Overblog Tous les blogs Top blogs Politique Tous les blogs Politique
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Près de 20 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs ; durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous ! Pour tout contact : uleski@yahoo.fr

Publicité

Houellebecq ou la revanche de la laideur sur le culte de la beauté

 

                  Houellebecq par-ci, Houellebecq par-là ! 

                  Une question s'impose : pourquoi Houellebecq ? Pourquoi fallait-il, pourquoi faut-il, que ce soit Houellebecq ?

Question et réponse que l'on doit plus à la personnalité de Houellebecq qu'à ses écrits. Question d'une importance non négligeable car riche en enseignements quant à notre époque. Pour sûr !

Comme quoi, avec Houellebecq... on n'a pas tout perdu. 

 

***

 

                Si, comme auteur, Houellebecq a bien "rencontré son époque" ; et si Houellebecq est cette époque en particulier du point de vue de son statut et rayonnement national et international… il n'est pas pour autant ce qu'on peut appeler un "grand auteur" : privé de style car il n'y a chez lui aucun travail sur la langue (il ne connaît qu'un mot pour "fellation"... c'est… fellation justement), sans profondeur ni perspective (il ne travaille pas les sujets qu'il prétend traiter ; paresse et facilité donc)... notez qu'à chaque fois qu'il prend la parole, il confirme cette absence et de style et de profondeur ; absence de travail, de recherche ; absence de complexité dans l'analyse ; complexité pourtant garante de nuances et de vérités.

Il y a chez Houellebecq une écriture et une thématique qui relèvent du roman-photos des années 60 ainsi que d'un journalisme de reportage à la manière de... "Envoyé spécial" dans la forme et le ton (sur le fond, c'est autre chose car rappelons une nouvelle fois que Houellebecq ne travaille pas ses sujets). 

Et si Houellebecq ose tout... (c'est à cela qu'on reconnaît les...) et s'il fait parler les femmes, sait-il seulement qu'aucune femme ne parle comme lui, qu'aucune femme ne pense comme lui ? 

Que l’on ne s’y trompe pas : anti-intellectuel forcené, Houellebecq, gros bourrin (il est dit qu'il est interdit des champs de course), Houellebecq c’est à la fois l’anti-Proust et l’anti-Céline ; ce qui lui laisse donc peu de chance d’être un écrivain important capable de trouer le cul à la postérité car, pensez donc ! en toute logique, l'époque étant ce qu'elle est... Proust aurait dû être oublié et Céline… demeuré innommable. Or, il n'en sera rien.

 

              Dans les faits… Houellebecq, auteur à l'emporte-pièce… c'est l'écume de la littérature ; et pendant sa pause, le café du commerce ; ce n’est ni la vague ni la marée montante ou descendante ; sûrement pas un tsunami ! pas même le ressac puisque ses écrits ne butent sur aucun obstacle ; excepté des moulins à vent et des portes ouvertes en grand (genre : "Mieux vaut être riche, jeune et beau si l'on veut mettre dans son lit de belles nanas que pauvre, vieux et moche").

Houellebecq, c'est tout bonnement et finalement, une flaque d'eau, figée, qui attend le soleil, ses rayons, sa chaleur... pour une évaporation qui tarde à venir. Sans doute doit-il, néanmoins, et chaque jour, prier qu'il pleuve ; et là encore, il ne saurait être question d'un déluge ; une ondée suffira d'autant plus que… pour un Houellebecq, à chaque jour suffit sa peine ; en particulier, toute la peine qu'il ne prendra jamais pour servir LA LITTERATURE.

                                                                                  

***

 

                  « Deformed, unfinished, since I cannot prove to be a lover, I am determined to prove a villain”

“Richard III” de l'écriture… Houellebecq ne peut pas cacher sa laideur (physique ; et comme par ricochet... laideur intérieure), contrairement à tous les beaux monstres séducteurs narcissiques impénitents  ; ses lecteurs ne s’y sont pas trompés ; lecteurs-groupies… au masculin, majoritairement.

Aussi, pour tous ses lecteurs qui, soit dit en passant, ne supportent pas la moindre critique adressée à leur maître - maître à détester tout ce qu'ils ne seront jamais car les lecteurs de Houellebecq sont agressifs et bornés -, Houellebecq incarne la revanche de la laideur sur le culte de la beauté qu'elle soit féminine ou masculine ; qu'elle soit physique ou morale ; laideur qui condamne tout lecteur de Houellebecq à ne "séduire" qu'une femme aussi laide que ce lecteur, voire... plus laide encore… laide au féminin donc… puisque... on ne pourra pas ne pas l'avoir compris : l'homosexualité n'est pas une option chez tous ces lecteurs (remarquez, ils n'auraient pas plus de succès chez les homos qui vouent un culte à la beauté... celle du corps et de ses muscles en particulier, que chez les femmes hétéros !).

