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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

A propos des « Français israéliens »…. Ou bien encore des « Français juifs israéliens » ou des « Juifs israéliens français »…

 

             A propos des « Français israéliens »…. Ou bien encore des « Français juifs israéliens » ou des « Juifs israéliens français »… ( à charge pour le lecteur d'en épuiser toutes les permutations)  il serait bon que des médias si friands de leurs témoignages en ce qui concerne l’intervention du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023, et la nature de cette intervention, il serait utile que l’on puisse faire leur connaissance à tous d'autant plus que ces derniers jours, il a été question de leur « rapatriement en urgence ». D’où notre interrogation quand on sait qu’il est difficile pour les « Français » dits «  Français d’Israël » de ne pas partager le sort des Israéliens ; sort bien évidemment indissociable des conditions d’existence (et accessoirement de résistance) des Palestiniens des territoires occupés et de la plus grande prison à ciel ouvert qu’est Gaza ; preuve, s’il en était besoin, de l’Etat d’apartheid dans lequel ces Palestiniens au sort cruel et injuste sont confinés.

Car enfin, que faisaient-ils en Israël, si c’est pour « prendre la poudre d’escampette » au premier signe de danger ?

Vraiment, une nécessité s’impose : nous expliquer ce que cela signifie que d’être "français en Israël" ; nous parler de leurs motivations à tous lorsqu’ils prennent la décision de s’y installer.

 

         Il serait donc important que l’on puisse connaître aussi et comprendre… quel était leur parcours en France, où ils habitaient, quels Français ils étaient, étaient-ils membres d’associations militantes en faveur d'Israël, extrémistes ou non  (UEJF, BETAR, CRIF, La Paix Maintenant... - en l’an dix mille (plaisanterie pour détendre l'atmosphère !) ; questionnement capital puisqu’il nous permettra de comprendre les raisons de leur départ et leur état d’esprit au moment de  quitter la France.

Quelles idées ils se faisaient d’Israël, quelle était leur connaissance des événements qui ont conduit à la relégation de toute une population de plusieurs millions de Palestiniens, dans des conditions d’existence que nul ne saurait leur envier…

Car enfin qui sont-ils donc tous ces hommes, toutes ces femmes (jeunes le plus souvent) qui témoignent dans une langue qui, de par sa fluidité, trahit une naissance (à défaut d’une appartenance ?) à savoir... une hérédité française ?

Certes, il est dit que ce sont les Juifs les plus religieux qui quittent la France, parfois aussi… les « moins intégrés » puisqu’ils placent leur religion au centre de leur existence et celle de leur famille… et baignent toute la journée dans cet environnement (nourriture, prières, enseignements, mœurs)… dans une République laïque qu’est la France avec laquelle aucune religion, par définition, n'est compatible sans une remise en cause de ses pratiques et préceptes (credo ?) par les pratiquants eux-mêmes.

Dans ces conditions, mieux vaut en effet rejoindre Israël… dont le Judaïsme est la religion ultra-majoritaire.

 

             Ils vont, ils viennent, s'en vont puis reviennent au gré des circonstances ; à charge pour une communauté nationale sans affinité particulière avec un Etat étranger nommé Israël, d'assumer - qui un prof, qui des festivaliers, qui des badauds - les conséquences d'une proximité - voire d'une complicité - imposée par un Etat et une classe politique sous influence et moralement corrompus à un niveau sans précédent.

Certes, il y a ici en France, par intermittence, des bouffées d’anti-sémitisme, ou bien plutôt d'anti-sionisme qui n'est dans les faits qu'une critique de la politique d'un Etat qui ne reconnaît aucune loi internationale, en lien avec la situation humainement catastrophique des Palestiniens (gardons à l'esprit que la France compte un Gauche et plusieurs millions de nos compatriotes de culture arabo-musulmane historiquement soucieux du sort de ces Palestiniens)… dans l'indifférence des organisations juives de France dédiées exclusivement au bien-être de la population israélienne quand il est question d'Israël et de sa sécurité : dédiées aussi à la capacité de cet Etat à continuer de coloniser la Cisjordanie en toute illégalité tout en maintenant depuis 15 ans un embargo sur Gaza, là encore... en toute illégalité. 

Ce qui importe vraiment c’est de comprendre, c’est de savoir d’où ils partent ou bien plutôt d’où ils arrivent en Israël… idéologiquement, culturellement, géographiquement et socialement parlant tous ces Français israéliens ou Israéliens français.

 

              Difficile maintenant d’éluder la question morale d’une installation en Israël pour un Européen des Lumières - mouvement né du Christianisme et son concept d’universalité : nous sommes tous élus, croyants, non croyants ; que l'on soit d'ici ou d'ailleurs ; et la moindre atteinte à l’intégrité psychique et physique d’un seul d’entre nous est une atteinte à toute notre humanité.

Certes Israël appartient à une région où l’idée d’universalisme telle que l'on vient de la définir, n’existe pas, où seuls ont réellement voix au chapitre ceux qui appartiennent à la même ethnie et/ou religion majoritaires… religion et ethnie indissociables de l'identité du pays concerné. 

Mais alors, comment fait-on pour faire le choix d’Israël là où des millions d’êtres humains appelés Palestiniens vivent dans des conditions que nul au monde n’envierait… (on pensera à Gaza en particulier ; la plus importante concentration d'être humains au kilomètre carré)…

Comment fait-on moralement ?

Penser seulement à l’organisation le 7 octobre,  en toute insouciante et indifférence, d’une rave-party à 5km de Gaza, là où tentent de survivre deux millions d’êtres humains  sans moyen, sans avenir, parqués tels que des animaux ! Car enfin... où est l'humanité de ces ravers si elle n’est pas dans le souci de l’autre et plus encore quand il est autre, voire tout autre ? Ces ravers étaient-ils donc des sortes de mutants ?…

Et ce n'est qu'un exemple parmi de nombreux autres. Leila Chahid, ancienne "ambassadrice" des Palestiniens, silencieuse des années durant,  s'en émouvra sur les antennes de France-Inter.

Dans ces conditions, n’est-ce pas pour un Européen, une vraie énigme ce vocable (concept ?) de "Français israélien" ou de "Juif français israélien" ? 

Merci aux médias de répondre à cette interrogation qui est la nôtre car nous avons tous besoin de comprendre cet engagement qui est le leur, cette décision de quitter la France, en termes de culture, de civilisation puisque les médias semblent, à travers les actions du Hamas, argumenter qu’il s’agit de sa remise en cause  ; et à ce sujet, on rappellera à ces médias que notre civilisation est basée sur la compréhension des causes ; sur la recherche systématique du pourquoi de ce qui est ou a été ; pourquoi cela ne peut pas ne pas être ; et pourquoi cela ne le serait pas ; et puis enfin... pourquoi il faut ou faudrait que cela le soit.

Nous avons soif de comprendre ! Aux médias maintenant d'étancher cette soif qui est la nôtre. 

Par avance merci. 

 

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