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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Il était une fois Françoise Vergès

Nous sommes quelques-uns à penser que cela fait un certain temps que l'analyse suivante s'impose à propos de Françoise Vergès qui a su sans difficulté, et sans en rencontrer non plus, s'intégrer à cet environnement sociétal français, plus globalement occidental, qu'elle ne cesse de vilipender, le plus souvent sans nuance, à la limite de la caricature et parfois aussi, de la malhonnêteté.

Jugez plutôt : elle a passé des diplômes aux USA (PHD - doctorat qui a pour thèse "l'histoire politique de l'Ile de la Réunion "; notez au passage que sa thèse, elle l'a rédigée dans la langue de l' hyper-domination mondiale anglo-américaine ; elle ne s’est pas aventurée à la rédiger en « créole » - c’te bonne blague !) ; en France, elle s'est empressée de faire reconnaître ses diplômes auprès des institutions les plus prestigieuses (EHESS) ; ce qui lui a ouvert nombre de portes ; celui de l’enseignement par exemple : stabilité, sécurité de l’emploi ; sécurité matérielle ; depuis de nombre d'années, elle a ses entrées au ministère de la Culture, dans les médias… France Culture (la radio pourtant la plus sournoise qui soit) et d’autres (que F. Vergers soit compatible avec FC et BFM ne semble pas l’inquiéter) ; et pourtant, à chacune de ses interventions, F. Vergès a la fâcheuse habitude d'expliquer à quel point toutes les portes sont fermées pour les "racisés" ; pire encore... à quel point il n'est vraiment pas nécessaire de chercher à les ouvrir (ce dont elle s'est bien gardée puisque pour elle, toutes sont aujourd'hui ouvertes) car alors, cela représenterait une implication ( une soumission ?) avec une culture, un système, auprès desquels l’on doit impérativement s’interdire toute promiscuité.

Née à Paris d’un père vietnamien qui a vu le jour en Thaïlande (milieu enseignant et médecin), Il semblerait donc que la réussite sociale de F. Vergès, que son intégration - au sens propre du terme (son inclusion et non son exclusion) -, que la reconnaissance dont elle jouit, à propos de laquelle elle semble s’interdire tout questionnement car à aucun moment elle n’assume ce satisfecit qui lui est adressé par une société - une culture - irrémédiablement raciste, colonialiste et impérialiste… (on sera tous d’accord là-dessus)... que cette « réussite » donc… elle ait sciemment refusé de l’évoquer et de la partager ; refus qui pourrait bien avoir pour origine la manifestation d’un orgueil sur-dimensionné – orgueil et vanité - car au fond, tout au fond, il semblerait que F. Vergès se pense et se veuille unique : il ne doit pas en avoir d’autres. Jamais.

Difficile de ne pas remarquer ce qui suit : quelque chose qui relèverait de l'aigreur, d'une sorte d'insatisfaction, comme une incomplétude, un manque, un dépit... en dépit de son statut... dirigent sa démarche et les éléments de langage qui l'accompagnent.

De plus, F. Vergès évoque souvent la nécessité d'une prise de risque : or, en ce qui la concerne, on peine à identifier les risques qu'elle a pu courir au pas de charge.

Issue d’un milieu de bourgeois communistes (père fondateur du PC réunionnais, député, sénateur de la Réunion puis maire de la ville Le Port), condescendance, ingratitude et égoïsme, on retrouve là ce qui caractérise cette classe qui n'en a jamais assez, pour n'en avoir jamais assez pris, assez obtenu, assez hérité... qu'il s'agisse ou pas d'une bourgeoisie dite de gauche (chassez le naturel, il revient en trombe même si en catimini dans le silence du mime qui jamais n’en pense pas moins) ; ingratitude donc… dans le sens de « Je ne mérite rien puisque je n’ai besoin de rien tout m’étant donné à ma naissance… sans oublier ce que je suis allée chercher et que j’ai su trouver sans difficulté ». Comprenez : « Je ne dois rien à personne ».

« Faites ce que je dis mais pas ce que j’ai fait » ou bien… reformulé comme suit « Interdisez-vous donc ce que je me suis autorisée tout en oubliant pas de refuser ce que j’ai accepté !» définit F. Vergès. Est-ce là le remords des riches envers l’infortune des pauvres qui doivent le demeurer et pauvres et infortunés au nom de la pureté de l'engagement qui doit être le leur du fond du trou dans lequel ils sont appelés à végéter ?

Remords des riches qui n’en démordent pas pour autant.

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Pour prolonger, cliquez :  Houria Bouteldja

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