenir prégnant dans les années à venir (à propos en particulier de la crise environnementale et la colère d'une génération qui sait qu'elle ne passera ni à travers, ni au-travers) et par conséquent, un vrai sujet de mobilisation à condition de ne pas se tromper d'axe de communication car "la tête d'affiche en tête de gondole" d'une manifestation fait la manifestation !

Rassembler, fédérer, cesser de tendre le bâton pour se faire battre... une belle occasion manquée ; une de plus.

Tout cela montre tout le chemin qu'il leur reste à parcourir à tous ces décoloniaux de notre passé colonial ; à ce sujet, on peut déjà affirmer qu'une vie, une seule, ne leur suffira pas ; et comme ils n'en auront pas d'autre... inutile de préciser que cette gauche dont ils souhaitent se rapprocher... que cette gauche ne les attendra pas d'autant plus que dans ces conditions, on ne peut en aucun cas entretenir l'espoir de voir émerger un Nelson Mandela, un Gandhi, un Martin Luther King, une Angela Davis, voire un Malcolm X, de tout ce galimatias à la fois lexical et conceptuel. 

Là encore, à regret. 

On rajoutera ce qui suit sur la base du raisonnement qui est celui des Décoloniaux : mais alors, quelle serait la position de ces derniers au sujet du martyre palestinien si leur bourreau n'était pas israélien mais arabes, voire musulmans ? On craint le pire : silence ? car, là encore, les bourreaux ne seraient pas les bons ? 

 

11 - On pensera, par exemple, à ces millions d'êtres humains de tous les âges, de tous les sexes (femmes prioritairement), violés, mutilés... à tous ces corps dépecés, chaque jour, par des hordes de "soldats" dans des guerres sans fin, très localisées, des guerres "mouchoir de poche" qui tuent dix civils pour un combattant, des guerres hors-normes dans leur déploiement, des guerres pour les minerais, l'eau, l'or... certes... toujours !

N'empêche ! Des guerres sans image, sans bruit qui se comptent pourtant par centaines depuis ces cinquante dernières années ; des guerres qui exposent au grand jour, dans la garantie d'une impunité totale... notre "être humain" prédateur et tortionnaire quand "tout c'qu'est mal - pour faire vraiment mal - ... c'est bon - pour faire vraiment du bien !"

Que l'on ne s'y trompe pas : ces barbares restent humains ; rien à voir avec "la bête" dans l'homme, chez l'homme ; et c'est aussi en cela qui les monstres n'existent pas.

 

12 Lien  vers Maboula Soumahoro, maîtresse de conférence et fondatrice de l'association Black History Month, spécialiste de la civilisation américaine et de la diaspora africaine.

 

13 -  Alain Finkielkraut (sur France Culture tous les samedis matin) en compagnie d'une dénommée Elisabeth Lévy... au moment de la remise du "Rapport sur les banlieues" commandé à Jean-Louis Borloo, en Avril 2018, ce qui suit : « Dans cent ans, les historiens pourront nous expliquer comment notre civilisation a investi des milliards dans son propre anéantissement. » 

Il s'agissait bien évidemment des départements dans lesquels les populations arabes, musulmanes et africaines sont numériquement dominantes mais socialement et économiquement à terre.

Même une MLP ou un Eric Zemmour n'auraient pas osé.

Les propos de cet académicien ne seront jamais dénoncés (aucune intervention des MRAP, SOS Racisme, LICRA, LDH). Leur auteur ne sera jamais poursuivi.

 

14La France n’a jamais intégré ou assimilé qui que ce soit qui ne l'ait pas déjà été ; et si le travail a pu y contribuer, toute notion d'intégration ou d'assimilation est largement relative ; relative à ce que l'uns attendent des autres, en particulier lorsque tous ces "autres" semblent de "tout autre". 

La laïcité française, l’islamophobie, l’anti-wokisme soutenus par la bourgeoisie blanche, aux revenus supérieurs, diplômés, de nos centres-villes... ne sont que le cache-sexe d’un racisme congénital et impénitent.

Nos minorités doivent s’organiser, c'est sûr ! Les cinquante dernières années ont montré que la majorité (à la fois ethnique et de classe) ne fera rien pour eux :  jamais ! Elles ne doivent donc rien attendre des autres mais tout d’elles-mêmes.

Les chances pour ces minorités de parvenir à des conditions d’existence dignes et justes (conditions pas simplement « matérielles) sont minces car il semble qu’il manque parmi elles la volonté, la détermination, la prise de conscience nécessaires à la résistance et au succès de cette résistance. Des siècles de mépris à leur égard, aujourd’hui encore dans les médias de la domination - qu’ils soient privés ou d’Etat -, leur origine culturelle et parfois leur propre culture... les ont comme disqualifiés à prétendre à une existence tout autre comparée à celle qui est la leur aujourd’hui : délégitimation, disqualification, dévalorisation, démotivation.

Les années à venir nous annoncent des gouvernements de plus en plus autoritaires (immigration subie et contraintes liées aux crises écologiques à venir et à l'épuisement des ressources - leurs conséquences économiques et sociales) à la demande de l'oligarchie nationale et trans-nationale, de la petite et moyenne bourgeoisies ( ou sous-bourgeosie) avec la complicité d’une partie des classes populaires blanches pour lesquelles la seule revanche à leur portée, la seule possibilité de rendre les coups qu’on leur assène, ont pour visage la tentation de la désignation d’un bouc émissaire plus méprisé qu'eux, plus faible encore…  un peu comme pour  le terrorisme qui est l’arme de ceux qui sont privés des ressources propres aux guerres dites symétriques et qui ne font pas toujours, voire rarement, le bon choix quant à leur cible car on n'a jamais que la cible de ses moyens.

___________________

 

Dernier ouvrage de Houria Bouteldja...

 

 

 

Après "sou(s)chien", terme longtemps utilisé par le mouvement des Indigènes de la République - terme "mal vécu" par une grande partie de l'opinion publique -, l'emploi du substantif (nom et adjectif) "beauf" n'arrange rien ; bien au contraire ! Ce terme revêt un caractère péjoratif confirmé, voire insultant ; et même si l'auteure ne reprend pas à son compte son caractère méprisant, il y a fort à parier qu'on lui demandera de s'en expliquer ad nauseam jusqu'à brouiller le contenu même de son ouvrage.

- MAUVAIS PLAN DE COM de son éditeur !

Houria Bouteldja souhaiterait s'aliéner une grande partie de la gauche et des classes populaires de souche européenne qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. 

 
     
                                     -  Les Décoloniaux
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article