Ukraine : conflit russo-étasunien... l'Europe sacrifiée.

Billet publié en Mai 2022 - "mise à jour" Février 2023 avec l'intervention d'Emmanuel Todd.

                Le problème avec le showman Zelensky, showman avec le sang des autres, c'est le suivant : n'étant qu'ukrainien, ne pouvant être qu'ukrainien ( et l'Ukraine c'est petit à l'échelle de l'Occident), il commettra fatalement l'erreur de penser que la population mondiale est ukrainienne ; pour cette raison, il ignore tout de cet esprit critique qui est le nôtre ; tout de l'ironie qui nous habite ; esprit critique et ironie que nous avons développés confrontés au cynisme sans équivalent dans l'Histoire récente, des têtes d'affiche de l'Occident de ces trente dernières années ; c'est cette ironie qui nous permet de survivre à ce cynisme abject et de ne pas en être contaminé : une protection salutaire que l'ironie !

Zelensky ferait bien d’y penser lorsqu’il s’adresse à nous ; ou du moins, lorsqu’il croit le faire.

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Pénurie énergétique… récession… endettement… inflation record…

Les buts de guerre des USA (oui, des USA ! ) sont atteints : Russie hors-jeu sur un plan moral et géo-politique (pas de rapprochement avec l'U.E pour longtemps)…

l'Europe isolée et dépendante... affaiblie en termes de capacité économique concurrentielle...

Aussi, il serait temps que les USA ( responsable de ce conflit depuis la prise de contrôle total de l'Ukraine par leurs services en 2014 - quatre milliards dépensés par la CIA depuis 2003) qui ont offert à Zelensky le rôle de sa vie (Héros avec le sang des autres !), sifflent la fin de la partie (il faut savoir arrêter une série… télévisée) d'autant plus que la Russie a elle aussi atteint ses buts de guerres (Donbass – à la population russophone bombardée 10 années durant par Kiev : 8000 morts ; Marioupol en prime, accès mer d’Azov, mer Noire, mer Méditerranée renforcé et sécurisé)... le tout sur le dos d'une Europe en récession... (avec la complicité des têtes d'affiche de l'E.U, tous formées à Washington)...

Elle est pas belle celle-là, franchement !

Ah, ces USA alors ! trop forts !

P.S. Les USA ne veulent pas d'une troisième guerre mondiale; ils veulent simplement isoler la Russie et l'Europe ; affaiblir ces deux entités (l’Allemagne sur un plan économique) et s'assurer que jamais plus ils ne se coaliseront sur aucun projet qu'il soit d'ordre économique, énergétique ou autres...

Cette Europe dont ils ne veulent plus avoir à craindre la concurrence en la rendant dépendante  car incertaine à propos de ses approvisionnements énergétiques. 

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              Poutine ne pouvait pas ( ou "ne pouvait plus" ?) ne pas intervenir ; les USA ayant réuni toutes les conditions pour une telle intervention de la Russie (forcer Poutine à la faute ; à ce sujet, merci de vous reporter à l'épisode "Saddam Hussein et Koweït" ) après des années de mépris et de violation des accords verbaux et écrits (accords de Minsk en particulier) à son égard ; sans oublier la politique d'expansion des forces de l’Otan vers l’Est.

Objectif atteint : la Russie est maintenant infréquentable. Les USA pourront prochainement gérer en toute quiétude leur relation avec leur principal, et bientôt unique concurrent économique et technologique : la Chine…

Une guerre froide nous est promise ; guerre qui fera, une nouvelle fois, la fortune du complexe militaro-industriel US. 

              Les USA se moquent du sort de l'Ukraine ; l'important est accompli : le risque d'un rapprochement U.E-Russie (sur un plan énergétique en particulier) est définitivement écarté.

Les USA qui ne veulent à aucun prix partager le monde avec qui que ce soit (partager l’hégémonie culturelle, technologique et militaire qui est la leur), peuvent être satisfaits. Cela « n’aura jamais coûté que quelques milliers de vies » à l’Ukraine ; une Ukraine dévastée ; victime collatérale d'une politique de "containment" et de l'U.E et de la Russie, d’une pierre deux coups.

Car enfin, qui, au sortir de cette crise, sera gagnant et qui sera perdant(s) à moyen et long termes  ?  

Quant à l’immense déni des médias occidentaux sous prétexte qu’il n’y a pas de chèque en fin de mois ni de carrière pour ceux qui refuseraient d’être les acteurs d’une propagande qui, une fois de plus, trahi la déontologie du journalisme...

Qui s'en étonnera ? Plus personne.

               Pour prolonger, cliquez : Les crises-Ukraine

Nous payons très cher, en Europe, l’absence de chefs d’Etat et de gouvernement d’envergure mondiale non carriéristes, non cooptés par les USA et la finance... conscients et soucieux des intérêts propres au Continent européen.

L’U.E laissera-t-elle les USA « détruire l’Europe »… détruire ses capacités de développement économique, technologique et diplomatique, les ailes coupées, incapable du moindre élan et envol pour les vingt prochaines années ?

- Menace sur tout le système bancaire européen en 2008
- Accaparement de nos fleurons industriels et techniques par la corruption de nos ministres et Présidents candidats… de Alcatel à Alstom…
- Emprisonnement des dirigeants et racket financier des concurrents européens : en particulier français…

Buts de guerre des USA : « containment » de l’Europe et de la Russie ; dépendance extrême et isolement.

Qui fait quoi, à qui, où, comment, pourquoi et pour le compte de qui ? Certes, le personnel des médias d’Etat et de nos milliardaires n’ont pas les moyens de ce questionnement car le premier qui s'y collera perdra son emploi.

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Jacques Sapir est courageux mais pas téméraire. Salarié de RT-France et d'un think-tank américain d'analyse autour de la "ressource pétrole"... en fait, il n'en mène pas large ! Sapir oublie sciemment le rôle des USA... la seule clé qui permette de comprendre l'attitude de l'Ukraine, son arrogance, de ces huit dernières années vis à vis de Poutine : le non respect des accords de Minsk, entre autres manquements et provocations destinés à forcer Poutine "à la faute".