Israël : quand il n'y a plus rien à sauver d'une société sans responsabilité morale

La société qui a instruit, modelé, élevé, formé cette jeune femme nommée Shani Louk jusqu’à lui permettre  de penser que l’on peut  sans sourciller faire la fête, danser, s'amuser, passer du bon temps… à 5 kilomètres d’un territoire dans lequel 2.5 millions de personnes qu'un Etat nommé Israël fait vivre dans des conditions proches d'une déshumanisation totale depuis 1948, soit depuis près de quatre générations...

Une population qui n’a de l’eau, de l’électricité, de l’essence, de la nourriture, des soins médicaux que si et seulement si l’Etat israélien le juge nécessaire ; une population qui est autorisée à quitter cette prison à ciel ouvert, ce qu’il faut bien se résoudre à nommer « camp de concentration » puisqu’on y compte une concentration de population parmi les plus élevées au monde…   pour aller gagner une pitance incertaine auprès d’un employeur israélien si et seulement l'Etat d'Israël donne son accord...

Une société, en particulier celle des frontières de 1967, qui s’est endormie sur le malheur de millions de Palestiniens, sur la guerre qui leur est faite jour après jour dans le cadre d’une colonisation sans retenue par les gouvernements successifs et ce dans l'indifférence générale de cette société...

Si l’âge de cette jeune fille appelle notre mansuétude, si les conditions de son décès nous affligent… nombreux nous sommes à penser qu’il n’y a plus rien à sauver d'une telle société qui ne se reconnaît pas dans ce qu’il est convenu d’appeler « la nouvelle condition de l’homme dans la modernité » ; situons la maturité de cette condition (la maturité de sa prise de conscience) au sortir de la Seconde guerre mondiale...

« Nouvelle condition de l’homme » : à savoir que plus personne n’est innocent depuis que le commun des mortels a pris un peu de pouvoir sur la condition qui est la sienne ; d'où la naissance d'un nouveau fardeau sur ses épaules : la responsabilité morale qui stipule que nous sommes tous intouchables et que nous devons sans relâche dénoncer, condamner et lutter contre ceux qui sont dans la négation de cette nouvelle exigence.

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