Etre au monde, oui ! Mais sûrement pas de Ce monde ! Plus de 18 années d’édition de billets de blog sur 20-minutes, Médiapart et Nouvelobs, aujourd'hui sur Overblog... Durant toutes ces années, sachez que tout ce qui est beau, rare, difficile et courageux ne m’aura pas été étranger ; d'où le choix de mes catégories et des sujets traités. Bonne découverte à tous !
23 Octobre 2023
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De 1948 à 1967, Israël était un pays doté d’une frontière reconnue par la communauté internationale composée de toutes les armées du monde occidental qui se tenaient à sa disposition en cas de pépin (dans les années 50, c’est l’armée française qui a encadré et formé l’armée israélienne - faut dire qu'elle en avait les compétences ; elle sortait d'une guerre coloniale en Indochine et se préparait à la suivante : guerre coloniale contre ce qui allait devenir l'Algérie ; armée amoureuse des causes perdues d'avance parce que... indéfendables).
De 1967 à nos jours, ceux qui ont dirigés et dirigent ce pays, et ceux qui, de la diaspora, le soutiennent mordicus, ont été en dessous de tout dans la manière et la façon de présider aux destinées d’Israël d’un point de vue pratique, moral, politique et intellectuel ; travail de rustres, assurément !
Et l'actualité politique d'Israël veut que le plus "gougnafier" d'entre tous, assure la conduite des affaires : un dénommé Netanyahu, Bibi de son prénom, star chez les Israéliens des années durant, un peu moins ces derniers temps ; qu'à cela ne tienne, corrompu comme personne et fier-à-bras, rappelons toutefois que ce sinistre personnage demeure le Premier ministre israélien préféré de nos compatriotes juifs et de leurs leaders médiatiques : le peuple, tous les peuples aiment les grandes bouches, c'est sûr !
Comme quoi, tout se tient même si tout se défait.
Durant cette dernière période (de 1967 à nos jours), les dirigeants d’Israël avec le soutien de la quasi-totalité de sa population a fait preuve d'un cynisme inqualifiable dans l’histoire moderne : Israël s'est appuyé sur un traité de paix (les Accords d’Oslo de 1993) pour continuer de faire la guerre à ceux auprès desquels ce pays s’était pourtant engagé… car la colonisation de la Cisjordanie est vécue comme une guerre (toute colonisation) par les Palestiniens de ce territoire occupé par l’armée et des colons israéliens en violation de toutes les conventions ainsi que du droit international ; les Palestiniens et tous ceux qui ont placé la lutte contre le racisme, le colonialisme et l’impérialiste au centre de leur engagement moral et politique.
En effet, des 110 000 colons présent en Cisjordanie et à Jérusalem au moment de ces Accords, trente ans plus tard… on en compte 750 000 (Jérusalem-Est inclus).
Notons ce qui suit : ce pays s’est même payé le luxe, l’extravagance, d’assassiner son propre Premier ministre.
Moralement, Israël, en tant que nation et ceux qui la soutiennent, se sont à ce point déconsidérés que peu de nos compatriotes trouvent encore la volonté, faute de justification, de soutenir ce qui est à leurs yeux une injonction inacceptable (injonction potentiellement létale pour toute la population française, soit dit en passant) - « Nous sommes tous des Israéliens »; injonction soutenue par tous les médias et la quasi-totalité de la classe politique, de l’Etat français et de ses institutions ; d'autant plus inacceptable que quiconque refuse d’obéir à cette injonction est cloué au pilori par ceux qui pourtant, ne sont plus dépositaires d’aucune légitimité qu’elle soit morale ou intellectuelle, et ce depuis 20 ans ; toute une classe soudée (médias, Etat, élus politiques du PS au RN) auquelle plus personne (même un collégien de 12 ans) ne devait déjà et ne devra… quoi que ce soit à l’avenir ; ces derniers jours n’ont fait que conforter cette résolution.
Pour cette raison, tous ceux qui ont placé au cœur de leur engagement l’anti-racisme, l’anti-colonialisme, l’anti-impérialiste ainsi que quelques millions de nos compatriotes issus de la culture arabo-musulmane, ne peuvent que difficilement ne pas considérer ceux qui ont présidé et accompagné ce gâchis qu’est Israël comme de véritables gangsters de la morale. Pour preuve, le fait suivant : en 2020, le dernier grand Européen d’origine juive dans la lignée des Bergson, Jankélévitch, Einstein, Claude Lévi-Strauss, Sweg, Simone Weil ( la philosophe décédée en 1943) Arendt, Lévinas… nous a quittés ; il s’agit de George Steiner ; à son sujet, on ne trouvera pas une seule ligne dans leurs médias à tous pour une raison, une seule : tous savaient (les Zemmour, Finkielkraut, Goldnadel, E. Lévy, BHL, Taguieff, J.Dray, plus récemment Enthoven qui fait le choix de Le Pen fille face à Mélenchon ; tous incarnant un véritable effondrement moral et intellectuel sans précédent dans l’histoire moderne de la communauté auquelle tous appartiennent)… tous savaient donc que George Steiner était d’une rectitude morale aussi implacable qu’indéfectible.
En effet, aucun d’entre eux n’aurait pu regarder George Steiner, de son vivant, en face, sans rougir de honte : leur propre honte.
Autre preuve : de son vivant, chez eux tous... les uns l’ont ignoré ; d'autres l'ont attaqué.
Au terme de ces soixante dernières années... il faudra bien se résoudre au constat suivant : la création de l'Etat d'Israël (et sa "gestion") aura été le tombeau intellectuel et moral de toute une communauté.
Faut-il y voir là un nouvel exemple de ce qu'est l'ironie de l' Histoire, de ce dont quoi elle est capable... ironie qui n'épargne aucun peuple, aucune nation... ironie cruellement tragique ?
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