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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Jean Yanne : fraternel et inconsolable

 

               Nombreux nous sommes à vouer un culte à la filmographie de Jean Yanne en tant que réalisateur ; filmographie aujourd'hui oubliée par les critiques de cinéma et les diffuseurs. A regret.

On évoquera en particulier son film le plus subversif (et le mieux pensé et argumenté) - film à thèse - (comme tous ses films) "Moi y'en a vouloir des sous" qui n'est plus disponible à la vente, hélas !

Dans " Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" ... Jean Yanne met les deux pieds dans le plat ; les médias dominants ne changeront pas ; ils seront ce qu'ils étaient alors et le demeureront pour l'éternité.

Jean Yanne n'avait pas prévu Internet néanmoins (comme quoi le monde n'est pas si mal fait finalement !).

Internet c'est toute la mémoire du monde - celle d'il y a cinq minutes ou bien celle d'il y a trois millions d'années ; c'est aussi une porte ; pour nombre d'entre nous... à la fois "porte de sortie" des médias dominants et "porte d'entrée" vers une autre conception de l'information : une information sans patron ( Etat ou patrons milliardaires) ni annonceur ni carrière ; une information qui n'a qu'un souci : répondre à la question suivante - qui fait quoi, à qui, où, comment, pourquoi et pour le compte de qui.

 

           A propos de l'automobile - phénomène civilisationnel - et de son culte qui culmine dans les années 70, Jean Yanne a dit des choses importantes ; il a compris à quel point l'automobile s'impose sur votre mental, sur votre relation à l'autre, sur toute une culture de la convivialité et de la tolérance jusqu'à la détruire ; il a aussi fait le lien entre l'automobile et les instincts suicidaires de nombre de ses contemporains.... ce désir de mort de soi... ainsi que l’automobile en tant que marqueur social et psychologique (elle est le moi et ses deux instances : le sur-moi et le ça) : "Je suis l'auto que je conduis. Attenter à mon auto c'est attenter à ma personne ! Gare aux représailles !"

Visionnaire... pour sûr !

 

              Dans les années 90, exilé sur la côte Ouest des USA, il a semblé désabusé : le fait que le monde qu'il n'a pas cessé de dénoncer en tant que réalisateur, que ce monde-là ait définitivement triomphé, il semble avoir été incapable de s'en résigner... de s'en faire une raison de ne pas désespérer tout à fait. D'où son désabusement et ce bien qu'il soit resté fraternel car... ne nous y trompons pas : toute son oeuvre consacre la fraternité.

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