Etre au monde mais sûrement pas de Ce monde !........Quinze années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs sont réunies ici. Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités.
11 Février 2023
Patients mais déterminés, les vampires de la finance et de l'épargne, fossoyeurs de l'intérêt général et mécènes des locataires de l'Elysée et de Matignon, attendent que la capitalisation fasse son entrée, par la petite porte de derrière !
Année après année, ils se rapprochent jusqu'à toucher au but.
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Passer l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, soit deux ans de plus… c’est plonger des centaines de milliers de salariés supplémentaires dans le chômage (licenciement massif des seniors à partir de 55 ans) ; plonger ces salariés dans le chômage c’est baisser mécaniquement leurs retraites… en particulier la tranche des pensions supérieures à 1200 euros car rappelons le fait suivant : les chômeurs indemnisés ou pas, ne cotisent ( et ne cotiseront) à aucune caisse de retraite.
L’économie réalisée à terme (baisse générale du niveau des pensions : but ultime de la réforme envisagée) se fait donc comme suit : un nombre croissant de candidats à la retraite seront des candidats qui ne cotisent plus (aux caisses de retraites) depuis 4 à 6 ans (puisqu’au chômage avant leur passage à la retraite) ; les entreprises s’étant débarrassées d’eux bien avant 64 ans.
Si vous ne cotisez pas (et vous ne cotiserez pas !), vos revenus (indemnités de chômage) ne sont pas pris en compte ; il s’agit alors d’années « blanches » ; seuls sont comptabilisés les « trimestres » indemnisés par Pôle-emploi.
L’augmentation du « minima retraite » (1200 euros) est alors possible : on prend à Pierre ( le chômeur candidat à la retraite qui voit sa retraite amputée de 15 à 25%) pour donner à Paul ( si ce dernier a réuni le nombre de « trimestres » requis pour un taux plein).
On l’aura compris : l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite permet de baisser le niveau de toutes les pensions supérieures à 1200euro brut.
Quant à l’argument « On vit plus longtemps, aussi doit-on travailler d’autant »… on ne peut que déplorer cette idéologie - fruit d’un libéralisme économique de négriers auditeurs-groupie retraités de BFM-business ( non concernés par cette réforme) - qui veut que le salarié ne doit en aucun cas partir à la retraite en bonne santé ; en aucun cas doit-on « entretenir » toute une population oisive des années durant.
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Les Borne, Castex et autres Macron ne sont que des exécutants…
Sans doute se croient-ils « mèche et flamme » alors qu’ils ne sont qu’une tâche brunâtre au plafond : de la suie.
Un Castex exécutera la casse hospitalière il y a dix ans, Borne celle de l’indemnisation du Chômage et des retraites…
Soyez assurés que les Borne, les Castex, les Macron sont de l’étoffe de ceux qui vous exécuteront sans sourciller fiers du devoir accompli, d’autant plus que les grandes catastrophes humaines sont aussi faites de ce désir de servir… servir encore et toujours !
Dans ce désir qui est le leur, désir irrépressible de servir coûte que coûte, il y a bien quelque chose de sale et d’indigne ; désir qui cache une personnalité qui, faute de pouvoir dominer (étant exclus des cercles de la domination en tant qu’acteurs), se contente d’être l’instrument de décisions et d’actions qui n’ont aucune considération pour les conséquences des tâches à exécuter… car ces gens-là ne se retournent jamais sur leurs actes.
Aussi, malheur à ceux qui se destinent à servir et à obéir !
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Nombre de commentateurs peinent à comprendre (ou feignent) l’obstination d’un Macron à propos de la réforme des retraites qui a but unique but la baisse des pensions supérieures à 1200euros ; un Macron qui déclarait voilà trois ans que tout allongement de la « l’âge légal de départ » était une absurdité étant donné le taux de chômage chez les plus de 55 ans.
Tous semblent oublier (ou feignent) que Macron joue là sa crédibilité en tant qu’employé de l’oligarchie mondiale à propos de sa capacité à imposer une réforme, une mesure , une directive aussi impopulaires qu’injustes ; plus grave encore : que Macron ne sait pas se donner les moyens d’obéir à ceux qui l’ont « sponsorisé » (lesquels n'aiment pas qu'on les roule dans la farine) ni de commander qui que ce soit (comme chacun sait : pour être autorisé à commander il faut avoir longtemps obéi ; tout en gardant à l'esprit que l'on ne cesse jamais d'obéir finalement).
« Penser Macron » à l’échelle de ce quinquennat et de sa fonction de Président… c’est vraiment faire preuve d’une myopie qui dévoile un manque total d’envergure en tant qu’analyste politique ; c’est sombrer dans une sorte de « provincialisme » d’une naïveté confondante.
