Dino Scala, procès du violeur en série dit "de la Sambre" - le questionnement suivant s'impose :

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Billet rédigé en Juillet 2022

Arrêté en février 2018, ce violeur en série, marié et père de famille, sévira trente années durant dans un rayon de quelques kilomètres autour de son domicile et celui de ses victimes qui se comptent par dizaines.

Si l’on garde à l’esprit qu'il ne s'est pas agi d'un prédateur solitaire, sans attaches et insaisissable (qui aurait sévi sur Montpellier, Lille, Brest, Strasbourg) comment alors ne pas souhaiter qu’une enquête soit diligentée dans les meilleurs délais à propos de l’impunité dont a pu jouir, durant si longtemps, ce violeur en série dont on a très certainement sous-évalué les crimes étant donné le fait que la majorité des viols ne sont pas déclarés ?

Comment ne pas se soucier de comprendre les dysfonctionnements qui ont permis à ce violeur d’agir en toute quiétude 30 années durant ?

Rivalité entre les hommes et les services, incompétence, désintérêt (quand on sait comment sont accueillies les femmes qui désirent déclarer un viol auprès des forces de police), je-m'en-foutisme, appropriations et rétentions d’informations pour motivations de type égoïstique (« T’occupe ! C’est mon affaire et seulement la mienne ! »), recoupement médiocre des faits et des données s'y rattachant, mauvaise transmission des dossiers et des pouvoirs (pensons aux multiples départs à la retraite de tout un personnel sur une si longue période)…

Et puis enfin, car il faut bien le mentionner (l’alcoolisme parmi les forces de police et de gendarmerie est un véritable fléau ; des centaines d’études et d'articles de presse l’attestent) combien d’entre eux seraient capables de présenter un éthylotest positif ( et combien de négatifs ?) à 3 heures de l’après-midi ? Combien ?

Aussi, dans quelles dispositions et avec quelles facultés enquêtent-ils tous en lien direct avec le fléau mentionné, que ce soit à propos de cette affaire ou de tout autre affaire… mais celle-là en particulier : celle du violeur en série nommé Dino Scala ?

Nul doute, à ces questions des réponses s'imposent. 

Mais alors, qui les exigera ? Les parties civiles ? Les services internes à la police ? La loi ? Nos députés ?  L'opinion publique ? 

Doit-on redouter le pire : le silence ? 

Seul le quotidien Libération titrera : "... Trente années d'enquête bâclée"

Il est vrai qu'il ne s'agissait "que" de viols ; les victimes n'étaient "que" des femmes ; femmes du quotidien, anonymes, sans pouvoir, sans poids d'un point de vue social.

Dans le cas contraire... s'il s'était agi de l'épouse, de l'enfant d'un notable... 

Pour paraphraser La Fontaine, on conclura par cette formule : selon la victime - notable ou bien "simple citoyenne" - les enquêteurs déploieront tous les moyens ou bien aucun.