Rassemblement contre l'antisémitisme du 12 décembre : pourquoi un refus s'impose à gauche

Alors que le CRIF lâche le RN en faisant savoir haut et fort qu'il ne souhaitait pas la présence des membres de ce parti au rassemblement du 12 décembre...  ( à ce sujet on pourra se reporter au billet concernant ce lâchage ICI)...

Dans le contexte actuel médiatique et politique qui a "justifié" l’interdiction de manifester en faveur de la cause palestinienne aux yeux de la quasi- totalité de la classe politico-médiatique…

A propos de la marche prévue le dimanche 12 novembre 2023 contre l'antisémitisme...

On peut remercier J. L. Mélenchon d'avoir compris ce qui suit ( et nous, avant lui) : aujourd’hui, marcher contre l’antisémitisme c’est enterrer la cause palestinienne et c’est marcher pour Netanyahu et son gouvernement ; Netanyahu, véritable gangster de la morale et du droit... dont il n’y a rien à sauver ; idem en ce qui concerne ses ministres, trois en particulier…

D'autant plus qu'au sujet de la communauté juive de France, le véritable moteur de leur identité et de leur dynamique à tous... le seul moteur... hélas ! (D'où l'effondrement moral et intellectuel de cette communauté de Finkielkraut à Enthoven depuis disons... le décès de Raymond Aron) est la question israélienne ; à ce sujet, on ne pardonnera jamais à ceux qui ont fait de "nos Juifs de France" des Israéliens - seul Edgar Morin qui est juif et très critique à propos d'Israël a résisté ; il l'a payé ; un dénommé G. W. Goldnadel ne cesse de se vanter d'être parvenu à le faire condamner pour antisémitisme. 

Depuis  que ce dernier grand intellectuel français (et européen) a été condamné, on peut légitimement douter des motivations de ceux qui proposent aujourd’hui de nous rassembler contre l’antisémitisme qui n’est que le cache sexe d’un soutien indéfectible à Israël. 

La boucle est maintenant bouclée ; ce rassemblement est signé ; on peut légitimement douter des motivations de ceux qui proposent aujourd’hui de nous rassembler contre l’antisémitisme qui n’est plus que le cache sexe d’un soutien indéfectible à Israël dont il n'y a plus rien à sauver depuis 1967 ; d’autant plus que l’immense majorité des participants n’a jamais été présent lors des rassemblements en faveur de la lutte contre le racisme et pour la cause palestinienne.

Il semblerait donc que LFI ne soit pas la seule à l'avoir compris ; Macron aussi.

Car enfin… ce qui nous est proposé par les porte-parole d'Israël, ici en France - CRIF, UEJF, LR, RN et leurs relais médiatiques... en particulier... un G. W. Goldnadel sur C-News, c’est ce qui suit :

"Il n’y a pas d’Israéliens en Israël mais des Juifs et seulement des juifs. Il n’y a pas de Palestiniens en Israël, il n’y a que le Hamas et ses troupes armées qui n’ont qu’un but : la destruction des Juifs d’Israël."

On l’aura compris : ce nouveau paradigme permet de réduire la cause palestinienne à une affaire d’antisémitisme. Et c'est alors que... pour cette raison, ici en France, toute manifestation en faveur de la cause palestinienne est un soutien au Hamas ; tout soutien au Hamas est un soutien à l’antisémitisme.

Le courage aujourd’hui impose que l’on refuse cette marche car on ne doit rien à ceux qui n’ont qu’un souci : rendre tout soutien à la cause palestinienne moralement et pénalement condamnable.

En revanche, une seule manifestation est susceptible de nous réunir tous car il s'agirait alors d'une manifestation sans arrière-pensée ; le mot d'ordre serait le suivant : "Cessez le feu ! Négociez la libération des otages !"....

Israël négocie depuis des lustres avec le Hamas ; Israël négocie la libération de ses soldats depuis des années avec ce même Hamas... et c’est ce que réclament les familles de ces otages.

Notons au passage que l’action  du 7 octobre des groupes armés palestiniens de GAZA, action considérée comme la plus meurtrière pour Israël depuis 1967 - arrive au moment où un dénommé Netanyahu, véritable gangster politique et de la morale et du droit ainsi que ses ministres sont à la tête d’Israël ; cet alignement des uns sur les autres ne peut pas être qu’une coïncidence : il y a bien émulation : la résistance palestinienne et la politique d’Israël depuis 1967 culminent : le pire est atteint.

Rappelons que seule la politique d'occupation, de colonisation et disqualification puis de déshumanisation de millions de Palestiniens dans le mépris du droit international et de la morale ( ce qui est inacceptable de faire subir à un être humain) est responsable (ainsi que les alliés de cette politique), de ce qui a pu conduire, année après année, à cette action du 7 octobre, dans sa forme comme dans sa nature. 

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Toujours à propos de ce rassemblement contre l’antisémitisme… on a pu entendre ce qui suit - notez qu'il n'est pas question simplement d'ironiser : « Je ne suis pas antisémite moi et tous ceux qui me connaissent le savent. Aussi, pourquoi je défilerai(s) ? Pour me montrer ? Que ceux qui sont antisémites défilent… les autres n’ont pas besoin de le faire. Non mais c’est vrai après tout ! C’est ridicule !»

Mais alors... cette manifestation serait donc en partie destinée aux antisémites qui souhaitent le cacher ou bien s’acheter une nouvelle conduite ou bien encore, s'en guérir - sorte de catharsis... ; pour ne rien dire de ceux sur lesquels un doute persiste ; ils le savent et souhaitent, par conséquent, dissiper ce doute plus que dommageable pour leur carrière professionnelle... d'ordre politique ou médiatique ?

Mais alors, comment comprendre que ceux qui ne sont pas antisémites puissent souhaiter ardemment défiler avec ces derniers ?

Reste l’hypothèse suivante : défiler  (à ne pas confondre avec "se défiler") et le faire savoir à cor et à cri, permet à un grand nombre de faire oublier qu’ils n’ont pas une seconde à accorder à la lutte contre l’islamophobie qui n’est que le nouveau visage du racisme quand on sait l’aversion de toutes les droites pour les mouvements décoloniaux et woke !

D'autant plus, les deux protagonistes de ce rassemblement - Larcher et Braun-pivet...

             Cette dernière, sotte qu'elle est... s'est crue obligée de se précipiter en Israël très peu de temps après l'intervention de groupes armés palestiniens de Gaza, pour poser en compagnie des soldats de l'armée israélienne et de Netanyahu et alors que sa fonction de Présidente de l'Assemblée nationale, aurait dû le lui interdire... car elle engageait alors toute la représentation nationale... et ce... sans leur accord....

Larcher et Braun-Pivet donc... tous deux situés à droite... n'ont jamais participé à une seule manifestation en faveur de la cause palestinienne et/ou de la lutte contre le racisme qui n’est pratiquement plus un délit en France ; ou bien alors, faut vraiment  forcer sur la dose… parce que les marges de stigmatisation au sujet de nos compatriotes issus de notre histoire coloniale restent colossales.

Rappelons-le : la non-présence de Macron à ce rassemblement (un miracle, une prise de conscience inattendue d’une grande lucidité et d’une grande responsabilité ; Macron sauve-là sa Présidence), son refus de se joindre à cette manifestation... confirment bien le fait que les motivations des uns et des autres ne sont pas pures ; elles sont entachées d'arrière-pensées, d'un non-dit qui autorisent toutes les réserves quant à son bien-fondé et la nécessité qu'il y aurait à  participer.