Car enfin, quelle sera la langue des futurs employeurs de Macron dans les 25 prochaines années ? Le français ? Le russe ? Le chinois ? Le turc ? L’iranien ? ou bien plutôt l’anglo-américain, la langue du néo-capitalisme ou du capitalisme néo-libéral ! La langue de la banque, la langue de Wall-street et de la City, la langue des milliardaires, des multinationales et de leurs « garçons de course » à la tête d’ Institutions internationales qui ne sont que les relais de leurs intérêts à tous ?
Avec cette réforme, Macron joue donc son avenir professionnel ; un avenir assis sur un « strapontin » ou bien un avenir monté « en chaire »… ? D’autant plus que… patients mais déterminés, les vampires de la finance et de l'épargne, les marchés financiers de la dette des Etats, fossoyeurs de l'intérêt général et mécènes des locataires des lieux symboliques de la représentation du pouvoir en ce qui concerne la plupart des Etats de l'U.E (l'Elysée pour la France), attendent que la capitalisation fasse son entrée, par la petite porte de derrière !
Année après année, ils se rapprochent jusqu'à toucher au but.
Les Macron de ce monde ne peuvent espérer prospérer dans la carrière que sur le dos de tous ceux dont ils piétinent sans état d’âme les chances d’une existence meilleure.
D’autant plus que… patients mais déterminés, les vampires de la finance et de l'épargne, les marchés financiers de la dette des Etats, fossoyeurs de l'intérêt général et mécènes des locataires de l'Elysée et de Matignon, attendent que la capitalisation fasse son entrée, par la petite porte de derrière !
Année après année, ils se rapprochent jusqu'à toucher au but.
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Réforme des retraites : 30% de la population, majoritairement retraitée, en faveur de la réforme !
C’est ça, être vieux et retraités ! C’est vouloir que ceux qui ne le sont pas (vieux et retraités) en bavent – les Jeunes en particulier.
C'est bien en cela que la vieillesse est un vrai naufrage moral principalement.
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Difficile de ne pas noter ce qui suit :
Seuls ceux qui ne sont pas concernés par cette réforme des retraites la soutiennent : la bourgeoisie, celle retraitée en particulier ; ceux qui comptent déjà sur une retraite plus que confortable ; et enfin ceux qui savent qu'il n'y a pas de carrière dans les médias pour ceux qui critiqueraient ouvertement cette réforme (journalistes et éditorialistes).
On ne manquera pas de noter que seuls ceux qui sont concernés par cette réforme ne la soutiennent pas qu’ils soient cadres, employés ou ouvriers.
Qui est le mieux placé pour juger du bien-fondé de cette réforme ? Celui qu’elle ne concerne pas ou celui qui sera directement impacté ?
Qui est le mieux à même de juger qui sortira gagnant de cette réforme ? Celui qu’elle ne concerne pas ou bien celui qu’elle concerne ?
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A propos des séniors...
Avec le prolongement de l'âge légal de départ à la retraite, à terme, les dites "25 meilleures années" (base de calcul des retraites) ne concerneront pas les années de salaires de fin de carrière qui sont généralement les plus élevées ( ancienneté ; promotion ; évolution interne) puisque les fins de carrière seront vécues chez Pôle-emploi ( ce qui est déjà le cas aujourd'hui) ; pour ne rien dire d'un environnement économique où toutes les "carrières" seront en dents de scie (précarité accrue) pour toutes les années à venir.
Le but de cette réforme c'est bien de baisser toutes les pensions supérieures à 1200 euros brut ; pour preuve, le fait que cette réforme permet comme par enchantement ( et alors qu'il est question de limiter les dépenses) de hisser les pensions les plus faibles jusqu'à ce montant.
Ou bien alors, est-il question de dépenser plus pour les retraites ? La Commission européenne, les marchés financiers ainsi que le MEDEF apprécieront.
L'espérance de vie stagne depuis vingt ans (d'autant plus que... penser que dans 100 ans, l'on vivra en moyenne jusqu'à 120 ans... est grotesque !). Cette espérance baisse aux USA. Fatalement elle baissera en Europe aussi.
En France, classe populaire et petite classe moyenne décèdent entre 6 et 8 ans avant les classes supérieures. De plus, on vit en bonne santé jusqu'à 63 ans.... seulement !
Cette réforme réclamée à cor et à cri par l'U.E implique aussi (implicitement... comme par inadvertance) de faire en sorte que les salariés (classes populaires et petites classes moyennes) ne partent en aucun cas à la retraite, en bonne santé.
Ils ne vieilliront pas au travail ces séniors, qu'ils soient en emploi ou pas, faute d'être physiquement à même de le faire ; ils prendront leur retraite avant l'heure ; d'où la baisse générale de ces retraites dans les décennies à venir...
Les Fonds de pension prendront le relais chez ceux qui pourront y recourir.
Gardons à l'esprit ce qui suit : aucune carrière politique ne s'en trouvera menacée sur le long terme ; bien au contraire : servir les intérêts de la finance vous destine aux plus hautes fonctions.