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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Venezuela : quand la bourgeoisie ne renonce jamais

 

L'opposition au Président Madura


Leopoldo Lopez : diplômé de Princeton et de Harvard.

Capriles - avocat d'affaires

Maria Corina Machado : proche de la famille Bush

 

               Situation tendue au Venezuela après 15 jours de manifestations des opposants au président Nicolas Maduro, successeur de Hugo Chavez à la tête du pays ; ils exigent la démission de Madura, démocratiquement élu voilà un an.

Faut croire que... quand le chat Chavez n'est plus là, ce sont les rats qui investissent le Navire vénézuélien car la bourgeoisie n’a pas abandonné son objectif de renversement du pouvoir bolivarien.

Les Etats-Unis ne sont pas en reste : figure mondiale de la résistance à la pax americana, Chavez était intouchable ; or, Maduro l'est beaucoup beaucoup moins...

De plus, le Venezuela affronte une crise économique majeure...

Aussi...

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               Missionné par le gouvernement du Venezuela, Jacques Sapir s'est rendu en novembre 2013 au Venezuela. Sa mission accomplie,  il a rédigé la note suivante pour le gouvernement du Président Nicolas Maduro, élu en 2013 suite au décès de Hugo Chavez.

Extrait :

 

          1 - Le gouvernement du Venezuela est actuellement confronté à une déstabilisation économique politiquement exploitée par l’opposition, celle-ci usant de méthodes non démocratiques pour aggraver la situation économique. Dans cette situation difficile, le Président Nicolas Maduro a pris les mesures qui s’imposaient pour faire face à ces entreprises de déstabilisation. Les mesures prises ou annoncées vont être efficaces pendant une période de 1 à 3 mois. Néanmoins, elles perdront par la suite de leur efficacité et vont entraîner des effets pervers qui iront en s’amplifiant. La déstabilisation macroéconomique date en réalité de l’automne 2012. C’est elle qui a fourni le contexte aux manœuvres non démocratiques de l’opposition. C’est ce contexte qu’il convient de traiter si l’on veut durablement retirer à l’opposition ses moyens d’action.

 

          2 - Le cœur du problème provient de l’écart grandissant qui existe désormais entre le niveau du taux de change officiel (ou « administratif ») et le taux de change dit « de la rue ». Cet écart, resté pendant une longue période relativement faible, a commencé à s’élargir depuis 2010. Cet élargissement est devenu véritablement explosif depuis l’automne 2012. Dans cette situation, avec un écart entre les deux taux de change qui atteint désormais 9/1, les activités économiques sont profondément et durablement déformées. La spéculation des agents privés sur ces taux de change affecte tous les secteurs de l’activité et devient une source majeure d’enrichissement pour une petite minorité. Le fait que les activités économiques s’orientent autour de la différence des deux taux de change est aussi une source supplémentaire d’élargissement de l’écart, car il se traduit par une augmentation des montants en bolivars qui alimentent le taux de change de la rue. Tout cela aboutit à un affaiblissement profond de la confiance du peuple vénézuélien dans sa monnaie, ce qui a des conséquences économiques, mais aussi politiques et psychologiques, qui sont potentiellement dramatiques.

 

         3 - Les causes de l’ouverture de l’écart entre les deux taux de change peuvent être identifiées. Elles sont de deux ordres. Structurellement, la politique du crédit, imposée par la crise et nécessaire au développement du pays, a entraîné un premier dérapage, sensible dès 2010. L’inefficacité de certains investissements est venue alors aggraver le problème. Mais, conjoncturellement, c’est bien le financement de PDVSA par la Banque Centrale qui est la cause de la déstabilisation massive que l’on observe depuis l’automne 2012. Il faut ajouter que ce financement était nécessaire compte tenu d’une situation où PDVSA devait vendre les devises issues de ses recettes au taux officiel, mais se voyait contraint de payer ses fournisseurs qui lui facturaient leurs services et leurs produits au taux « de la rue ». À cela on doit ajouter un comportement psychologique de la population, inquiète et désemparée par la maladie et la mort du Président Chavez et qui cherche à accumuler des biens de consommation comme moyen de préserver son épargne. L’existence même de ces deux taux de change est à la fois une cause et un symptôme de la déstabilisation de l’économie.

 

                 La suite ICI

 

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Pour prolonger, cliquez : Fourberies médiatiques au Venezuela

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