Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Le cinéma de Jean-Pierre Melville : un cinéma du manque... de tout

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cinéma de Jean-Pierre Melville (1917-1973) qui prend pour sujet le « Milieu » -  flics et voyous -, paraît, au fil des ans - diffusion après diffusion -  à la fois creux et lourdingue ; un peu comme le chapeau (Stetson) et les lunettes aux verres fumés (Ray-Ban) du réalisateur...

D'autant plus que la plus grande faiblesse du cinéma de Melville sont ses dialogues en forme d'aphorismes qui se voudraient des théories sur ce qu’est ou serait l’Homme ; théories verbeuses et fumeuses.

D'autre part, il y a chez Melville un machisme que l'on jugera inconscient ; le pire qui soit donc : celui qui s’ignore ; notons au passage et comme un fait exprès… que les femmes n’occupent qu’un strapontin dans son cinéma ( il ne sait pas quoi faire d'une femme pour peu qu'elle soit dans son scénario) ; il est donc question de machisme… d’homme à homme (un peu dans le genre de "celui qui aurait la plus grosse"); là encore, on retrouve une épaisseur qui ressemble fort à une boursouflure d’autant plus que les personnages de Melville ne sont « bien » qu’entre hommes - assurément ! - à s’admirer, à se trahir, à s’entretuer… mais jamais, au grand jamais, pour un jupon ; celui d’une femme en l’occurrence.

Couillu mais stérile, dans les faits, le cinéma de Melville manque de tout ; en cela, son cinéma est bien un "cinéma du manque" : manque de finesse, manque de culture, manque d’intelligence, manque de vécu ; d’où son caractère inauthentique et factice ; rien n’y est vrai, alors que le cinéma qui importe vraiment a toujours quelque chose à voir avec la vérité ; vérité de ce qui est ; vérité de ce que nous sommes tout en ne l’étant pas vraiment puisque… avec l’Homme, il s’agit toujours d’autre chose ; autre chose et autre part et puis ailleurs aussi.

Quitte à mettre en scène le "Milieu" et ses gangsters... en liberté ou bien incarcérés... un film comme «  Le trou » (Jacques Becker), « Un condamné à mort s’est échappé » (R. Bresson), "Roberto Succo" (C. Kahn), "La mentale" (M. Boursinhac) sont bien plus riches, plus complexes, plus proches de la vérité qu’aucun film de Melville ; tellement plus authentiques et pertinents ! Et si… comme nos critiques de cinéma l’affirment, Melville voue un culte au film noir américain… force est de constater qu’il n’a rien compris à ce cinéma-là ; à ce point squelettique qu’il semble n’en avoir extrait que la caricature (involontaire soit dit en passant ; ce qui n’arrange rien) d’un mimétisme et maniérisme franchement pathétiques.

 

            La question est maintenant la suivante : pourquoi la critique française refuse-t-elle toutes ces évidences à propos du cinéma de Melville ? Même si cette question est loin d’être la plus importante car la réponse s'invite sans difficulté : le courage n’est pas ce qui caractérise cette critique qui fait preuve de la même lâcheté à propos de Clint Eastwood et de Scorsese dont le cinéma ne cesse finalement de lorgner du côté du tiroir-caisse ; les deux réalisateurs les plus sur-évalués de cette même critique... française de surcroît.  

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article