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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

Fellag ou quand la forme rejoint le fond, l’une expliquant l‘autre et vice versa, la boucle bouclée

 
Humour trop marquée géographiquement et historiquement pour être partagée par tous...
 
Humour de l’exil pour un public du même nom, cet humour de « Fellag le Kabyle» - né en 1950 - (1), c'est aussi l'humour d'une complaisance dérangeante au sujet d'un Maghreb sous domination coloniale française 130 ans durant.
 
Pour cette raison, on peut penser, sans trop courir le risque de se tromper, que les Algériens d'Algérie (à l’exception sans doute des Kabyles par solidarité communautaire) seraient bien en peine de trouver chez Fellag quelques raisons de ne pas continuer de désespérer du présent et de l’avenir.
 
A propos de la langue de « Fellag le conteur », une langue qui, ces dix dernières années, a la fâcheuse tendance à s'écouter parler avec, là encore, une complaisance consommée (un peu à la manière d’un Desproges au style souvent pesant, voire lourdingue) - sans doute Fellag court-il après l’ordre des Palmes académiques ! - on soupçonnera l'intéressé de vouloir nous rappeler que l'on peut être né au Maghreb, en Algérie, plus particulièrement en Kabylie, et maîtriser une langue étrangère : le Français en l'occurrence ; la langue du Maître (2).
 
Aussi, il y a comme quelque chose chez Fellag, artiste désengagé, qui relève de ce qu'aurait pu être, ou a été, un "Maghrébin de maison" (en référence à Malcolm X et son "nègre de maison" et "nègre des champs) éduqué par un colon fortuné et charitable qui ne tenait pas à être servi par un "employé charabia" : éternellement reconnaissant cet employé !
 
La colonisation ? Bilan globalement positif ! Et c’est là que la forme (le choix de la langue et le langage de Fellag) rejoint le fond, l’une expliquant l‘autre et vice versa, la boucle bouclée.
 
Les Décoloniaux ne nous contrediront certainement pas à ce sujet.
 
Humour pour humour, ou bien plutôt… humour contre humour, pour toutes ces raisons, on préfèrera de loin, on privilégiera sans avoir à s'en excuser, la démarche d’un Dieudonné : « Dites la vérité ! Vous serez exécuté mais vous aurez fait rire la monde entier ! » (copyright votre serviteur en ce qui concerne cette dernière formule).
 
Ce qui exécutera Fellag à nos yeux, c’est l’unanimité des critiques dithyrambiques à son sujet d'autant plus que le public de Fellag a pour trait un racisme politiquement-correct… tragiquement ; le pire du racisme puisqu'il permet de partager des préjugés anti-arabes, anti-maghrébins (anti-musulmans par extension) dans le confort moral de la présence d'un humoriste du cru, instigateur et complice satisfait.
 
Pensez simplement au public d'un des spectacles de cet humoriste adulé par les milieux culturo-mondains (France Culture, Les inrocks, Télérama...) - "La fainéantise en Algérie" :

 
On sera tentés de conclure comme suit : "Excusez-les tous car ils ne savent pas ce qu'ils font".
 
 
 
1 - Kabyle, on peut soupçonner Fellag de se penser doublement non-algérien ( et non-musulman) puisqu'il vit à Paris et qu'il n'a manifestement pas jugé nécessaire de partager le sort du peuple algérien : sort tragique et injuste.
 
2 - Si un Césaire a lui aussi fait oeuvre dans la langue du Maître, il a surtout su avec brio "lui trouer le cul" à cette langue.
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