16 Janvier 2025
Une célébration tout au long de l'année 2025
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Rédigé en Janvier 2016
Pierre Boulez (1925-2016), compositeur, chef d'orchestre, théoricien, administrateur...
Homme de la Renaissance, homme total, multidimentionnel - fils d'un industriel de Montbrison -, comment devient-on Pierre Boulez ?
Que l'on ne s'y trompe pas : une puissance de travail hors norme, une oreillehttps://www.ircam.fr/ la meilleure de sa génération, esthète de l'excellence, Pierre Boulez, son oeuvre inouïe et son action toujours novatrice sur son environnement de travail et de création, appartiennent bel et bien à l'Art moderne - Klee, Char, Mallarmé, Debussy, Webern ; cet Art moderne qui n'a jamais cessé d'interroger la Tradition car, a contrario, la vacuité de l'art contemporain n'aurait jamais pu retenir son attention.
Pierre Boulez à l'Auditorium du Louvre le 19 novembre 2008
et nous avec lui !
Et l'on n'a pas voulu le laisser partir !
Quoi de plus normal que ce soir-là on ait eu autant de mal à le laisser partir... puisque comme compositeur (1), théoricien (son ouvrage Penser la musique aujourd'hui), pédagogue - il a formé des dizaines d'instrumentistes et de chefs d'orchestre -, administrateur (fondateur de l'IRCAM) et chef d'orchestre, Pierre Boulez a écrit une des plus belles pages de la musique de la seconde moitié du XXè siècle... voire la plus belle.
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Dans une discipline donnée, un pays produit un seul homme par génération (dans le meilleur des cas), de la trempe de Pierre Boulez ; il faut remonter à Hector Berlioz (lui aussi compositeur, chef d'orchestre et théoricien novateur - orchestration et nouvelle forme musicale dont Wagner lui sera redevable historiquement) pour re-trouver un tel accomplissement individuel et un tel achèvement maintenant historique.
1 - On mentionnera en priorité les pièces suivantes : Le marteau sans maître, Pli selon Pli, Rituel, Eclats, Dérive et Répons.
"Il m'est de plus en plus apparu au fur et à mesure de ma propre évolution qu'une certaine forme de modernité consistait à abolir la frontière entre l'inachevé et le fini, que l'oeuvre ne pouvait être d'une certaine façon, que fragment d'un grand oeuvre imaginaire, virtuel, dont nous ne connaîtrions ni l'origine ni la fin."
(Pierre Boulez : note d'intention extraite d'Oeuvre : Fragment, éditions Gallimard - Musée du Louvre)