30 Novembre 2023
Bilan UN au 18 octobre des morts palestiniens suite aux bombardements de GAZA par l’Etat d’Israël : 15 000 morts – on ignore le nombre de victimes sous les décombres ; 40% de ces décès concernent les enfants.
15000 morts : rapportés à la population française, l’on parle de 450 000 morts.
La trêve touchant à sa fin, d’aucuns, dans les médias, (on pensera aux médias de la droite et de l’extrême droite en particulier – Figaro, Marianne, JDD, Valeurs actuelles, Causeur, C-News) appellent déjà à la reprise au plus vite des bombardements…
Notons en passant ceci : plus ce personnel des médias est jeune, plus il en redemande... Les Eugénie Bastié, les Geoffroy Lejeune... impitoyables...
Aussi, à propos de tous ces thuriféraires de populations à trucider, la réflexion suivante semble s’imposer à propos de cette "banalité du mal", telle que définie par Hannah Arendt alors témoin du procès de « Eichmann à Jérusalem » en 1961 – banalité de la nécessité de ce mal qui n’est jamais reconnu comme tel par ceux qui servent, encouragent, soutiennent cette nécessité…bien évidemment.
A ce sujet, grande est la tentation de rappeler ceci : « Il n’y a pas de monstres ; il n’y a que des salauds… » ou plus "banal" encore… « … il n’y a que des intérêts qu’il faut servir, des ordres auxquels on se doit d'obéir si l’on souhaite garder sa place, son rang, prospérer dans la carrière » ; d’aucuns diront : «... si l’on souhaite persévérer dans son être au monde » : standing, confort, reconnaissance, sécurité.
P. Bruegel : Triomphe de la mort (fragment) -1563
La facilité avec laquelle ces intervenants des médias, de la jeune génération en particulier, souhaitent confier des milliers de civils, hommes, femmes et enfants aux bons soins de la Grande Faucheuse a de quoi en inquiéter plus d'un, plus d'une.
On l'aura compris : pour ce petit monde des médias influents qui aura toujours besoin des crimes des autres, jusqu’à les souhaiter, pour justifier les leurs, qui plus est au centuple, le rapport de force leur étant ultra-favorable…
Pour ces derniers donc … des millions d’êtres humains peuvent passer à la trappe au nom de cet impératif à la fois d’un matérialisme et d’un rationalisme redoutables cultivé par un personnel sûr de son fait : "Il faut frapper, trucider, détruire, annihiler...".
Nul n’est innocent qu’il soit né ou à naître ; le châtiment ne doit épargner personne.
D’une pierre deux coups dans le contexte de la population palestinienne de Palestine : tuer la vie et continuer de dévitaliser de toute idée de résistance.
« Banalité du mal et de sa nécessité... nécessité de ce mal »… transposée à Gaza, c'est la résolution suivante qui s'exprime alors : sans sourciller, il sera question de souhaiter, de soutenir l'idée qui consiste à passer des milliers d'enfants palestiniens de vie à trépas ; soutenir cette nécessité, tranquillement, sans haine – plus de six mille enfants en quelques semaines : estimation confirmée par l’UNICEF et les ONG de GAZA.
Le personnel des médias certes ! Mais n'oublions surtout pas les leaders de la communauté juive de France ( les Finkielkraut, Lellouche, Zemmour, E. Lévy, G.W Goldnadel et combien d'autres encore...) car, en ce qui concerne ces thuriféraires de la reprise des bombardements sur Gaza, force est de constater que ces derniers n’ont donc rien compris de ce qu’ils croient avoir appris tout auréolés qu’ils sont du martyre de ceux qui les ont précédés.
Pour cette raison, face à leur intransigeance à tous, confrontés à cette in-humanité sereine qui est la leur... on devra dorénavant interdire à toute descendance de se draper dans le vécu de leurs ascendants ; et plus encore si ce vécu s’est avéré traumatique ; vécu qui justifierait alors toute action d'ordre criminel et génocidaire : un prêté pour un rendu.
Là encore, une conclusion s'impose : l'être humain n'a qu'une hâte... embrasser le sort d'une victime pour mieux endosser l'habit du bourreau ; sa vraie vocation finalement si l'histoire nous est d'un enseignement quelconque car la victime finit toujours par jalouser son tortionnaire : sa force, son droit au-delà du droit, son impunité gigantesque...
Et là, on retrouve cette banalité telle que définie par Hannah Arendt en 1961 à Jérusalem à propos d'événements liés à la Seconde guerre mondiale.
Depuis... rien à faire donc : Vietnam, Gaza... le monde ne change pas. Jamais.
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Que l'on ne s'y trompe pas...
La finalité des bombardements sur Gaza et de l’intervention armée n’est pas la neutralisation du Hamas mais bien plutôt celle de toute la population de Gaza et par ricochet, celle de la Cisjordanie occupée ; d’où les bombardements des civils sans discrimination.
Tuer tout espoir parmi les Palestiniens ; tout espoir d’obtenir gain de cause un jour ; les tétaniser ; les figer dans leur condition ; tuer toute tentative future de reconquête de quoi que ce soit : droits, dignité, territoire… ; tuer toute idée de résistance ; les dévitaliser humainement, physiquement, psychologiquement ; tel est le but ultime de ces bombardements : statu quo ; retour au silence ; silence de mort à propos de ce qui leur serait encore possible d’espérer obtenir. Mort sociale et psychique…
Un seul message leur est adressé : "Vous n’existez plus ; vous n’êtes plus capables d’aucune action de résistance ; vous n’avez plus rien à attendre. Quant à nous… on compte bien continuer de violer vos droits, votre terre, vos foyers et de voler vos vies et celles de vos marmots haïssables ! Le genre humain palestinien... on s'en fout et contre-fout ! On ne lui doit rien ! On ne doit rien à personne ! Jamais !".
N'en doutons pas un instant : ce message s'adresse aussi à toute la communauté internationale.
Pour prolonger, cliquez : GAZA 2023