Du wokisme et de l’anti-wokisme : thèse et anti-thèse

1962… et années suivantes

Fin de la guerre d’Algérie ; exfiltration d’une minorité de harkis qui seront alors parqués dans des camps ; expatriation des Juifs d’Afrique du Nord ; retour à la Maison mère des colons européens…

Premières négociations avec nos anciennes colonies à propos d’un recours massif à une main d’œuvre destinée à l’industrie de l’automobile, les Houillères, puis le bâtiment et plus tard… les Services…

France des foyers Sonacotra, bidons-ville de Nanterre et d’ailleurs, regroupement familiale à la demande des grands acteurs du BTP ;  familles parquées à la périphérie des villes ; première articulation d’une politique d’Apartheid pratiquée par les Offices d’HLM avec la complicité des Maires et de leurs électeurs…

La police sera chargée de leur rappeler à tous d’où ils viennent et pour quoi ; chargée aussi de faire comprendre et de rappeler à ces populations ce qui suit : si on a besoin d’elles, en aucun cas les avons-nous acceptées car, si cette France-là, majoritaire, n’a pas voulu du communautarisme… elle a plébiscité les ghettos  de millions d’êtres humains - hommes, femmes et enfants - appelés pourtant à devenir nos compatriotes : ne jamais les rencontrer, les côtoyer, les connaître… tel a été son souci majeur.

Le décor est donc maintenant planté.

2023…

            Né aux USA dans le cadre des luttes  pour les droits civiques dans un contexte de ségrégation et de discriminations, on ne peut pas ne pas remarquer à quel point c’est tout aussi facile de soutenir le wokisme que de le condamner… à ceci près : ce ne sont pas les mêmes qui le soutiennent ; les mêmes  qui le condamnent.

Certes, l’anti-wokisme demeure sans doute plus riche en enseignements que le soutien au wokisme car l’anti-wokisme cultivé par toute une catégorie d’individus pour lesquels « hier, c’était mieux ! » - Tellement mieux pour eux -, ne cesse de nous proposer majoritairement des adeptes de la négation des discriminations et du caractère essentiellement raciste et criminel du colonialisme et de l’impérialisme ; des militants d’un monde tel qu’il a été et tel qu’ils souhaiteraient que jamais il ne change ; avec l’anti-wokisme, il est donc question de valider tous les manquements, tous les mensonges par omission, tous les rejets et autres situations de relégation savamment et perfidement pensées et actées à partir des années 60.

Anti-féminisme, anti-syndicalisme en particulier cégétiste, islamophobie (nouveau visage du racisme), anti-écologisme, accusation diffamatoire d’islamo-gauchiste… cet anti-wokisme est pratiqué par les acteurs de ce qu’il est convenu de nommer « la réaction » et leurs agents et commis-voyageurs et autres garçons de course parasitaires, salariés des médias marqués à droite, à l’extrême droite et à l’ultra-droite (du Figaro au mensuel Causeur en passant par Atlantico, l’Opinion, Marianne, le Parisien, Sud-radio, le JDD, Valeurs actuelles ; C-news en tête en termes d’audience ; C-News, un média sans journaliste, animé principalement par des thuriféraires de la cause patronale à la sauce Bolloré, du RN et d’une police proche de l’extrême droite ; des carriéristes à la petite semaine (principalement des animatrices) ainsi que des « éditorialistes » oisifs, sans emploi et sans compétence, et quelques retraités désoeuvrés.

Vous avez oublié d’où nous venons  tous ? Ecoutez donc un forcené anti-woke car ce forcené-là c’est la France des années 60… des ratonnades dans les commissariats - une matraque dans le cul  (merci de vous reporter au journal Libération des années 70 ; rubrique : faits divers) -, la France des femmes battues et abusées (tous  les anti-woke soutiennent les Depardieu prédateurs sexuels), la France de la dévastation de notre environnement, la France d’une alliance police-justice entièrement dédiée à « casser la gueule » hier aux gauchistes et aux Arabes… aujourd'hui aux écologistes activistes et aux Musulmans qui demeurent, titulaires ou nom d'une carte d'identité française, des Arabes à jamais, de tout temps, en tous lieux.

Ce qui devrait nous rassurer néanmoins c’est le fait suivant : on ne  connaît pas un seul authentique militant de gauche – pour rappel : un militant qui a placé au centre de son engagement la condamnation et lutte contre le colonialisme, le nationalisme, le racisme et l’impérialisme ainsi que le soutien aux luttes féministes et écologistes –  qui soit critique à l’égard du wokisme.

On est donc bien tranquilles tout en restant vigilants.

Et pour finir, si l’on s’autorisait un dernier raisonnement… par l’absurde cette fois-ci... les thuriféraires de l’anti-wokisme ne sont pas loin de penser que Martin Luther King était « le plus grand raciste anti-blanc » de l’histoire du racisme.

C’est vous dire ; c’est tout dire.

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Pour prolonger, cliquez  : L'anti-wokisme, la novlangue du racisme