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Le meilleur de Serge ULESKI : société, politique, art et culture

Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !

L'Afrique en question avec Stephen Smith, le repenti

 


                           

 

             Afrique et sous-développement - Afrique et la question démographique - Afrique et boat-people - Afrique et invasion - Afrique et la fin de l'Europe... "La ruée vers l'Europe" - une recension de Michel Drac.

                                                               ____________

 

            Le comment, le pourquoi... savoir qui est responsable : la surpopulation qui mine le développement ou bien l'absence de développement qui est responsable de la surpopulation. Plus on éduque , plus grande est la sécurité matérielle, plus on divertit moins on procrée. 

Sinon...

Qui peut bien avoir un intérêt particulier à ce que l'Afrique se développe  - une Afrique autonome et compétitive ? Qui a un intérêt particulier à ce que l'Afrique se rapproche de l'Europe dans son mode d'organisation de la production et de l'existence  ? Vincent Bolloré et nos multinationales ? Gardant à l'esprit le  pillage de l'Afrique, de ses matières premières dont les pays producteurs sont les derniers à pouvoir contrôler les prix, comme un fait exprès...

Les statistiques, les chiffres ont la prétention de tout expliquer même s'ils ne prouvent rien (un peu comme la psychanalyse) ; les chiffres, sans même avoir à questionner leur origine,  sont trompeurs ; plus ils ont la prétention de nous révéler le réel moins ils l'exposent ; illusion d'optique à la fois intellectuelle, économique, culturelle et sociologique  ; certes, ces stats peuvent mettre à jour bien des phénomènes, des situations, mais en aucun cas, ils ne prouvent quoi que ce soit (1).

Stephen Smith, l'auteur de l'ouvrage, responsable du "service Afrique" du quotidien Libération à la fin des années 80, était alors à l'origine d'articles plutôt compassionnels vis à vis de ce Continent, et de son sort - à la lecture de ses articles, les lecteurs n'étaient pas dupes des raisons qui faisaient de l'Afrique un continent sous-développé. A cette époque, ces raisons,  Smith savait où les trouver : chez les multinationales des anciens colonisateurs. 

A la fin des années 90, un virage s'est opéré - pas simplement chez des journalistes tel que Stephen Smith (en ce qui  le concerne, cette volte face marquait-elle une lassitude face aux problèmes endémiques de ce Continent (2) ? Ou bien par opportunisme - projet de carrière universitaire aux USA ?)-, dans les médias, dans la recherche universitaire et chez les politiques, un peu comme cette gauche qui est passée au centre droit, voire carrément à droite, car tout est lié finalement ; années qui ont vu se propager des analyses du type : "Si l'Afrique est sous-développée, l'Ouest n'y est pour rien, ni nos multinationales mais bien plutôt ce continent gangrené par la corruption" jusqu'à Sarkozy et son "l'Afrique qui n'est pas rentrée dans l'Histoire" ; et plus récemment Macron avec son "Cessez de faire des enfants si vous voulez sortir du sous-développement !"... sans oublier "des élites africaines incompétentes et corrompues" tout en prenant soin de faire oublier que ces élites étaient entretenues, choyées ou bien écartées, voire éliminées, par les pays du Nord ; ceux-là mêmes qui n'avaient pas de mots assez durs contre les Africains  dans leur ensemble :  et comme de juste, on a pu aisément faire le constat suivant :  quiconque tente de contrarier les intérêts économiques et financiers des anciens pays colonisateurs verra son action échouée (coup d'état militaire) et son espérance de vie abrégée (Sankara : assassinat). 

Par voie de conséquence, Stephen Smith est devenu depuis 20 ans le porte-voix des Finkielkraut, des Renaud Camus, des Zemmour, chantres du grand remplacement et de tous ceux qui se refusent obstinément à reconnaître que l'Occident est le principal responsable du sous-développement de l'Afrique depuis la fin de la soi-disant décolonisation. 

Si en Russie, l'Aristocratie a payé très cher son refus d'éduquer le peuple russe - cela lui coûtera sa survie et une Révolution ; les pays développés, leaders économiques et militaires, paieront très cher leur refus, depuis les années 30, de permettre un développement parallèle Afrique-Europe avec un réel souci de justice dans une relation gagnant-gagnant. 

Rien de surprenant ce refus puisque c’est notre prospérité qui était en jeu. 

 

                                      
                     

 

              Quant au point de vue de Drac que mon billet n'a pas l'intention d'aborder - le sujet de mon billet ce sont les analyses à propos de l’Afrique -... 

Flottilles sur l’océan... qui décide et qui doit décider de qui va mourir, et qui va vivre... cette question et cette décision (réflexion venue tout droit du café du commerce) ne sont déjà plus envisageables. Ne pas avoir compris ça, dénote une méconnaissance du point de non retour moral que nous avons atteint ici en Occident ; car la morale c’est plus fort que tout quand les médias s'en mêlent, et plus encore, quand le cynisme et les coups tordus se portent d’autant plus à merveille que ces mêmes médias ne sont pas là pour en parler.

 

 1 - D'autant plus que ... toutes les prévisions démographiques de ces cent dernières années se sont avérées erronées (ICI). Quant aux conséquences qui ont pu en être tirées... toutes ont bien évidemment subies le même sort. Rien de surprenant à cela puisque c'est la politique et les politiques d'ordres économique, sociale et environnementale qui sont mises en oeuvre qui écrivent l'Histoire ; et pas simplement les occupants des chambres à coucher. 

 

2 - A la longue, les perdants, toujours perdants finissent toujours par lasser nombre de leurs partisans ; la compassion n'est pas éternelle ; c'est aussi une énergie ; elle s'épuise à la longue. Autre considération : à ne "s'occuper" que des perdants ne finit-on pas perdant soi-même ? Arrive alors la prise de conscience suivante : il faut commencer à penser à soi ; et c'est alors que l'on change de cap pour rejoindre le camps des "gagnants" seuls capables de vous garantir un avenir : prospérité matérielle et considération. 


                                   

 

  •  "Comme beaucoup de jeunes français, Antoine a voulu aider l'Afrique pour améliorer le sort de ces millions de gens qui vivent dans la pauvreté... Mais une fois sur place, des doutes surgissent : si la main qui donne reste au dessus de celle qui reçoit, l'aide semble maintenir insidieusement une forme de domination occidentale qui perdure depuis l'époque coloniale. Après tout, la main qui donne est toujours au dessus de celle qui reçoit !"
     

 

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