Reconnaissons en toute bonne foi que Houellebecq n'était pas destiné à tenir en estime la gent féminine. Enfant d'une mère qu'il a jugée très tôt  indigne - mère jean-foutre soixante-huitarde ; femme pourtant la plus importante de sa vie car ce sont nos pères et nos mères qui nous "forment" ; nul doute, c'est bien là l'origine du problème de l'auteur - Houellebecq n'a jamais pu se résoudre à mettre dans son lit des femmes "moches" et alors qu'il ne pouvait aucunement prétendre séduire les autres faute d'attributs physiques et matériels adéquats car longtemps Houellebecq aura été (avant que la tune ne commence à rentrer) le consommateur sans un rond qui ne se consolera jamais d'être dans l'impossibilité de consommer "riche et prospère" sans penser toutefois à remettre en cause son désir de consommation effrénée et la cible de cette consommation.  Ce qui l'aurait pourtant bien soulagé. 

Irraisonnable, irréaliste, séduit par un "Tout est permis" trompeur comme le soleil du monde nom, Houellebecq ne connaissait pas l'oeuvre d'un Glouscard pour lequel "Si tout est permis... rien n'est possible au plus grand nombre". Rien de scandaleuse en soi cette vérité car c'est bien dans l'ordre des choses, et ce de tout temps. 

Houellebecq convoitait les restaurants étoilés du guide Michelin ; son physique ne lui a ouvert l'accès qu'aux soupes populaires. Houellebecq incarne donc le mal qu'il prétend dénoncer tout comme ses lecteurs d'autant plus qu'il ne s'en est jamais remis de sa laideur et de cette mère indigne ; deux boulets qu'il traine sans espoir de pouvoir s'en libérer. D'où son oeuvre. 

Non, le capitalisme et le féminisme n'ont pas tué l'amour ! Ils ont tué concomitamment la résignation : un autre monde est possible pour les femmes ; une autre condition féminine peut être enfin envisagée puisque la spécificité de cette condition et la nécessité d'en sortir existent bel et bien.

Certes, le capitalisme a tué la famille (entre autres meurtres et assassinats) mais pas l'amour ! d'autant plus que le capitalisme c'est aussi le mouvement - ascendant -, le changement : ascension d'un côté ; déchéance de l'autre - le balancier : au centre, à heure juste, on trouvera sa pérennité ; increvable il est. Nuance donc. 

Que l'on rappelle à Houellebecq que les femmes savent encore aimer ; les moches surtout ; elles ne demandent que ça ; et les hommes aussi... même et surtout sans attraits ; les couples savent encore durer ; il y a encore de nombreux hommes et de nombreuses femmes capables de se soutenir dans l'adversité ; il suffit simplement de ne pas se tromper ni de chaussure ni de pieds ni de couvercle ni de bocal : les Gilets jaunes en couple, mari et femme présents ensemble sur les lieux qui les ont vus grandir devant nos yeux, qui les ont vus prendre des coups aussi, l'ont rappelé à tous les aigris de la trempe d'un Houellebecq.  

Piégés, ils le sont tous ces lecteurs-groupies indissociables de leur auteur qui n'ont sans doute pas mis une femme dans leur lit depuis des lustres - en effet, le lecteur-groupie de Houellebecq est célibataire (divorcé ou non), vieux (avant l'âge), sans le sou, moche (physiquement et moralement car plutôt enclin au racisme et à la haine envers une gauche humaniste ainsi qu'à l'endroit de toute idée de compassion pour l'autre, et plus encore s'il est tout autre) puis misogyne par voie de conséquence... en autres conséquences ; et elles sont nombreuses.

De la société de séduction, ils en crèvent car, de la séduction, ils n'en reconnaissent que le beau... ce beau qui leur est inaccessible ; ils confondent "la représentation du réel" avec le réel ; erreur fatale ; Philippe Muray la commettra aussi !

Rappelons à tout ce petit monde que le beau c'est l'authenticité d'un rapport, d'un sentiment, d'une ambition fraternelle ; rien à voir avec une campagne publicitaire autour d'un produit dont il nous est donné à penser que l'on ne saurait se passer sans se considérer rejeté, exclu, paria... minable car inadapté. 

Pas de sortie possible par le haut pour ces lecteurs donc ni pour leur auteur gourou ; reste alors le bas... celui du bas du ventre, la boucle bouclée, puisqu'auprès de leur auteur favori ils y auront trouvé une laideur d'une nature viscérale mais couverte néanmoins de succès (notoriété de Houellebecq à l'étranger et réussite commerciale) - et puis sans doute aussi, l’odeur qui va avec, entre deux déjections irrépressibles -, car c'est leur laideur à tous autant qu'il soit possible de l 'être (à l’origine de leur misogynie et de leur agressivité - voire... de leur violence), qui les unit et les réunit tous (club français du livre houellebecquien)…

         … autour du plus laid d'entre eux, inconsolables ?

             Rien n'est moins improbable. 

_______________

 

Pour prolonger : Houellebecq, le Forrest Gump de la littérature
 

Publicité
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article