Israël, Gaza, la colonisation de la Cisjordanie... une autre parole juive venue d'Amérique du Nord...

Israeli filmmaker Lia Tarachansky who lives in Canada, joins The Marc Steiner Show to discuss her recent article reflecting on the war in GAZA - entretien vidéo  ICI

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Le niveau d'analyse émanant de la gauche américaine (rien à voir avec les Démocrates), qui plus est... juive, est d'une qualité à ce point tellement plus riche, tellement supérieure à la parole des leaders médiatiques de cette communauté en France, qu'une question s'impose :

Qui a oeuvré à faire en sorte que nos compatriotes juifs soient dans l'impossibilité de porter un jugement sur la politique israélienne de ces 60 dernières années ; incapables d'établir un lien entre le effets et les causes ; incapables d'une pluralité quelconque dans ce qu'il conviendrait de comprendre ?

Il est arrivé quelque chose à cette communauté, pour sûr ! Des hommes ont manifestement oeuvré afin que tous soient dans l'impossibilité d'envisager une liberté de parole salutaire car, comme chacun sait, l'émotion est le pire des mensonges quand il est question d'éclairer la vérité des faits.

Certes, cela fait plus d'une dizaine d'années que cette communauté juive de France, sous l'impulsion et les encouragement de ses leaders médiatiques, s'est rapprochée de l'extrême droite, là où prospère le racisme, l'islamophobie, une haine farouche pour toute approche humaniste des problèmes et des solutions - d'où leur détestation de cette gauche anti-colonialiste, anti-impérialiste et anti-raciste (CNEWS, Causeur, Valeurs actuelles, Sud Radio, Atlantico, Le Figaro, Le Parisien, Marianne...)...

Mais ce rapprochement n'explique pas tout ni l'influence néfaste, voire nocive, d'un BHL ou du CRIF.

D'autres éléments ont contribué à cet effondrement moral et intellectuel ; à cet abandon d'une parole libre, sans crainte de représailles communautaires.

Il convient d'en étudier l'origine en rappelant la spécificité française de cet effondrement que l'on ne retrouve pas dans les pays anglophones.

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Norman Finkielstein âgé aujourd'hui de 70 ans est de nationalité américaine ; il a écrit de nombreux ouvrages sur GAZA ; c'est l'enfant d'un couple juif polonais rescapé des camps nazis.

Entretien vidéo  ICI :

Finkielstein n'hésite pas à qualifier Gaza de camp de concentration (il n'est pas le seul aux USA !) ; il précise ce qui suit (résumé de ses propos) : tous ceux qui ont participé aux événements du 7 octobre sont nés à Gaza ; ils n'en sont jamais sortis ; c'est la rage au ventre et sans espoir de retour qu'ils ont agi ; les conditions de vie qui sont les leurs aujourd'hui et ceux de leurs ascendants depuis 1948... les ont déshumanisés comme elles ont déshumanisé ces esclaves des colonies françaises et ceux du Sud des Etats-Unis (exemple que Finkielstein a choisi pour illustrer son analyse) qui, à l'occasion de leurs nombreuses révoltes, même en pure perte, ont commis des atrocités qui ont pris pour cibles leurs "maîtres" et les membres de leur famille.

La plus grave erreur que l’on puisse commettre quand on souhaite asservir un être humain, un peuple… une nation… c’est de ne lui donner aucun espoir de pouvoir un jour sortir de cet asservissement qui est le sien.

Israël semble l’avoir appris, compris peut-être…sinon… vécu à ces dépens.

Ceux qui s'étonnent de la nature de l 'intervention du 7 octobre ignorent tout, faute de s'en soucier, des conséquences sur l' être humain de traitements qui n'ont qu'un but : lui voler sa vie, piétiner sa dignité, son humanité et les droits qu'elle confère ; et ce durant près de quatre-vingts ans.

Leur indignation à tous n'est que le fruit de leur désintérêt pour la condition humaine en général, palestinienne en particulier, dont ils se moquent éperdument ; il est vrai qu'aucune carrière dans les médias dominants ou dans les ministères n'a reposé sur un souci de l'autre et plus encore si cet autre est arabe et/ou musulman d'ici ou d'ailleurs.

Dans les médias... ça hurle à l'indifférence et à l'ignorance toute la sainte journée, sept jours par semaine, jusqu'à se demander, tellement c'est assourdissant, de quel côté sont les êtres humains ?

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L'État d'Israël contre les Juifs

Sylvain Cypel

Imagine-t-on en France une loi qui établirait deux catégories de citoyens : par exemple, les " Français de souche " et les autres, qui ne bénéficieraient pas de droits égaux ? Une loi ségrégationniste de ce type, le Parlement israélien l'a votée en 2018, au bénéfice des seuls citoyens juifs.

Comment s'étonner que, de Trump à l'Indien Modi, du Hongrois Orbán au Brésilien Bolsonaro, les nouveaux dirigeants dits " illibéraux ", dont certains cultivent leurs franges antisémites, plébiscitent désormais Israël ? Ce qui les fascine, c'est la capacité de cet État à imposer sa politique " identitaire ", à multiplier les lois antidémocratiques, à faire taire les critiques et à promouvoir un modèle où la " guerre au terrorisme ", la xénophobie et l'islamophobie assumées jouissent d'un soutien massif au sein de l'ethnie majoritaire. Comment est-ce advenu ? Quelles en sont les conséquences, pour les Palestiniens comme pour les Israéliens ? Ce sont les questions auxquelles ce livre tente de répondre.

En France, le CRIF, représentant du judaïsme qui fait aussi office de lobby pro-israélien, entraîne ses adhérents dans un soutien sans faille aux actions des gouvernants d'Israël. Aucun débat n'a agité la communauté juive française après le vote de la loi ségrégationniste en Israël. Aux États-Unis, celle-ci et de multiples actes du même ordre sont vivement critiqués par des responsables juifs de premier plan et plus encore dans la jeunesse juive. Ceux-là dénoncent l'occupation indigne des Territoires palestiniens et les dangers de l'idéologie identitaire qui l'accompagne. Israël, clament-ils, est devenu " mauvais pour les Juifs ". Certains pronostiquent un divorce irrémédiable entre Juifs israéliens, engoncés dans le tribalisme, et Juifs américains, qui redécouvrent les attraits de la diaspora.